Face à la recrudescence des rodéos motorisés, les maires sont démunis. Pour tenter d’enrayer ce phénomène à Compiègne (Oise), l’édile LR Philippe Marini a opté pour une solution originale, afin de cibler plus facilement les auteurs de ces incivilités et permettre des interpellations plus rapides.
En 2020, le maire de Compiègne avait mis en place le « Stop Rodéo », une initiative qui a permis de saisir une cinquantaine de deux-roues. Ce lundi, l’édile a franchi une autre étape en remettant au cabinet de Bruno Retailleau une proposition originale « à titre expérimental », à savoir le tir de paintball.
Une proposition d’expérimentation déposée au cabinet de Bruno Retailleau
Les rodéos urbains, qui sont en « recrudescence inquiétante », troublent la « tranquillité publique », excédant au plus haut point Philippe Marini. Ainsi qu’il l’a expliqué dans les colonnes du Figaro, il souhaite autoriser les policiers à tirer sur les fauteurs de troubles au paintball, et ainsi les « marquer ».
Concrètement, les cartouches de ces armes seraient chargées d’une peinture qui, bien qu’indétectable à l’œil nu, est impossible à enlever et se révèle sous lampes ultraviolettes (UV). Cela faciliterait les poursuites des auteurs, y compris en cas de fuite, et permettrait de les interpeller et de les condamner plus facilement.
Philippe Marini a donc fait ce lundi 11 novembre une proposition d’expérimentation au cabinet du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Afin d’aborder ce sujet, il sera d’ailleurs reçu par ce dernier « dans les prochains jours ». « Tout cela, bien évidemment, devra se faire sur réquisition du procureur de la République et en respectant des garanties et des précautions strictes », a-t-il indiqué à de nos confrères.
L’usage des drones, interdit depuis 2023 pour ce type d’interventions
Cette expérimentation viendrait en complément de l’usage des drones, dont la police de Compiègne s’était déjà dotée en 2020. Cependant, « un décret de 2023 empêche la police municipale de les employer pour ce type d’interventions », regrette Philippe Marini, ainsi que le relate Actu Oise.
L’élu juge cette décision « incohérente face aux enjeux de sécurité actuels », assurant que ces outils « permettraient de repérer les caches, suivre les délinquants sans exposer nos agents, et intervenir de façon plus ciblée et sûre ». Pour le maire, ces demandes sont « essentielles » car elles permettraient de garantir la sécurité des habitants et restaurerait « la tranquillité » dans les quartiers.
Mais l’idée ne fait cependant pas l’unanimité. L’opposition estime en effet qu’il ne s’agit que de « communication électoraliste ». Étienne Diot, conseiller municipal Renaissance, a expliqué au Figaro que Philippe Marini, maire de Compiègne depuis 35 ans, « est dépassé par le phénomène de la délinquance et des rodéos à Compiègne où aucun quartier de Compiègne n’est épargné ». « Il est urgent de repenser la doctrine de notre police municipale qui doit être l’îlotage, la proximité, la visibilité et la dissuasion par la présence physique de ‘bleu’ dans la rue », a-t-il encore objecté.
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