La grammaire est largement considérée comme étant unique à la communication humaine. Néanmoins, une étude publiée en 2011 dans le journal Nature Neuroscience, suggère que certains chants d’oiseaux utilisent également cette structure linguistique.
Kentaro Abe et Dai Watanabe de l’Université de Kyoto au Japon ont conduit des expériences sur les moineaux du Japon (Lonchura striata domestica).
Ces oiseaux passent la plupart de leur temps à communiquer entre eux par des appels soudains. Dans la nature, les moineaux du Japon répondent bruyamment quand ils entendent un chant peu familier, généralement de moineaux intrus.
Les chants d’oiseaux consistent en différents sons, semblables aux différents syllabes d’un mot. Dans l’expérience, les chercheurs ont d’abord joué à plusieurs reprises des chants d’oiseaux aux moineaux, jusqu’à ce que les moineaux les utilisent et arrêtent d’émettre des cris en réponse.
Les syllabes des mots ont ensuite été délibérément changées, et quatre nouvelles versions ont été jouées aux moineaux. « Ce que nous avons découvert était inattendu », confia Abe, selon New Scientist.
Les moineaux n’ont répondu qu’à une version des quatre nouvelles, dite « SEQ2 », et sont restés impassibles aux trois autres. Cette réaction a été constante chez près de 90 % des oiseaux étudiés.
« Cela indique l’existence d’une règle spécifique, et ce dans l’ordre séquentiel des syllabes de leurs chants. Cela est partagé dans leur communauté sociale », a expliqué Abe à New Scientist.
Gisela Kaplan, une figure d’autorité sur le chant d’oiseau à l’Université de Nouvelle-Angleterre, a dit à l’Australian Broadcasting corporation : « C’est comme si vous leur présentiez une phrase comme ‘nous irons au zoo demain.’ Certaines versions de cette phrase sont grammaticalement acceptables, d’autres comme ‘zoo demain nous irons au’ ne le sont pas. »
Les scientifiques ont localisé la région du cerveau des moineaux activée lorsque des fautes de grammaire sont présentes – le nidopallium antérieur. Cette zone correspond à l’aire de Broca du cerveau humain.
Des expériences complémentaires par Abe et Watanabe ont démontré que la capacité de distinguer la grammaire n’était pas innée chez ces oiseaux. Les moineaux élevés en isolement n’ont pas réagi à SEQ2 avant d’avoir passé deux semaines avec les autres oiseaux. Ils ont eu à apprendre la langue, et l’ont d’ailleurs fait rapidement.
Version originale : Birds Use Grammar in Their Songs: Study
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.