Triste nouvelle pour les lecteurs. Les kiosquiers ont décidé de jeter l’éponge dans certains quartiers de la capitale. En cause ? Un ras-le-bol de ces commerçants emblématiques de Paris lié à l’insécurité et des vols à répétition. Des phénomènes liés selon eux à un renforcement des mesures de protection des grands commerces, mais également aux difficultés économiques de la population à cause de l’inflation. De leur côté, les pouvoirs publics restent silencieux et peu actifs.
Agressions physiques, vandalisme et vols
Les kiosquiers sont de plus en plus en proie à l’insécurité. En tous cas dans des quartiers situés au nord de Paris, principalement entre le Xe et XVIIIe arrondissement. Agressions verbales, physiques, vols de caisses et dégradation du matériel sont devenus le quotidien de ces vendeurs de titres de presse et de magazines. Résultat, ils quittent les quartiers Barbès ou Stalingrad. « Il y a des quartiers beaucoup plus dangereux que d’autres comme Barbès dans lesquels les kiosquiers ne veulent plus travailler », affirme à Epoch Times la vice-présidente du syndicat des kiosquiers Nelly Todde. « Il y a des endroits où il n’y aura plus de kiosques ouverts, c’est tout », explique-t-elle. Certains gérants pointent aussi du doigt le problème des assurances qui ne veulent plus couvrir les frais des dégradations des kiosques : ces derniers se retrouvent dans l’obligation de mettre la clé sous la porte. En conséquence, les habitants se retrouvent sans journaux ni magazines et doivent parcourir de plus longues distances pour faire leurs achats. Romain, un résident de Barbès que nous avons contacté, nous confiait son inquiétude quant aux « inégalités d’accès à la presse entre les différents arrondissements à cause de cette augmentation des violences visant ces commerçants ».
Une insécurité liée au renforcement de la protection des grands commerces et à l’inflation
Cette montée des vols et agressions à l’encontre des kiosquiers n’a pas pour unique raison l’insécurité chronique qui touche les quartiers nord de Paris. D’autres phénomènes s’y ajoutent et rendent les journées de travail des gérants encore plus difficiles. « Cette recrudescence de l’insécurité est aussi due au renforcement de la sécurité dans les commerces de la grande distribution. Ceux qui avaient l’habitude de voler dans ces grands magasins ne peuvent plus le faire et se dirigent vers des commerces moins sécurisés tels que les kiosques », poursuit Nelly Todde. « Les kiosquiers n’ont pas les moyens de sécuriser leurs marchandises, mais n’ont surtout pas le droit de le faire parce que les points de ventes ont été mis en place par JC Decaux et la ville de Paris », ajoute-t-elle.
Les vols ne sont pas le simple fait de délinquants mais aussi d’individus lambdas inconnus des services de police, victimes de l’inflation. Un phénomène déjà remarqué par les acteurs de la grande distribution depuis un an et demi. « En 40 ans de métier, je peux vous garantir que nous assistons à un taux de vols beaucoup plus important qu’avant », concède la vice-présidente du syndicat, expliquant que « les voyous sont aussi monsieur et madame tout le monde qui ont un faible pouvoir d’achat ».
La mairie et les forces de l’ordre aux abonnés absents
La mairie de Paris ne semble pas prendre au sérieux la montée des violences qui touche les kiosquiers. Sur le site internet de l’Hôtel de ville, pas un mot sur ce phénomène grandissant. Seulement quelques communiqués ou articles traitant de la rénovation et de la valorisation de ce « petit patrimoine ». Même chose du côté des forces de l’ordre. Les policiers se déplacent rarement pour les vols dans les kiosques. Et quand ils agissent, les enquêtes sont longues et la réponse judiciaire n’est pas à la hauteur. « Il y a eu des cambriolages en série récemment dans les kiosques. La police a mis environ quatre mois avant de retrouver le malfaiteur, pour qu’il soit à la fin relâché », regrette Nelly Todde. Les kiosques risquent de disparaître définitivement.
Mais interrogée sur la potentielle disparition de ces points de vente, la vice-présidente du syndicat se veut être optimiste : « Ils ne vont pas disparaître. La mairie, les éditeurs, et l’entreprise JC Decaux en ont besoin pour afficher la publicité et distribuer la presse », déclare-t-elle, avant d’expliquer qu’ « il y aura surtout des changements de gérants assez fréquents ».
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