À Compiègne, un établissement privé catholique vient d’imposer à ses élèves le port de l’uniforme. Une grande première inaugurée à l’occasion d’une rentrée scolaire anticipée qui s’est déroulée le 29 août.
Les quelque 800 élèves de l’institut Sévigné seront désormais habillés d’une « tenue prestige » pour se rendre en cours.
Un uniforme composé d’un pantalon bleu marine, d’une chemise blanche ou d’un polo bleu, d’une cravate et d’une parka – celle-ci étant offerte aux élèves.
« Un projet mûrement réfléchi » pour Erick Ducrocq, directeur de cet établissement scolaire de l’Oise fondé au 19e siècle par les Sœurs de la Compassion.
« Nous avons fait les choses progressivement : en 2004, j’ai demandé aux parents des écoliers de leur acheter une blouse. Ce sont eux qui m’ont suggéré de faire un achat groupé. Au collège, les élèves portent une blouse blanche pour certaines matières. Nous l’achetons également en commun. Depuis dix ans, le vendredi de Pentecôte, tous les élèves portent une tenue de prestige, avec pantalon bleu marine, chemise blanche et cravate Sévigné. Depuis deux ans, nous avons mis en place le port du polo Sévigné chaque vendredi. Il s’agit là du dernier essai transformé », explique le responsable de l’institut Sévigné dans les colonnes du Courrier Picard.
Une initiative plutôt bien accueillie par les élèves et leurs parents, qui auront déboursé une centaine d’euros pour habiller leur progéniture.
« Quand on arrive avec une paire de chaussures pas forcément de marque, les gens rigolent, ou alors un pull avec de la marque, alors les gens se disent : ‘Bon bah lui il a pas mal d’argent’. Vu qu’on est habillés tous pareil, il n’y a plus du tout ça », confiait Jalann – une élève de 16 ans qui entre en 1ère professionnelle cette année – au micro de BFM TV.
« Certes, on a nos différences, mais l’uniforme nous permet de tous se sentir égaux », abonde un autre élève dans les colonnes du Parisien.
La mère de Jalann affirme d’ailleurs avoir économisé 200 euros par rapport à la rentrée de l’an dernier.
« Et en plus les élèves sont fiers ! », ajoute-t-elle avec enthousiasme.
Certains ont pourtant émis des réserves sur l’initiative prise par le directeur de l’établissement :
« Quand on va prendre le bus, les élèves des autres lycées vont nous remarquer», regrette ainsi Matthieu qui entre en classe de terminale cette année.
« C’est un peu malaisant», renchérit un de ses camarades cité par Le Parisien.
Pour Erick Ducrocq, le port de l’uniforme n’a rien à voir avec « une forme d’autorité », il s’agit au contraire d’un moyen « de dépasser l’accessoire », mais aussi de « valoriser et […] distinguer les richesses que chacun porte au-delà de quelques vêtements ».
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