Certains pleurent, d’autres prient : des centaines de touristes et de Parisiens épouvantés regardaient lundi soir, sous le choc, les flammes dévorer la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Des cris de stupeur et des pleurs se sont élevés sur le parvis lorsque la flèche de la cathédrale, le monument historique le plus visité d’Europe, s’est effondrée, au milieu des flammes qui ravageaient la charpente en bois.
Incrédules, stupéfaits, les spectateurs filmaient la scène sur leurs téléphones portables. « Paris est défigurée. Cette ville ne sera plus jamais ce qu’elle a été », se désolait Philippe, un trentenaire qui s’est précipité sur les lieux après avoir été alerté par un ami. « C’est une tragédie. Si vous êtes croyant, c’est le moment de prier », ajoutait-il.
Alors que les forces de l’ordre tentaient d’élargir le périmètre de sécurité autour de la cathédrale gothique, emblématique de la religion catholique mais aussi de l’histoire de Paris, les spectateurs stupéfiés continuaient de s’approcher, se massant sur les ponts de l’île de la Cité.
Une femme, les larmes coulant sous ses lunettes, peine à trouver ses mots, n’y réussit pas. « C’est fini, nous ne pourrons plus jamais la voir, c’est un lieu de révélation qui s’effondre devant nous », se désole Jérôme Fautrey, un homme de 37 ans. « Maintenant on voudrait bien connaître la cause de tout ça. Avec tout ce qui se passe dans le monde, pourquoi Notre-Dame ? C’est peut-être un message divin », marmonne-t-il.
« Oh mon Dieu », s’exclame à ses côtés un officier de police, arrivé sur les lieux. L’incendie qui a ravagé la cathédrale a suscité une émotion mondiale, du président américain Donald Trump à la chancelière allemande Angela Merkel, évoquant « un symbole de la France et de notre culture européenne ».
Notre-Dame, « c’est la mémoire de Paris, c’est un navire de pierre qui a traversé l’Histoire », résumait l’historien Fabrice d’Almedeida sur France 2, évoquant l’histoire religieuse de la cathédrale, mais aussi l’histoire de France – Charles de Gaulle y célébra notamment la libération de Paris en août 1944- et de la littérature, avec le chef d’œuvre de Victor Hugo.
« C’est terrible, notre histoire est en train de partir en fumée », dit Benoît, arrivé en vélo pour assister au désastre, résumant le sentiment général de désolation et de choc.
« Je suis dévastée », renchérit Nathalie Cadwallader, une femme de 42 ans, arrivée à Paris il y a deux jours pour visiter la capitale française avec son mari et ses deux enfants.
« C’est vraiment triste, la chose la plus triste que j’ai jamais vue dans ma vie », dit Sam Ogden, un Britannique venu en famille à Paris spécialement pour visiter Notre-Dame.
« Nous avons le cœur brisé parce que, en tant que new-yorkais, nous sommes passés par là », déclare Jeanne Duffy, une new-yorkaise de 62 ans, venue à Paris pour voir son neveu courir le marathon, dimanche. « En terme d’héritage, c’est encore pire que ce que nous avons vécu », dit-elle, en référence aux attentats du 11 septembre 2001 et la destruction des Twin Towers.
Sur la place Saint-Michel, à quelques encablures, véhicules de secours, pompiers et véhicules de police passent, sirènes hurlantes. La foule agglutinée sur les quais reçoit des cendres et des braises, chacun prend des photos et raconte au téléphone le nuage de fumée jaune, les cendres, l’affolement, la tristesse.
« Elle a mille ans », explique calmement un homme à sa fille d’une dizaine d’années. Une adolescente tente : « ce n’est peut être pas si grave ». « C’est Notre-Dame », lui répond sa mère sans décoller le regard du feu qui embrase le toit de la cathédrale.
D. S avec AFP
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