Nouvelle-Calédonie : « loin d’un retour à l’apaisement », six morts depuis le début des violences

Par Epoch Times avec AFP
18 mai 2024 09:30 Mis à jour: 18 mai 2024 18:46

La situation en Nouvelle-Calédonie est « loin d’un retour à l’apaisement », a affirmé samedi Sonia Lagarde, la maire de Nouméa, alors qu’un homme a été tué sur un barrage dans le nord de ce territoire du Pacifique sud en proie à des émeutes inédites depuis 40 ans.

« Les deux dernières nuits, on peut dire qu’elles étaient plus calmes, par contre, les jours se ressemblent, avec son lot d’incendies », a déclaré l’édile (Renaissance) de la « capitale » calédonienne, interrogée par BFMTV.

« Au moment où je vous parle, il y a des barricades qui sont montées dans un quartier est de la ville de Nouméa, qui sont tenues par les indépendantistes », a-t-elle poursuivi samedi en milieu de matinée (heure de Paris), assurant que la situation ne s’améliorait pas, « bien au contraire, malgré tous les appels à l’apaisement ».

Un mort et deux blessés dans un échange de tirs

Un Caldoche est mort et deux autres hommes ont été blessés samedi en Nouvelle-Calédonie dans un échange de coups de feu sur un barrage érigé par des Kanak dans le nord de la grande île, a-t-on appris de sources proches du dossier. Le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, a confirmé à l’AFP « un mort et deux blessés à Kaala-Gomen », une commune de la province Nord.

Ce décès porte à six le nombre de morts depuis le début lundi des violences, les plus graves survenues en Nouvelle-Calédonie depuis les années 1980, sur fond de contestation indépendantiste d’une réforme électorale votée à Paris.

Les faits de Kaala-Gomen se sont produits samedi à 14h30 (5h30 à Paris), selon deux sources proches du dossier. D’après une de ces sources, des tirs ont été échangés quand deux Caldoches d’une même famille ont voulu passer un barrage : le père est décédé, son fils a été blessé, ainsi qu’un Kanak qui se tenait sur ce point de blocage.

« Désolation »

« Quand je vois tous ces dégâts, et que ce soit les biens privés ou les biens publics qui partent en fumée, c’est la désolation », s’est émue Mme Lagarde, parlant d’une « tristesse infinie ».

« Est-ce qu’on peut dire qu’on est dans une ville assiégée ? Oui, je pense qu’on peut le dire », a-t-elle déclaré, avant d’évoquer l’arrivée de renforts de forces de sécurité, à qui « il faut laisser un petit peu de temps » pour faire leur travail.

L’arrivée ces dernières heures de 1000 renforts, en plus des 1700 déjà déployés, a montré la détermination des autorités françaises à reprendre le contrôle de la situation. Interrogée sur le montant des dégâts, la maire de Nouméa a estimé être dans l' »impossibilité » de les chiffrer. « Il y a des tas de structures municipales qui ont brûlé, des médiathèques, des écoles », a-t-elle rappelé.

Selon des estimations locales, le montant des dégâts atteignait jeudi 200 millions d’euros.

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