Le 2 mars dernier, 6 adolescentes enceintes étaient libérées d’une maison où elles étaient retenues depuis des mois dans l’État d’Ogun, à la frontière du Bénin. Quelques jours plus tôt, le 26 février, les autorités nigérianes libéraient 24 enfants en bas âge « produits » dans un autre exemple de ferme à bébés, rapporte le quotidien nigérian The Daily Post. Et le 7 février, huit autres victimes de 12 à 16 ans étaient découvertes et libérées.
À Lagos fin septembre dernier, c’était 19 adolescentes enceintes qui étaient libérées. Le quotidien n’utilise même plus de guillemets quand il cite ces « baby factories » : les exemples en sont si nombreux que le terme est entré dans la langue commune. Quasi-systématiquement dans ces exemples, les responsables du trafic sont en fuite et la police annonce être à leur recherche.
Dans le dernier exemple comme pour les précédents, des sages-femmes improvisées réalisaient les accouchements. « Les jeunes filles se voyaient promettre un emploi de domestique. Leurs enfants sont vendus entre N300,000 (750 Euros) et N500,000 (1250 Euros) fonction du sexe. Les garçons sont vendus N500,000 et les filles N300,000″ explique la police.
Leurs enfants leur sont arrachés dès la naissance pour être vendus, parfois même comme sacrifice humain https://t.co/fUYc1tR0Df
— Daily Geek Show (@DailyGeekShow) March 7, 2020
Sur les derniers sites démantelés, « les bébés et les adolescentes enceinte, fragiles et mal nourris, ont été pris en charge et reçoivent actuellement des soins médicaux » détaille à la presse Nnamdi Omoni, porte-parole de la police nigérianne.
Les victimes de ces trafics sont généralement des adolescentes issues de villages isolés, qui cherchent du travail et à qui des trafiquants promettent généralement un emploi comme domestique dans une bonne famille. Mais qui sont retenues contre leur gré et violées pour produire « à la chaîne » des bébés, ensuite revendus.
Le profitable trafic des êtres humains
D’après la BBC, 160 enfants ont été secourus dans différentes opérations dans tout le pays en 2019. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, subit la pauvreté malgré ses immenses richesses pétrolières, car accablé par la corruption. L’Unesco a classé le trafic d’êtres humains en troisième place des crimes les plus fréquents commis au Nigeria, après la corruption et le trafic de drogue.
Dans un pays frappé depuis des années par de vives tensions ethniques – près de 300 ethnies parlant 400 dialectes co-existent dans le pays – et surtout religieuses entre communautés musulmane, chrétienne et animiste.
L’UNICEF rappelle qu’une enquête nationale sur le travail des enfants a estimé que 15 millions d’enfants travaillent au Nigéria : « Ils sont également forcés à la prostitution, aux travaux domestiques, et dans beaucoup de cas sont envoyés à l’étranger. »
Le sud-est du pays est particulièrement touché par le trafic d’enfants. Les personnes qui achètent les bébés seraient le plus souvent des couples issus de milieux aisés. Certains médias comme le DailyGeek supposent carrément l’utilisation des enfants achetés dans des rituels morbides de magie noire africaine. France 24 rapporte que 200 000 enfants sont volés chaque année en Afrique de l’Ouest.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.