Des propriétaires agricoles de plusieurs communes rurales de l’Orne ont exprimé leur mécontentement en apprenant qu’ils étaient sommés d’abattre leurs haies pour permettre l’installation de la fibre. Souhaitant protéger le bocage normand, des propriétaires ont demandé à ce qu’une partie des lignes soient enfouies.
À Saint-Fraimbault (Orne), des habitants refusent de sacrifier leurs haies pour laisser place à la fibre. Ils ont pourtant reçu un courrier d’Orange, leur demandant sous trois semaines d’élaguer voire d’abattre leurs haies et arbustes, pour permettre l’installation de la fibre sur le réseau aérien, rapporte France Bleu.
« On veut déployer de façon précipitée la fibre sans se préoccuper de l’environnement »
Stéphane Leroyer, un agriculteur installé à Saint-Fraimbault, est en colère. Il est contraint de couper 800 mètres de haies pour faire passer la fibre. D’ailleurs des sous-traitants d’Orange y ont déjà planté des poteaux, précisent nos confrères. Certains qualifient cela d’aberration, sans compter que l’entretien des haies sera à leur charge et que le coût est estimé à 1000 euros du km, une opération qui sera de plus à renouveler tous les deux ans, précise France Bleu.
Pour Stéphane Leroyer, le comble c’est que depuis 30 ans, des haies « subventionnées par le Département » ont été plantées. « Et aujourd’hui, le même département prend une décision de déployer la fibre en aérien », déclare-t-il. « Le ministre de l’Agriculture annonce un plan de reconquête avec 50.000 km de haies à replanter. Mais dans ce cas, il faut qu’il y ait une cohérence », fait remarquer l’agriculteur.
Pour montrer leur désaccord, certains propriétaires qui souhaiteraient voir une partie des lignes enfouies ont installé des panneaux le long de la route mentionnant : « Notre bocage est beau, merci d’enfouir le réseau. »
« On n’a rien contre la fibre, bien sûr, mais il n’y a pas eu vraiment de concertation »
À Passais-Villages, c’est le même problème. Dans cette commune nouvelle née de la fusion de trois villages, située près de Saint-Fraimbault, des propriétaires ont reçu une lettre de la mairie début octobre, leur demandant également de tailler leurs haies, relate Paris-Normandie.
À Ceaucé, une autre commune de l’Orne, le maire Michel Dargent a été surpris de voir brusquement apparaître des poteaux « de façon un peu incohérente ». « On n’a rien contre la fibre, bien sûr, mais il n’y a pas eu vraiment de concertation », regrette-t-il. « Ainsi, on voit les poteaux dans les arbres et de l’autre côté de la route, il n’y a rien. Il y a également des haies qu’on vient de planter avec des poteaux juste à côté, alors que ces haies font partie d’une politique de réhabilitation du bocage », détaille-t-il à nos confrères, ne voyant pas bien comment se sortir d’une telle situation.
« On ne demande en rien d’arracher les haies »
« Au maximum, nous essayons de réutiliser les poteaux et le réseau existants », martèle de son côté, le député LR Jérôme Nury auprès de France Bleu. À la question du déploiement de la fibre en souterrain, l’élu rétorque qu’il n’y a pas « du réseau électrique en souterrain partout ». « Dans les territoires ruraux, il n’y a pas le choix à la fois pour une question technique, mais également pour une question financière », poursuit-il.
S’agaçant de voir une « espèce de guérilla » prendre naissance, Jérôme Nury assure enfin : « On demande juste en fait, à un moment donné, de dégager un peu les poteaux et le passage du câble. Mais on ne demande en rien d’arracher les haies ». De plus, il précise que cette partie de l’Orne est gérée par Orange et non par le Conseil départemental.
Un collectif, situé dans le bocage ornais, propose une réunion publique à Céaucé, le 17 novembre prochain.
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