LONDRES – Joshua Coombes est un jeune coiffeur londonien de 28 ans, devenu un bon samaritain dans sa communauté. Équipé de son matériel, il arpente les rues de Londres pour offrir gratuitement ses services aux sans-abri.
Il a confié à Epoch Times avoir entamé sa mission de bienfaisance, il y a déjà plus d’un an. Ce projet explique-t-il est « né de son désir de donner quelque chose en retour et de se sentir tout simplement plus humain.» #DoSomethingForNothing est né de cette envie et veut dire que « chaque personne à sa façon peut mettre gratuitement quelque chose au service des autres sans rien demander en retour ».
« Quelque soit votre domaine, offrir un peu de votre temps sera toujours bienvenue » est convaincu Coombes, se référant au mouvement #DoSomethingForNothing. Son but est d’inspirer d’autres personnes à faire un geste de bonté, au hasard, à la faveur des rencontres.
Coombes a découvert son amour pour la coiffure, il y a cinq ans. Il explique qu’après ses journées de travail, il voit toujours des gens dormir « à la dure dans les rues de la ville ».
« D’une certaine façon, leur donner quelques pièces de monnaie ne semblait pas changer grand chose à leur situation », concède-t-il. « En y réfléchissant, je pense que je cherchais surtout un moyen de leur apporter quelque chose de plus personnel, plus décisif et qui permettrait d’échanger davantage sur nos vies réciproques ».
Au début de nombreux sans-abri restaient sur leur garde et sceptiques devant mon offre, se souvient Coombes. Ces derniers lui demandaient souvent : « Et il est où le piège, vous attendez quoi en retour ? »
« Je peux comprendre leur réaction », avoue-t-il. « Mais quand ils se sont rendus compte que mon geste était authentique, alors les gens se sont ouverts et se sont confiés vraiment ». Ça commence par une « première rencontre un peu tendue et se termine par une chaleureuse étreinte » s’enthousiasme Coombes.
Coombes offre ses services de coiffeur à tous les nécessiteux de la ville sans distinction, des adolescents aux personnes âgées, hommes et femmes. Il n’a pas de moment fixe pour sortir, ni de programme tout tracé.
« Il s’agit de faire ce que vous pouvez, quand vous en avez l’occasion. Certains jours fériés par exemple, j’avais prévu de sortir seulement quelques heures et au final j’y ai passé toute la journée et même la soirée !», se rappelle-t-il, ajoutant que certains jours, les choses ne se passent pas toujours aussi bien – parfois les autorités font obstacle.
Il arrive que la police lui interdise ainsi d’exercer dans certains endroits précis, alors il est obligé de se déplacer pour trouver une place autorisée. « Ils adorent leurs lignes invisibles. Je reste cependant poli et peut jouer au ballon avec eux, puisqu’il s’agit avant tout de créer du lien avec mes clients », déclare Coombes.
Toutefois il arrive que certains agents se montrent très compréhensifs et saluent l’idée de coiffer gratuitement des sans-abri, avant de manifester leur curiosité, se réjouit Coombes.
Lorsqu’on lui pose la question sur les types de coiffure qu’il offre, il explique : « Certains veulent un changement total de look. Les femmes que je coiffe veulent généralement un rafraichissement. Quand je leur demande ce qu’ils aimeraient, très souvent ils préfèrent me laisser choisir en disant : ‘Rendez-moi beau ou belle !’ C’est ma demande préférée. Du coup je peux créer un style qui s’harmonise avec la forme et l’ossature de leur visage. Le moment le plus gratifiant pour moi, c’est quand ils découvrent leur nouvelle tête dans le miroir ! »
« Je suis conscient qu’une coupe de cheveux ne va pas changer leur vie, mais ça peut changer la perception qu’ils ont d’eux même dans la société. On ne peut jamais savoir où l’énergie de cette valorisation va les mener ! ».
Non seulement Joshua coiffe gratuitement les nécessiteux à Londres, mais il le fait partout où il va. « J’ai coupé les cheveux dans les rues de différentes villes du Royaume-Uni et même à l’étranger lors de mes voyages. En début d’année, je suis allé à Paris pour faire connaître le concept du DoSomethingForNothing dans les rues parisiennes et diffuser la bienveillance. »
« Récemment j’ai également eu la chance de séjourner quelques temps en Australie où j’ai exercé dans les rues de Sydney et de Melbourne ». Joshua n’a besoin que de son matériel de travail qu’il transporte partout où il va dans un sac à dos afin de pouvoir couper des cheveux à tout moment et en tout lieu.
« Quand j’aperçois quelqu’un dans son coin, je vais habituellement vers lui et j’essaie de trouver à proximité quelque chose qui puisse lui permettre de s’asseoir, afin que l’expérience soit plus agréable », explique-t-il.
Pour Joshua aussi, ces moments de partage sont enrichissants et très réjouissants. Sa rencontre avec un sans-abri parisien l’a marqué à jamais :
« J’ai rencontré un homme dont le nom était Kareem. Il était à la recherche de son fils, suite à son départ six mois plus tôt de son pays d’origine, le Sénégal. Il n’avait pas vu son fils depuis des années, puisqu’ils avaient complètement perdu contact. Il s’est très vite retrouvé sans argent et a fini par dormir dans la rue alors qu’il tentait de retrouver le lieu de travail ou le domicile de son fils. »
« Il se fait que le jour où je lui ai coupé les cheveux, il venait de retrouver son fils et les deux s’étaient donnés rendez-vous pour le lendemain. C’était le parfait moment pour lui faire un rafraîchissement afin qu’il se sente plus respectable. Parfois, le destin est incroyablement joueur dans ces situations. Quand il s’est regardé dans le miroir après que j’ai eu fini de le coiffer, il m’a souri, les larmes dans les yeux. Je n’ai pas peur de reconnaître que moi aussi j’ai versé une larme. C’est un moment que je n’oublierais jamais. »
Quel est l’objectif final de cette démarche?
C’est assez simple : « Mon but est d’induire un changement social dans notre manière d’interagir les uns avec les autres au quotidien et peut être inspirer d’autres personnes à s’engager dans une démarche similaire », confesse Coombes.
Et voilà le secret de sa motivation à poursuivre cet élan : « Je me sens tellement privilégié de pouvoir faire ce que j’aime, de pouvoir m’exprimer à travers cette activité et par la même occasion de pouvoir apporter mon aide aux autres ».
Version anglaise : London Hairdresser Gives Free Haircuts to the Homeless, Says It Makes Him Feel More ‘Human’
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