ANALYSES

Nouvelle-Calédonie : l’émergence d’un racisme anti-Blancs sur fond d’insurrection

mai 16, 2024 13:34, Last Updated: mai 16, 2024 16:32
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Alors que la situation devient de plus en plus chaotique en Nouvelle-Calédonie, le président a déclaré l’ « état d’urgence » et le Premier ministre a ordonné l’envoi des militaires. Trois nuits d’émeutes ont fait cinq morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés et une population barricadée chez elle, menacée par une jeunesse radicalisée, alcoolisée et ultraviolente.

« Sont visés tous ceux qui sont installés en Nouvelle-Calédonie et qui ne sont pas issus du peuple kanak  » témoigne le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf, porteur du projet de dégel électoral et menacé de mort. « On s’en prend à moi parce que je suis Blanc » a-t-il déclaré sur RMC. Même écho de la part de l’ex-secrétaire d’État Sonia Backès, qui a dénoncé les « insultes racistes » de ceux qui ont incendié la maison de son père, lors de la première nuit des émeutes.

Derrière cette jeunesse hystérisée, des groupes d’influence d’étrangers très actifs sur les réseaux sociaux, s’appuyant sur une propagande anticolonialiste et anti-impérialiste pour attiser la violence.

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Dans la nuit du 15 au 16 mai, les forces de l’ordre ont procédé à « plus de 206 interpellations » et « dix leaders mafieux du CCAT », un groupe indépendantiste, ont été assignés à résidence, a annoncé Gérald Darmanin.

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a ajouté que « plus d’une vingtaine d’assignations supplémentaires » seraient prononcées à l’encontre de membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), la frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS). Cette organisation « est mafieuse, violente, commet des pillages, des meurtres » et n’est « pas politique », a accusé M. Darmanin.

« Plus de 70 policiers et gendarmes ont été blessés », a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. « 80 chefs d’entreprises ont vu leur outil de production brûlé ou détruit », a-t-il ajouté. Le haut-commissaire de la République Louis Le Franc, qui a imposé un couvre-feu et interdit TikTok utilisé par les émeutiers, a déclaré qu’ « un pont aérien » entre l’Hexagone et le territoire allait permettre d’acheminer rapidement des renforts de sécurité  mais aussi du matériel.

Un racisme anti-Blancs exacerbé

Une des principales figures du camp non-indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, l’ex-secrétaire d’État Sonia Backès, a dénoncé les « insultes racistes » de ceux qui ont incendié la maison de son père, le premier jour des violences.

« S’il n’a pas été attaqué parce qu’il était mon père, il a au moins été attaqué parce qu’il était Blanc », a affirmé la présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, interrogée sur BFMTV. « Pendant cinq heures, il a été insulté, caillassé », a-t-elle ajouté.

« Il y a une incompréhension pour cette génération […] d’entendre des gens qui leur disent de rentrer chez eux alors qu’ils sont là depuis quatre-vingt ans, nés ici pour la plupart et qu’ils n’ont pas d’ailleurs », a souligné l’ex-secrétaire d’État. « À écouter les indépendantistes, on devient des étrangers dans notre propre pays et c’est particulièrement triste », a-t-elle ajouté.

Concernant le projet de loi de dégel électoral, « on n’est pas du tout dans un projet provocateur », a estimé Mme Backès. « Aujourd’hui les indépendantistes font 16% de voix de moins que nous et ils ont un siège de plus, ce qui fait qu’ils dirigent les institutions bien qu’ils soient minoritaires », a-t-elle affirmé.

Un député menacé de mort

Le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf, a déclaré avoir été menacé de mort. « Je suis menacé de mort parce que je suis un des leaders non-indépendantistes sur place. Je crois aujourd’hui que tous les Calédoniens qui vivent à Numéa et aux alentours sont aussi menacés de mort » a-t-il déclaré sur RMC.

Selon le député, une jeunesse dangereuse et alcoolisée a été biberonnée aux discours indépendantistes les plus radicalisés. « Aujourd’hui, on fait face à un racisme exacerbé de cette jeunesse radicalisée qui considère que les Kanaks doivent être prioritaires en Nouvelle-Calédonie et que tous les autres doivent partir » continue le député, qui ne peut plus rentrer en Nouvelle-Calédonie pour des questions de sécurité.

Une branche radicale des indépendantistes est à l’origine des émeutes depuis quelques mois et a hystérisé la jeunesse qui aujourd’hui s’en prend à tout ce qui n’est pas kanak et tout ce qu’ils représentent, c’est-à-dire leur maison, leur foyer, leur entreprise, etc. explique Nicolas Metzdorf. « C’est ça qui est visé aujourd’hui. Je suis de la 7e génération en Nouvelle-Calédonie, on s’en prend à moi parce que je suis Blanc. Sont visés tous ceux qui sont installés en Nouvelle-Calédonie et qui ne sont pas issus du ‘peuple premier’. »

« L’universalisme veut que tous les citoyens naissent libres et égaux en droit. Or, en Nouvelle-Calédonie, il existe actuellement une volonté de hiérarchiser les gens en fonction de leur couleur de peau, de leur lieu de naissance, de leurs ancêtres » a-t-il déclaré, lors des débats à l’Assemblée nationale.

Le projet de loi adopté à l’Assemblé nationale

Les débats à l’Assemblée ont été marqués par quelques vifs échanges entre Gérald Darmanin et LFI, le ministre accusant ces députés « d’obstruction » parlementaire, avec des amendements changeant parfois un seul mot ou une expression. Les Insoumis ont rejeté la critique, assumant des amendements « rédactionnels » pour bénéficier de temps de parole sur la réforme, et en retirant certains, tout en reprochant à l’exécutif « d’allumer une mèche ».

Selon LFI, c’est le gouvernement qui a « attisé les tensions pour fracturer la population ». « C’est vous qui jetez de l’huile sur le feu », a répondu le rapporteur de la loi Nicolas Metzdorf.  La gauche a réclamé le retrait du texte. « Le dégel du corps électoral est un enjeu démocratique majeur, incontournable », a répondu le Premier ministre Gabriel Attal.

Le projet de loi sur le dégel électoral a été adopté à 351 voix contre 153 dans la nuit du 14 au 15 mai, avec une opposition de la gauche. Dans une déclaration commune le 15 mai, les principaux partis indépendantistes et loyalistes de Nouvelle-Calédonie ont lancé un appel « au calme et à la raison ».

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