Un récent sondage de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) révèle que 50% des Français interrogés sont favorables à un développement de la filière de l’énergie nucléaire en France.
La guerre en Ukraine et ses conséquences sur le prix des matières première et de l’énergie constitue probablement le facteur premier qui renforce l’opinion favorable des Français concernant le nucléaire.
Le Baromètre IRSN suit depuis plus de 30 ans la perception des risques et de la sécurité par les Français. L’enquête a été réalisée en ligne sur un échantillon de 2000 personnes, améliorant ainsi la fiabilité des résultats. Elle a été rendue public ce 18 septembre 2023.
Le sondage, réalisé en novembre 2022, nous révèle ainsi qu’un Français sur deux (50 %, +6 points) est désormais pour la construction de nouvelles centrales nucléaires tandis que 20 % sont contre (-9 points).
En outre, le regard porté a posteriori sur la construction de centrales nucléaires s’améliore également, 65 % des Français (+5 points) affirmant que « la construction des centrales nucléaires a été une bonne chose », contre 11 % (-5 points) qui sont en désaccord.
L’indépendance énergétique (43%) constitue l’argument principal des Français en faveur du nucléaire, progressant de 7 points et devançant celui du faible coût de l’électricité (22%) qui demeure stable.
En terme d’énergie, c’est cependant l’énergie solaire qui est perçue le plus positivement par les Français (26%), mais suivie de près par l’énergie nucléaire (23%). Les Français considèrent ainsi l’énergie solaire comme l’énergie « la plus respectueuse de l’environnement » (36 %) et « d’avenir » (31 %).
Parallèlement, l’énergie nucléaire représente pour eux « l’énergie la plus performante » (45 %), suivie de loin par l’énergie solaire (10 %).
Sûreté nucléaire et gestion des déchets au coeur des préoccupations des Français
Si l’opinion évolue favorablement pour le nucléaire, les Français demeurent vigilants quant aux risques impliquant cette technologie.
Ainsi, 84% des sondés confirment l’exigence d’un haut niveau de sûreté nucléaire, déclarant que « les exploitants des sites nucléaires doivent protéger leurs installations de tous les risques, même ceux jugés très improbables ».
Une nouvelle question, introduite dans le Baromètre dans un contexte de crise énergétique, nous indique que 69 % des Français estiment que « la sûreté des installations nucléaires passe avant la production d’énergie même si cela peut engendrer des coupures d’électricité dans le pays ».
Parallèlement, la gestion des déchets nucléaires constitue une question à régler dans l’immédiat, pour la majorité des Français (68%), qui estiment que la position « la plus raisonnable pour régler le problème du stockage des déchets radioactifs » est de « se décider et appliquer au plus vite la solution ». Seuls 6 % préfèrent « laisser le choix aux générations futures ». Par ailleurs, 32 % des sondés n’ont pas confiance dans le mode de stockage, estimant qu’il n’est aujourd’hui pas « possible de stocker les déchets nucléaires de façon sûre » (- 3 points), contre 33 % qui pensent le contraire (+ 3 points).
Quant à la question de la prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires, 54 % des Français estiment que c’est un bon choix contre 23 % qui pensent le contraire.
Le scepticisme est encore au rendez-vous concernant cette mesure, puisque 37 % des sondés affirment tout de même que « prolonger la durée d’exploitation des centrales nucléaires provoquera des accidents » contre 24 % qui ne sont pas d’accord.
Cette opinion globalement favorable des Français envers le nucléaire vient corroborer l’ambitieux plan de relance du nucléaire d’Emmanuel Macron. En février 2022, à quelques semaines des élections, M. Macron annonçait son souhait de faire construire 14 nouveaux réacteurs : six EPR2 « dès à présent », pour un coût évalué entre 50 et 60 milliards d’euros, et huit nouveaux exemplaires « dans les années à venir ».
Il s’était aussi dit favorable à la prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires à soixante ans et au-delà de la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires « qui peuvent l’être ».
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