Ce jeudi soir, la directrice de l’école maternelle de l’école Carnot de Nogent-sur-Oise (Oise) ainsi que l’Atsem ont été tabassées par la mère et la sœur d’une élève de cette école. Les deux femmes ont été placées en garde à vue.
Les faits se sont produits ce jeudi 18 mars, à l’école Carnot de Nogent-sur-Oise. Dans la matinée, une mère s’est rendue à l’école pour s’entretenir avec la responsable à propos du harcèlement dont son enfant de 4 ans, scolarisée dans l’établissement, aurait été victime. On ignore pourquoi, mais la conversation « aurait mal tourné », selon une source proche de l’enquête, relate Le Parisien.
Vers 16 h 45 ce même jour, la mère de l’enfant serait revenue dans l’école accompagnée de son autre fille, âgée de 19 ans. La situation a très rapidement dégénéré. En effet, la mère et sa fille s’en sont prises violemment à la directrice, également enseignante, ainsi qu’à l’Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) âgée de 25 ans. La directrice et l’Atsem ont été insultées et rouées de coups de pieds et de poings après avoir été poussées à terre par la mère et sa fille. Une autre personne a dû intervenir pour stopper les deux femmes dans leur furie.
Oise : une directrice de maternelle et son Atsem rouées de coups par la famille d’une élève. #PasDeVaguehttps://t.co/8C81qs6ZZ1
— Transparency Education Nationale ✊? (@TransparencyEN) March 22, 2021
La directrice et l’Atsem ont été conduites aux urgences. Blessées chacune d’une entorse, à l’épaule pour la directrice et au poignet pour l’Atsem, les deux victimes sont sorties de l’hôpital ce vendredi. Un témoin, choqué par la « violence inouïe » de la scène, a déclaré : « Il n’y avait eu pourtant aucun signe avant-coureur d’une telle agression », rapporte encore Le Parisien. D’autant plus que la directrice est « quelqu’un de très doux et de très gentil », selon une maman d’élève.
Vendredi en fin de journée, des parents d’élèves étaient eux aussi scandalisés par les événements de la veille. « C’est très grave », s’est indignée une maman. Une autre a confié : « On est tous très choqués. Agresser ceux qui agissent pour l’éducation de nos enfants, c’est tout simplement inadmissible. »
Quant à la fille de 19 ans, elle s’est rendue au commissariat de police immédiatement après l’agression pour, comble de l’absurdité, porter plainte contre la directrice. Un policier a expliqué : « Elle a essayé de prendre les devants en disant que c’est elle la victime. C’est un coup classique. »
Une mère d’élève et sa fille de 19 ans sont suspectées d’avoir frappé l’enseignante et une employée municipale, jeudi, à l’école Carnot de Nogent-sur-Oise, occasionnant des blessures. Elles ont été placées en garde à vue. https://t.co/vSM0BWUeA0
— Negociation de crise (@AllaisF) March 19, 2021
Une cellule psychologique a été ouverte par l’académie d’Amiens, qui « condamne fermement cette agression » et apporte « tout son soutien » aux deux victimes. De son côté, Jean-François Dardenne, le maire de Nogent-sur-Oise s’est dit « outré ». « On ne laissera pas passer ça. S’il y a bien un sanctuaire où l’on doit être en sécurité, c’est l’école », a soutenu l’élu, qui compte porter plainte pour l’Atsem, employée par la Ville. Pierre Ripart, le secrétaire départemental du syndicat enseignant Snuipp-FSU, a indiqué qu’une grève se tiendrait dans l’établissement ce jeudi 25 mars. « On ne peut tolérer une telle violence », s’est-il indigné, caractérisant cet acte d’ « abject ».
Une enquête a été ouverte, et après avoir été interrogées par les enquêteurs, la mère et la fille ayant agressé l’enseignante et l’Atsem ont nié les faits. Elles ont toutes deux été déférées devant un magistrat du parquet de Senlis, ce vendredi 19 mars. Une source judiciaire indique à France info qu’elles devraient comparaître « devant le tribunal correctionnel pour être jugées pour ces faits en mai 2021 ». Cette source précise encore que, pour l’heure, elles ont été placées sous contrôle judiciaire. Et en attendant leur comparution, elles ont interdiction de paraître à l’école maternelle Carnot, d’entrer en contact avec les victimes ou de se rendre à leur domicile.
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