Laurent, chauffeur de bus qui habite Val-d’Oise, a reçu une facture de 7 000 € après le décès de son père de 74 ans, contaminé par le coronavirus, le 28 avril.
« Une autre douloureuse nouvelle, financière cette fois », rapportait mercredi Le Parisien.
Pour Laurent (le vrai nom étant gardé secret par la rédaction du Parisien) et sa famille, les épreuves s’enchaînent. Le 3 mai, cet habitant de Val-d’Oise a reçu la facture des frais d’hospitalisation de l’hôpital Saint-Louis, situé dans le 10e arrondissement de Paris, pour le séjour en réanimation du 17 au 27 avril qu’a passé son défunt père. La facture pour les 10 jours s’élève à plus de 7 000 €. Une somme qui correspond en fait aux 20 % de reste à charge, non remboursés par la sécurité sociale, sur un total 35 184 € pour le séjour, mais la victime n’avait pas de mutuelle complémentaire et donc ne pouvait pas régler cette somme. Son épouse de 70 ans bénéficie de 560 € de retraite et son fils, chauffeur de bus, gagne 1 800 € par mois.
Val-d’Oise : son père meurt du Covid-19, l’hôpital lui envoie la facture. Ce chauffeur de bus refuse de régler les frais, qui s’élèvent à plus de 7000 euros. Une somme qui correspond à dix jours de prise en charge de réanimation @le_Parisien https://t.co/0iLCQfZbWK
— Catherine Gasté (@catherinegaste) June 17, 2020
Le chauffeur de bus refuse de payer la facture, estimant qu’il ne devrait pas avoir à régler cette somme.
« Je n’ai évidemment rien payé, et je ne payerai rien. Cela reviendrait à liquider toutes les économies de ma mère, celles de ma sœur et les miennes », explique le fils de la victime dans les colonnes du Parisien. Il conclut : « J’espère que tout sera pris en charge, s’il a attrapé le Covid, c’est à cause de l’État ! »
Le chauffeur de bus raconte que sa mère et lui ont eu les premiers symptômes de la pandémie quelques jours après le premier tour des élections municipales le 15 mars, et puis que c’est la situation de son père qui s’est dégradée vers la fin du mois.
« S’il est allé voter, c’est parce que le président de la République l’a demandé ! À l’époque, il nous disait même de continuer à vivre comme avant. À cause de leur manque de vigilance, mon père est mort du coronavirus. Et ils nous laisseraient payer les frais en plus ? »
CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR
Le chauffeur de bus a contacté un collectif d’avocats à l’origine du recours en justice contre l’État, qui rassemble plus de 130 malades ou proches de personnes décédées du Covid-19. Si une faute du gouvernement est reconnue dans la gestion de la crise sanitaire, « cela pourrait ensuite ouvrir la voie à une indemnisation des victimes et de leurs préjudices directs », explique au Parisien Me Palumbo.
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