C’est à l’unanimité que le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi de nouvelles sanctions contre le régime nord-coréen. Ces mesures font suite au tir d’un missile balistique intercontinental (ICBM) le 28 novembre.
En vertu de cette résolution, seuls 500 000 barils de produits pétroliers raffinés peuvent être vendus à la Corée du Nord au total par an, soit une forte baisse par rapport aux deux millions de barils autorisés en vertu des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU adoptées en septembre.
De plus, la résolution rédigée par les États-Unis plafonne les ventes mondiales de pétrole brut à la Corée du Nord à 4 millions de barils en 2018.
Le tir de l’ICBM par la Corée du Nord en novembre a été le plus avancé à ce jour. Ce missile permet au régime de frapper partout dans le monde, selon le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis.
Outre la limitation des ventes de pétrole, les nouvelles sanctions prévoient également le rapatriement forcé des travailleurs nord-coréens de l’extérieur du pays dans les 24 mois.
Au fil des ans, le régime nord-coréen a envoyé des milliers de travailleurs principalement en Chine et en Russie pour travailler, en fait, comme esclaves, avec des revenus versés au régime.
Les sanctions devraient avoir un impact significatif sur l’économie déjà fragile du régime communiste.
« S’ils étaient appliqués, le plafonnement du pétrole serait dévastateur pour l’industrie des transports de la Corée du Nord, pour les Nord-Coréens qui utilisent des générateurs soit à la maison ou pour des activités productives ainsi que pour les entreprises publiques qui font de même », a déclaré Peter Ward, chroniqueur pour NK News, un site Internet qui suit la Corée du Nord.
Des mesures de rapatriement forcé des travailleurs étrangers couperaient également les sources vitales de devises et d’investissements étrangers, non seulement pour le gouvernement mais aussi pour l’économie de marché émergente de la Corée du Nord, a-t-il expliqué.
« Si de telles sanctions étaient appliquées, elles entraveraient et mettraient en danger le développement économique de la Corée du Nord. »
Toutefois, les sanctions antérieures n’ont pas dissuadé le régime de Pyongyang de mettre au point ses programmes d’armement nucléaire.
Ces sanctions pourraient attirer l’attention du dictateur Kim Jong-un, car une économie stable est nécessaire pour maintenir la loyauté de l’élite du Parti communiste.
La Russie et la Chine, deux des alliés les plus proches de la Corée du Nord, ont voté en faveur de la résolution.
Le président Donald Trump avait déjà souhaité des restrictions plus importantes sur la vente de pétrole à la Corée du Nord en septembre, après que le régime eut effectué un essai nucléaire souterrain, le 2 septembre 2017, qui aurait été une bombe à hydrogène. Mais à cette époque, la Chine et la Russie s’opposaient à des restrictions pétrolières de trop grande portée.
Des signes d’agitation accrue en Corée du Nord ont été observés ces derniers mois. Confrontés à une pénurie alimentaire, les soldats nord-coréens ont fait des raids dans les fermes pour assurer l’approvisionnement alimentaire des militaires.
Au cours des précédentes administrations américaines, la Corée du Nord a pu utiliser son programme d’armes nucléaires comme monnaie d’échange pour obtenir une aide financière ou matérielle étrangère. Cette aide a ensuite servi à soutenir le régime et son armée.
L’administration Trump a toutefois adopté une position beaucoup plus ferme à l’encontre de la Corée du Nord, réclamant une dénucléarisation complète immédiate du régime.
Bien que la Corée du Nord n’ait pas encore accepté de discuter avec les États-Unis pour mettre fin à son programme d’armement nucléaire, elle est de plus en plus préoccupée par l’augmentation des moyens militaires américains envoyés dans la région.
Jeudi, le régime de Pyongyang a déclaré que les « États-Unis font la démonstration de leur puissance » en déployant des « moyens stratégiques dans et autour de la Corée du Sud ».
Reuters a contribué à cet article
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