POLITIQUE

Nouveau gouvernement : stratégies et lignes rouges des formations politiques

décembre 9, 2024 18:35, Last Updated: décembre 9, 2024 18:41
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Participer au gouvernement, conclure un accord de non censure, fixer des lignes rouges…  les stratégies des uns et des autres pour avoir une majorité stable après la censure du gouvernement Barnier restent difficiles à suivre, d’autant qu’elles dépendent aussi des ambitions personnelles pour la présidentielle.

Après avoir envisagé de retourner dans l’opposition pour apparaitre comme le candidat de droite antimacroniste en 2027, Laurent Wauquiez a changé d’avis sous la pression de ses amis, pour la première fois au gouvernement depuis 2012, et qui entendent y rester, à commencer par Bruno Retailleau.

Après Michel Barnier, la « préférence » de M. Wauquiez va de nouveau vers un Premier ministre LR. Il ne juge pas « crédible » l’hypothèse d’un Premier ministre socialiste et a comme ligne rouge absolue « un gouvernement qui appliquerait le programme du NFP ». LR reste cependant flou sur les moyens d’avoir une majorité stable à l’Assemblée, ne semblant pas trancher entre rechercher la non-censure du PS ou obtenir la neutralité du RN.

Pas de participation du bloc central

Au sein du bloc central, aucune des composantes (macronistes, MoDem et Horizons) n’envisage de ne pas être dans le futur gouvernement, mais ses responsables restent assez discrets. Gabriel Attal, qui a plaidé pour un accord de non-censure avec le PS pour se libérer du RN, n’a pas voulu s’exprimer dimanche sur la crise après son élection à la tête de Renaissance. Circulent, pourtant, deux noms du parti présidentiel pour Matignon : Sébastien Lecornu et Catherine Vautrin, deux ministres ex-LR. Seul le MoDem fait campagne pour François Bayrou.

Pour échapper à une nouvelle censure, certains au sein de Renaissance, comme la présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet, plaident pour élargir le socle commun aux socialistes. Mais pour l’instant Emmanuel Macron n’a guère fait d’ouvertures programmatiques à gauche, alors que les macronistes se sont déjà opposés à Michel Barnier sur les hausses de fiscalité dans le budget.

Édouard Philippe, seul candidat déclaré pour 2027 au sein du bloc, a de son côté réaffirmé sa position, identique à celle exposée cet été : un Premier ministre s’appuyant sur une coalition allant de la droite aux « sociaux-démocrates ». « Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement », a répété lundi le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud.

Des « concessions réciproques » pour le PS

Mais, après avoir censuré le gouvernement Barnier, socialistes, mais aussi écolos et communistes ne réclament plus un gouvernement appliquant le programme du Nouveau Front populaire et semblent prêts à discuter « texte par texte » avec les macronistes et la droite. Olivier Faure s’est dit prêt à faire des compromis sur la base de « concessions réciproques ».

Le parti, qui s’était divisé cet été sur un soutien à Bernard Cazeneuve, reste sur une ligne de crête pour ne pas apparaître lié au camp présidentiel ni comme celui qui aura provoqué la rupture avec les Insoumis. Et il ne veut s’engager que pour une durée limitée pour reprendre ses billes aux prochaines élections. Écologistes et communistes semblent aussi prêts à bouger. Fabien Roussel a estimé lundi qu’un Premier ministre issu de la gauche était « préférable » mais pas un « préalable ».

LFI reste sur la démission d’Emmanuel Macron

Contrairement aux autres membres du NFP, LFI n’a pas évolué depuis l’été et continue de réclamer « un gouvernement NFP qui applique le programme du NFP » avec Lucie Castets comme Première ministre. Mais l’objectif de LFI reste d’obtenir la démission d’Emmanuel Macron pour une présidentielle anticipée, à laquelle Jean-Luc Mélenchon s’estime le mieux préparé pour concourir et prendre de vitesse de potentiels rivaux à gauche.

Après avoir eu droit de vie et mort sur le gouvernement Barnier, le RN risque de se retrouver marginalisé à l’Assemblée en cas d’accord de non-censurabilité entre LR, bloc central et socialistes. Non convié à l’Élysée, Jordan Bardella demande déjà « à être reçu avec Marine Le Pen » par le futur Premier ministre « de manière à pouvoir exprimer très clairement leurs lignes rouges », qui n’ont « pas varié » : pouvoir d’achat, sécurité, immigration et scrutin proportionnel. « Vous ne pouvez pas faire comme si on n’était pas là », leur a-t-il lancé.

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