Après avoir été expulsées de leur maison à la suite d’impayés, une octogénaire et sa fille handicapée ont dormi dans leur voiture avant d’être hébergées par une voisine touchée par leur désarroi.
Expulsées de leur logement de Palleville (Tarn) fin septembre, Colette Grochocki, 82 ans, et sa fille Stéphanie, 39 ans et en situation de handicap, ont été contraintes de dormir dans leur voiture stationnée sur un parking de Revel (Haute-Garonne).
Mme Grochocki et sa fille ont fini par être hébergées avec leurs deux chiens et leur chat par Nawel Hmimsa, une Revéloise émue par leur détresse.
« Je suis allée les voir tous les jours afin de savoir si elles avaient besoin de quoi que ce soit. J’y ai trouvé une dame très agréable, très sympathique, accueillante qui ouvre sa porte, qui est très sociable. Nous nous sommes liées d’amitié et cinq jours après je lui ai proposé de venir à la maison », a expliqué Mme Hmimsa aux journalistes de France 3.
« C’est la seule qui nous ait aidées. J’ai été expulsée sans tambour ni trompette. Je ne pouvais plus payer mon loyer car on m’a volée », ajoute Colette Grochocki.
Une situation complexe selon le maire de Palleville
Interrogé par France 3, Michel Hugonnet, le maire de Palleville, a souligné qu’il avait bien tenté de porter assistance à l’octogénaire et à sa fille, tout en observant que la situation était plus complexe qu’il n’y paraît.
Selon l’édile, Mme Grochocki et sa fille ont été expulsées du logement qu’elles louaient à Palleville après trois années pendant lesquelles elles n’ont pas réglé leur loyer.
« Il y en avait pour au moins 15 000 euros d’impayés. Quelques années auparavant, elle avait été également expulsée de Haute-Garonne car elle avait laissé une ardoise de 12 000 euros de loyers », a indiqué M. Hugonnet.
D’après le maire de Palleville, plusieurs conflits ayant nécessité l’intervention de la maréchaussée auraient également éclaté avec les voisins de l’octogénaire, celle-ci ayant « l’insulte facile ».
« C’est une dame parfois assez manipulatrice. Elle m’a souvent dit que personne ne l’aidait alors que les services sociaux venaient la voir constamment », précise Michel Hugonnet.
Une cagnotte en ligne lancée par la personne qui les héberge
Mme Grochocki aurait également refusé de faire une demande de logement social avant son expulsion. Selon l’édile, son refus aurait été motivé par le fait que l’octogénaire désirait une maison individuelle pour ses animaux de compagnie.
« Nous aurions pourtant pu lui obtenir un logement en rez-de-chaussée avec un petit bout de jardin, mais elle n’en a pas voulu », assure M. Hugonnet.
Si Colette Grochocki admet vouloir une maison où elle puisse mettre ses « meubles » et ses « affaires », elle soutient néanmoins que rien ne lui a été proposé tout en affirmant être en mesure de payer ses loyers.
« Ils m’ont suggéré de me loger à la clinique Monié, près de Villefranche-de-Lauragais, avec ma fille mais sans mes animaux », a-t-elle expliqué à nos confrères de France Télévisions.
La Revéloise qui héberge actuellement l’octogénaire et sa fille a décidé de créer une cagnotte en ligne afin de récolter des fonds destinés à « offrir un an de loyer à Colette et Stéphanie », pour que les deux femmes puissent emménager « dans un maisonnette où elles pourront également prendre leurs animaux ».
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