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Nucléaire iranien : les cinq critiques de l’administration américaine

octobre 12, 2017 19:10, Last Updated: octobre 12, 2017 19:12
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C’est le « défaut le plus flagrant », selon le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. L’accord conclu à Vienne par Téhéran avec les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour garantir que le programme nucléaire iranien n’est pas destiné à fabriquer la bombe atomique contient ce qu’on appelle en anglais une « sunset clause »: certaines restrictions techniques aux activités iraniennes tombent progressivement à partir de 2025.

Cela « ne fait que remettre le problème à plus tard », déplore Rex Tillerson, « nous pouvons quasiment commencer le compte à rebours pour le moment où ils reprendront leurs capacités nucléaires ». Washington demande donc de pérenniser les interdictions.

L’ambassadrice des États-unis à l’ONU, Nikki Haley, en a fait son cheval de bataille : l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller l’application de l’accord, doit mener des inspections plus poussées, étendues à plusieurs sites militaires. En filigrane, l’idée que l’Iran conserve peut-être un programme nucléaire militaire clandestin, malgré les bons points décernés par l’AIEA.

Le contrôle du respect des engagements iraniens est pourtant généralement jugé comme l’un des plus stricts au monde. Téhéran a rejeté la possibilité d’inspections des sites militaires, accusant Washington de « chercher des excuses » pour déchirer le texte.

Là aussi, la formule revient à Nikki Haley, procureure inlassable des failles présumées de l’accord. Son raisonnement est le suivant : comme les banques que l’État devaient renflouer pendant la crise économique car elles étaient « trop grosses » et que leur effondrement aurait emporté l’ensemble du système financier, l’accord a été tellement consacré par la communauté internationale qu’il devient impossible de critiquer Téhéran, même pour ses activités autres que nucléaires, au risque de le faire tomber.

« Aux yeux des défenseurs de l’accord, tout, dans notre relation au régime iranien, doit désormais être subordonné à la sauvegarde de l’accord », peste la diplomate.

Elle met aussi en cause un autre problème d’architecture du pacte, longuement négocié dans le moindre détail. « Que l’Iran commette une violation grande ou petite », « l’accord ne prévoit qu’une punition »: « la ré-imposition des sanctions », estime-t-elle. Or « si les sanctions sont ré-imposées, l’Iran est dégagé de tous ses engagements ».

Au-delà de l’accord lui-même, dont les États-Unis ont reconnu jusqu’ici le respect « technique » par Téhéran, Washington aimerait s’attaquer aux activités non nucléaires de l’Iran, jugées « néfastes ». « L’accord ne représente qu’une partie des nombreuses questions que nous devons gérer s’agissant de notre relation avec l’Iran », explique Rex Tillerson.

L’administration a plusieurs fois estimé que les Iraniens violaient « l’esprit » du pacte de 2015 car celui-ci était censé favoriser la stabilité et la sécurité dans la région. La première critique vise le programme balistique iranien, qui n’est pas interdit par l’accord de Vienne même si la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui l’a entériné, demande à Téhéran de ne pas développer des missiles conçus pour porter des têtes nucléaires.

En plein bras de fer avec les États-Unis, l’armée iranienne a encore récemment fait état de l’essai d’un nouveau missile, susceptible d’atteindre Israël, ennemi juré du régime islamique, et des bases américaines dans la région.

Donald Trump et son administration déplorent que l’avancée de 2015 n’ait pas fait de l’Iran un meilleur « voisin » au Moyen-Orient.

La liste des griefs est longue, tels qu’énumérés par le département d’État : « soutien matériel et financier au terrorisme » et à « l’extrémisme »; aide au régime syrien de Bachar al-Assad et « atrocités contre le peuple syrien »; rôle « déstabilisateur » dans plusieurs autres pays (soutien au Hezbollah au Liban, aux rebelles Houthis au Yémen…); « hostilité acharnée à l’égard d’Israël »; « menaces répétées contre la liberté de navigation »; « cyberattaques »; violations des droits de l’homme; « détention arbitraire de ressortissants étrangers ».

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