Normandie – Un père de famille affirme avoir été chassé d’un restaurant parce que sa femme porte le voile : « Nous avons des droits »

26 avril 2019 18:40 Mis à jour: 26 avril 2019 18:56

De passage à Étretat pour le week-end de Pâques, une famille venue d’Argenteuil, dans le Val-D’oise, a décidé d’écourter son séjour après avoir estimé qu’elle avait fait l’objet de discrimination dans un établissement de la petite ville normande.

« On a d’abord fait une promenade sur le front de mer. On était sur un petit nuage, on a toujours aimé Étretat. Cette ville coule dans nos veines », a raconté Mohsen Zemni aux journalistes de France Bleu.

Habitué des séjours à Étretat, ce père de famille vient quasiment tous les mois dans la station balnéaire avec sa femme leurs deux enfants de trois et quatre ans.

Dans l’après-midi du 22 avril, M. Zemni décide d’emmener sa famille dans un restaurant appelé La Belle Époque qui se situe dans une rue très passante de la ville. Il avise une table libre en terrasse et s’approche lorsqu’un serveur le hèle.

« Il a regardé sévèrement ma femme et nous a demandé si on voulait boire un verre. J’ai répondu qu’on voulait manger en famille, et il nous a répondu : ‘ Non, non, si vous voulez manger, pour vous, c’est dans la salle au fond du restaurant’. »

« J’ai demandé au serveur s’il tenait ces propos à cause de la couleur de notre peau ou du voile de ma femme. Il m’a répété : ‘Ce n’est pas autrement, au fond du restaurant sinon vous allez manger ailleurs’ », affirme le père de famille.

« Nous sommes des citoyens comme les autres »

Selon lui, d’autres clients se seraient installés sans problème en terrasse après son départ. « L’excuse ne tient pas du tout. On a très bien compris, même s’il n’a pas dit le mot, que le voile le dérangeait », confie-t-il.

Profondément meurtri, Mohsen Zemni a décidé de porter plainte contre l’établissement et de contacter Catherine Millet, maire d’Étretat, pour lui faire part de ses déboires.

« Premièrement, pour l’honneur de ma femme que j’ai vue pleurer. Et aussi pour que ça ne se reproduise plus. La loi existe, il faut des sanctions exemplaires car nous sommes des citoyens comme les autres et nous avons des droits », souligne M. Zemni.

« Vous savez, je ne suis pas croyant moi, ma femme ne m’a jamais rien imposé et moi non plus. Son voile est important pour elle, elle n’a jamais porté la burqa. Comme tout le monde on s’est senti dévisagé quelquefois dans notre vie, mais jamais je n’avais ressenti une telle humiliation », a expliqué le père de famille aux journalistes du site actu.fr.

« Je vais répondre à M. Zemni »

Contacté par les équipes du journal régional Paris Normandie, l’édile d’Étretat assure qu’elle fera son possible pour en savoir plus sur ces événements : « Je vais me renseigner auprès de l’établissement car je n’ai qu’une version des faits. Mais si c’est la vérité, c’est intolérable. »

« Bien sûr, je vais répondre à M. Zemni et je vais essayer de joindre le restaurateur, mais jusqu’ici la communication est très difficile. Nous échangeons uniquement par le biais de lettres recommandées », conclut Catherine Millet.

Déjà en litige avec la municipalité à cause de la construction d’une terrasse couverte dans une rue d’Étretat, le restaurant incriminé n’a pas souhaité répondre aux sollicitations des différents médias qui ont essayé de le contacter.

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