Le chantier des réacteurs nucléaires au Royaume-Uni à Hinkley Point permet à EDF d’entrer dans une « cadence industrielle » et doit lui éviter les écueils rencontrés sur le chantier de Flamanville lors de la construction des futures centrales nucléaires françaises, a estimé jeudi le PDG d’EDF Luc Rémont.
« C’est vraiment l’un des aspects fondamentaux de toute filière industrielle : plus vous faites, meilleur vous êtes », a déclaré à quelques journalistes M. Rémont, lors d’une visite du chantier britannique en compagnie de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et de son homologue britannique Grant Shapps.
Hier matin, visite d’Hinkley Point C avec @AgnesRunacher @grantshapps et Luc Rémont. Cette visite a mis en évidence les synergies permises par la coopération entre la ?? et le ??. Le #nucleaire jouera un rôle majeur dans la transition énergétique en Europe. #netzero pic.twitter.com/Hj5Qy5djys
— EDF (@EDFofficiel) April 28, 2023
« Là, nous sommes rentrés dans une phase de cadence industrielle dont Hinkley Point est le démarrage puisque c’est la première fois qu’on en fait deux (EPR) d’un coup », s’est-il félicité. « Quand on va passer d’Hinkley Point à Sizewell (autre chantier EPR porté par EDF au Royaume-Uni), on va répéter les mêmes gestes et quand on va passer sur l’EPR 2 (version optimisée de l’EPR), on va également passer directement sur une série en répétant les mêmes gestes », a-t-il fait valoir.
M. Rémont espère ainsi éviter la répétition des déboires rencontrés sur le chantier de l’EPR de Flamanville, qui accuse déjà 12 ans de retard et dont le budget initial a été multiplié par quatre, alors que la France souhaite relancer le nucléaire avec au moins six EPR à construire.
Une numérisation du chantier
« Ce chantier est très différent de notre expérience de Flamanville », a-t-il estimé. « À Flamanville, nous construisions notre premier réacteur en France, depuis très, très longtemps (…). Ici, nous en construisons deux d’un coup, après l’expérience de Taishan en Chine, d’Olkiluoto en Finlande et de Flamanville et avec un retour d’expérience de l’ensemble de ces chantiers », a-t-il développé.
Le PDG d’EDF a également évoqué une numérisation du chantier « qui permet de savoir exactement ce que chacun doit faire à chaque instant et d’en tenir compte dans notre programmation de travaux ». Le chantier de Hinkley Point a toutefois lui aussi connu plusieurs contretemps : le dernier en date remonte au 19 mai 2022 lorsque EDF avait annoncé un nouveau retard minimum d’un an et des coûts supplémentaires d’au moins trois milliards de livres, pour une mise en service de la première unité désormais prévue en juin 2027, au lieu de fin 2025. Interrogé sur de possibles nouveaux aléas, le PDG d’EDF a assuré que « la totalité des équipes sont tendues pour tenir » l’objectif de calendrier.
Un risque financier pointé du doigt
Concernant les inquiétudes exprimées à l’origine, notamment par les syndicats, au sujet de la prise en charge par EDF de l’essentiel du risque financier de Hinkley Point, M. Rémont a estimé que ce projet permettait aujourd’hui de « supporter une vision de long terme ». Sans lui, la filière industrielle française « ne serait pas en état de se lancer dans la séquence (…) nécessaire pour la pérennisation de la fourniture électrique » avec la construction d’au moins six EPR2.
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