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«Nous sommes des êtres humains, pas des déchets»: une mère de 9 enfants vit dans un logement infesté de cafards

février 10, 2023 18:24, Last Updated: février 10, 2023 18:24
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Vivant dans le quartier Croix du Sud à Reims, Jessica, mère de 9 enfants habite dans un appartement de 73 m² rempli de cafards. La mère de famille compte porter plainte contre son bailleur.

La vie de cette trentenaire, maman de 9 enfants, est un véritable enfer. Son logement, dans lequel elle réside depuis novembre 2019, est infesté de cafards. Les parasites se sont multipliés au point qu’il y en a partout et dans toutes les pièces, rapporte France 3 Grand-Est.

« Mes enfants s’urinent dessus la nuit car toutes les pièces sont infestées »

« Au début, ça allait encore, mais c’est rapidement devenu impossible. Ça grouille de partout ! » se lamente la trentenaire. « J’ai honte. Je n’ai même plus de canapé, tous les murs sont détapissés. Concrètement je dors dans un squat », ajoute celle qui paye 150€ par mois pour ce logement, une fois les aides déduites.

« Mon enfant de 3 ans a un retard psychomoteur. Je ne le pose pas sur le sol à cause des cafards, j’ai trop peur », raconte-t-elle encore, ayant même retrouvé des bêtes dans son biberon. Le 2 février dernier, elle a même dû emmener l’une de ses filles à l’hôpital Maison Blanche de Reims. La petite, âgée de 6 ans, s’était fait mordre l’oreille par l’une de ces parasites durant son sommeil. Elle est depuis traumatisée.

En décembre de l’année dernière, une opération de désinsectisation au gaz a été réalisée dans son appartement. Non seulement le problème n’a pas été réglé, mais il a même « empiré », selon Jessica. « Mes enfants s’urinent dessus la nuit car toutes les pièces sont infestées. Mon fils en fait des cauchemars et n’en dort plus, il se réfugie dans mon lit », détaille Jessica, preuves à l’appui. En effet, des certificats médicaux du médecin traitant, mais également du psychiatre et de l’assistante sociale, établissent que cette situation a un énorme impact sur la santé physique et mentale de tous les membres de cette famille.

Jessica envisage de porter plainte contre le bailleur

Jessica est tellement stressée qu’elle est devenue insomniaque et en a fait des malaises. « Je n’ai plus de vie sociale, personne ne vient chez moi et je ne vais chez personne. C’est une honte pour moi. Je n’arrive pas à avoir un appartement plus grand pour mes enfants qui vivent dans cette mer**. On perd un à un notre mobilier », décrit-elle.

Interrogé par nos confrères, un responsable du service communication du bailleur social Plurial Novilia a expliqué qu’une « nouvelle intervention de gazage des insectes va être programmée ». En attendant, « une solution d’hébergement temporaire est en cours d’étude avec les services sociaux », a-t-on précisé. Un diagnostic du logement a été réalisé au domicile de Jessica, ce jeudi 9 février. Les techniciens ont assuré qu’ils allaient « gazer deux fois plus » et allaient « siliconer les fissures au niveau des plinthes ». Ils doivent cependant « voir avec l’assistante sociale pour le règlement, car ça va coûter très cher », ont-ils prévenu.

Engluée dans cette situation d’insalubrité, Jessica envisage de porter plainte contre le bailleur. Le 4 février dernier, elle s’est rendue au commissariat de police de Reims. Une sage-femme, un huissier et une assistante sociale lui ont fourni leurs témoignages pour qu’elle puisse constituer le dossier de plainte.

« Ma fille ne veut plus venir à mon domicile à cause des cafards » 

L’assistante sociale a notamment écrit : « J’ai connu Jessica lorsque j’intervenais à son domicile au moment de la naissance de sa fille. Le logement propre bien rangé était alors sans présence de cafards. » Elle a ajouté que la mère de famille avait « toujours assuré une bonne hygiène du logement pour ses enfants et elle-même », mais avec l’apparition des cafards au fil des mois, cela a favorisé la peur et le stress.

Jessica, elle, craint par-dessus tout que ses enfants soient placés. « Ma fille ne veut plus venir à mon domicile à cause des cafards, mon cœur de maman est brisé. Nous survivons, mais jusqu’à quand ? » se demande-t-elle, concluant : « Nous sommes des êtres humains nous ne sommes pas des déchets. »

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