Ocean Viking: la préfecture interdit les reportages sur le centre pour migrants, Stéphane Ravier explique pourquoi

Par Emmanuelle Bourdy
19 novembre 2022 08:52 Mis à jour: 19 novembre 2022 08:52

Le navire Ocean Viking, affrété par l’ONG SOS Méditerranée avec ses 230 migrants à bord, a fini par débarquer ce vendredi matin au port militaire de Toulon. Les autorités françaises ont annoncé vouloir décider « très rapidement » du sort des migrants, notamment en jaugeant dans un délai de « quarante-huit heures » la pertinence de leur demande d’asile. Le sénateur Stéphane Ravier a voulu pénétrer dans ce centre de clandestins mais n’a pas réussi. Il a fini par en comprendre les raisons. 

Après un bras de fer diplomatique entre Paris et Rome et un long blocage en Méditerranée de l’Ocean Viking, le navire a finalement accosté ce vendredi 11 novembre au port militaire de Toulon. Quarante-quatre migrants vont être expulsés vers leur pays d’origine, a annoncé ce mardi le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le lendemain de cette annonce, ce dernier a refusé que la presse filme en direct l’intérieur du centre dans lequel ils se trouvent actuellement.

Gérald Darmanin « très à cheval sur ses règles » avec les parlementaires, « plutôt qu’avec des clandestins »

Dans cette zone extraterritoriale, qui a accueilli les 230 migrants, seuls les élus, les parlementaires et certaines associations peuvent y entrer. Stéphane Ravier, le sénateur des Bouches-du-Rhône, a expliqué en direct sur CNews la règle pour pénétrer dans cette zone. « Les parlementaires peuvent y entrer, comme dans les centres de rétention », a-t-il indiqué, ajoutant : « J’ai la possibilité, moi, d’y pénétrer quand je veux, avec toute la bienséance d’en avertir les autorités préfectorales, et être accompagné par la presse. »

Or ce mercredi 16 novembre s’est posé un problème, ainsi que le relate Stéphane Ravier sur CNews.  Il a été décidé que la presse ne pourrait faire son travail qu’en « différé » et « qu’il ne peut y avoir de direct », assure le sénateur face à la caméra. Il avoue avoir du mal à comprendre les raisons de ce refus, alors que la presse le fait habituellement « tout à fait librement ». Le ministre de l’Intérieur a effectivement fait savoir qu’il était « hors de question » que ce direct puisse être réalisé.

Stéphane Ravier a constaté au micro de Jean-Marc Morandini ce mercredi que le ministre de l’Intérieur était très « viril » et « très à cheval sur ses règles » avec les parlementaires, « plutôt qu’avec des clandestins ».

« On leur accorde tout jusqu’au bout »

Un peu plus tard dans la journée, sur son compte Twitter, il a révélé les raisons de ce refus. « Ce n’est pas pour assurer leur anonymat », ni pour « préserver la confidentialité de je ne sais trop quoi », a indiqué le sénateur des Bouches-du-Rhône depuis sa voiture. « C’est parce qu’ils étaient en train de jouer au foot, les clandestins », a-t-il poursuivi, soulignant qu’ils sont donc loin d’être « au bord du gouffre ». Il « ne fallait pas que ça se voit », cette « joie de vivre » et ce « bonheur », a-t-il encore lancé.

« Et puis, on a appris que la Croix-Rouge leur a proposé des chaussures », tout du moins à « ceux qui en manquaient », mais ceux-ci ont refusé sous prétexte qu’elles n’étaient « pas à leur convenance ». En conséquence, la Croix-Rouge est allée à Intersport pour leur acheter « des basquets toutes neuves », a-t-il dévoilé. « Voilà la réalité de ce centre de clando, voilà la réalité de l’anarchie migratoire. Ils font vraiment ce qu’ils veulent jusqu’au bout, et on leur accorde tout jusqu’au bout », a conclu Stéphane Ravier.

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