Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, la Suisse a accueilli environ 12 000 réfugiés ukrainiens. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) se dit submergé. Des réfugiées ukrainiennes logées dans le centre d’asile de Chevrilles, situé dans le canton de Fribourg (Suisse), témoignent de leurs conditions de vie.
Arrivées avec la première vague de réfugiés, quatre Ukrainiennes, qui sont au demeurant très reconnaissantes de l’asile que la Suisse leur offre, ont cependant osé pointer les conditions de vie dans ce centre d’asile de Chevrilles, ainsi que le rapporte le média suisse Blick.
« Victimes de violences racistes de la part d’autres réfugiés »
« Nous ne nous sentons pas en sécurité dans cet endroit. Impossible de laisser ses affaires dans la chambre, les vols sont monnaie courante. Nous sommes ici depuis un mois, mais nous n’avons eu droit à un traducteur qu’hier. Il n’y a aucune solution scolaire pour les enfants, livrés à leurs parents, qui sont eux-mêmes traumatisés. Nous avons parfois été victimes de violences racistes de la part d’autres réfugiés, devant des agents de sécurité restés de marbre… », résume une réfugiée au média Blick.
« Certaines communautés présentes ici, comme les personnes algériennes, malheureusement, soutiennent en bloc la Russie dans son invasion », renchérit l’une des réfugiées, confirmant qu’elle et ses compatriotes ont déjà été menacées et insultées.
Outre cette longue liste de doléances, ces réfugiées ukrainiennes pointent également des passeports réquisitionnés sans savoir quand les récupérer, des transferts à répétition de centres en centres, des chambres bondés, des douches et des toilettes communes, des prises électriques disponibles seulement à l’un des étages du bâtiment, des casiers sans clefs entraînant de nombreux vols. Le SEM confirme en effet « le manque de place et la surcharge du système ».
« Nous nous sentions comme des indésirables dont on ne savait que faire »
La première vague de réfugiés ukrainiens aurait dû bénéficier d’un traitement différencié des « autres » réfugiés, avec le statut « S », mais cela n’a pas été le cas. Selon un communiqué du SEM, ce statut « permet aux personnes concernées d’obtenir une protection rapide et non bureaucratique en Suisse, sans passer par une procédure d’asile ordinaire ».
Sans compter que, malgré le traumatisme de la guerre vécu par ces réfugiés, ceux-ci n’ont jamais vu de psychologue, de psychiatre, ou même d’infirmières dans l’enceinte de ce bâtiment. De surcroît, les enfants ne sont pas allés à l’école depuis plus d’un mois. « Après ce que nous avons vécu, nous nous sentions comme des indésirables dont on ne savait que faire », se désole l’une des réfugiées.
Quant à l’existence d’un dispositif de médiateurs, de travailleurs sociaux ou des personnes formées spécifiquement pour gérer les conflits au sein de ces structures, s’il y en a, les réfugiées interrogées par Blick affirment ne jamais en avoir vus.
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