La fusée japonaise de nouvelle génération H3 a connu un nouveau revers cuisant mardi, ayant été obligée de s’autodétruire peu après son décollage en raison d’une défaillance technique.
Une première tentative de vol avait déjà échoué mi-février. L’engin inhabité a d’abord réussi à décoller comme prévu mardi à 10h37 heure japonaise (01h37 GMT) depuis le centre spatial de Tanegashima (sud-ouest du Japon), contrairement au 17 février où il était resté cloué au sol en raison d’un problème d’allumage de ses propulseurs d’appoint (boosters). Mais sa nouvelle mission a été avortée une dizaine de minutes plus tard, alors que la vélocité de la fusée diminuait anormalement peu après la séparation entre ses premier et deuxième étages.
Le centre de commande a d’abord annoncé que l’allumage des moteurs du deuxième étage n’était « pas confirmé ». Puis il a donné à la fusée un ordre d’autodestruction parce qu’il n’y avait plus de « possibilité de réussir la mission ». Sans confirmation de l’allumage de ces moteurs, la fusée ne pouvait pas atteindre la trajectoire prévue, a expliqué le vice-président de la Jaxa Yasuhiro Funo lors d’une conférence de presse.
Les débris du H3, un imposant engin de 63 mètres de haut et pesant 574 tonnes hors charge utile, sont censés être tombés en mer à l’est des Philippines, a-t-il ajouté.
Le but de la mission de mardi était d’envoyer dans l’espace le satellite d’observation terrestre japonais « Daichi-3 » (ALOS-3), qui était présenté comme un futur outil clé de la gestion des catastrophes naturelles. Le satellite devait permettre aux autorités nationales et locales de prendre des mesures d’urgences plus précises grâce à des images très détaillées prises depuis l’espace.
Une enquête plus poussée sur les causes de cet échec va être menée, a précisé le président de la Jaxa Hiroshi Yamakawa, soulignant la nécessité de « faire des efforts pour restaurer la confiance » dans les fusées de l’agence spatiale japonaise.
Nouvelle génération de lanceurs plus sûrs et moins coûteux
La Jaxa était réputée pour la haute fiabilité de ses vols mais elle connaît à présent une série d’échecs, et pas seulement avec son nouveau modèle H3. En octobre dernier, un autre de ses lanceurs de plus de petite taille, Epsilon-6, avait lui aussi dû s’autodétruire peu après son décollage en raison d’un problème de trajectoire. Il s’agissait à l’époque du premier échec pour une fusée de la Jaxa depuis 2003.
Le H3, successeur de ses lanceurs H2-A dont l’exploitation a démarré en 2001, est censé permettre au Japon d’assurer pendant deux décennies des lancements spatiaux commerciaux plus fréquents, environ six fois par an, plus sûrs et moins coûteux, de façon à être capable de rivaliser avec des lanceurs étrangers comme le Falcon 9 de l’entreprise américaine SpaceX.
Selon les médias locaux, la Jaxa et son fabricant Mitsubishi Heavy Industries ont dépensé plus de 200 milliards de yens (1,5 milliard d’euros) depuis le début du projet H3 en 2014. Son vol inaugural avait été initialement prévu pour l’année budgétaire japonaise 2020/21 (d’avril 2020 à fin mars 2021) mais avait été reporté à cause de difficultés techniques. C’est une « fusée très importante non seulement pour le gouvernement japonais, mais aussi pour le secteur privé pour accéder à l’espace », a rappelé Hiroshi Yamakawa. La Jaxa n’a pas précisé mardi combien de temps devrait prendre l’enquête sur les causes de ce nouvel échec, ni quand un nouveau vol du H3 pourrait être tenté.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.