Du 6 au 8 juillet, des intervenants de tous horizons professionnels, politiques ou géographiques se sont rencontrés dans le prestigieux domaine de Chantilly. Pourquoi ? Il s’agissait de débattre écologie et économie responsables. « Tous acteurs de la rupture », tel était le thème fondateur de la dixième édition de la Global Conference qui a réuni une centaine d’acteurs du développement durable. Placée sous le haut patronage du président de la République, la Global Conference a fait figure de pré-rentrée avant la grand-messe de la Conférence Climat en décembre à Paris.
Notre partenaire NTD Télévision a pu interroger quelques personnalités importantes pendant cet événement. Leurs messages, leurs volontés et leurs initiatives, voilà ce que vous pourrez suivre dans cette série d’interviews.
Olivier Mousson est magistrat à la Cour des comptes et président de La Société d’encouragement pour l’industrie nationale, la plus vieille association française reconnue d’utilité publique, s’intéressant aujourd’hui aux nouvelles technologies.
Bonjour M. Mousson, comment encourager le développement durable ?
Ce qui aide d’abord, ce sont des manifestations comme celles-ci. On rencontre des personnalités qui viennent du monde entier et qui portent un message au monde entier. Nous, à l’association « La société d’encouragement pour l’industrie nationale » nous essayons de ne pas rester dans un cadre uniquement franco-français mais de porter un message aux autres pays tels que la Chine mais également l’Afrique et l’Amérique du Sud. Nous portons un message du développement durable grâce au numérique.
Nous avons été créé en 1801 par Napoléon Bonaparte et nous sommes des héritiers de l’esprit des Lumières. Nous pensons que le progrès viendra de technologies dans lesquelles on peut avoir confiance. Mais ces technologies ne doivent pas se limiter aux pays développés.
Le problème du développement durable, c’est qu’il ne peut touche pas uniquement un seul pays. Il touche l’ensemble des pays qui sont liés les uns avec les autres. On est tous liés, alors il faut absolument trouver des moyens pour discuter ensemble de ces sujets.
Il faut également trouver des financements pour aider les pays moins développés à adopter ces technologies pour le durable.
Si jamais ces pays n’arrivent pas à adopter un comportement durable et n’intègrent pas ces technologies, il y aura un problème non seulement à court terme dans leurs pays mais également dans nos pays à moyen et long terme.
Mais les technologies ne présentent-elles pas aussi un danger ?
La technologie a toujours suscité de la peur quel que soit le siècle. On en a eu peur au XIXe siècle, il y a toujours eu des résistances. Je pense qu’aujourd’hui c’est plus un espoir qu’une résistance, c’est-à-dire que le développement durable, le numérique sont des technologies à 90% positives.
Il y a effectivement le problème de la destruction d’emplois, mais avec ce développement durable et ces technologies de l’information, on dépasse le côté productiviste qu’il y avait dans les technologies de la première et de la seconde révolution industrielle. Je pense que ces technologies font moins peur que ne le faisaient la locomotive, le chemin de fer ou le charbon, donc je suis plutôt optimiste par rapport à ça.
Comment apporter le changement dont il est question dans cette conférence ?
Le changement, il est là tous les jours. La technologie double de puissance tous les ans. Dans ce sens, on ne sait pas très bien ce qu’il se passera demain, donc on pourrait effectivement avoir peur.
Je ne trouve pas en France qu’il y ait des résistances à la technologie. Ce qui nous fait peur c’est le terrorisme, ce sont les migrants qui arrivent sur les côtes européennes. Cela fait peur à toutes les régions du monde. La seule solution est d’aider ces peuples à se développer dans leurs territoires, en leur apportant des technologies.
De ce point de vue, il y a plus de potentiel de croissance en Afrique qu’en France. Vous savez, il y a quelques décennies, les Américains ont aidé l’Europe à se développer alors qu’elle était fragile après la seconde guerre mondiale. En conséquence l’Europe et les États-Unis se sont bien développés l’un avec l’autre.
Je pense qu’il faut faire la même chose avec l’Afrique, en particulier pour que les ressortissants de ces pays puissent rester sur leurs territoires, puissent se développer et créer de la richesse… grâce justement à ces technologies dans le domaine énergétique et dans le domaine de l’information.
À partir du moment où ces pays pourront acquérir et se former à ces technologies, ils devraient connaître une croissance économique forte. Ceci pourra nous aider ensuite par des échanges économiques entre les deux continents. Cette croissance durable, c’est notre projet.
Pendant la COP21, nous allons accueillir des dizaines et des dizaines d’entrepreneurs africains, des start-up africaines. Ils vont venir à Paris pour échanger sur les technologies du développement durable avec des entrepreneurs français et européens.
Comment votre association est-elle financée ?
Le financement vient de nos membres parce que nous sommes une association reconnue d’utilité publique. Nous avons un certain nombre d’avantages fiscaux de ce point de vue là. Nous avons également un hôtel particulier que l’on va mettre à disposition pendant les 15 jours de la COP21.
Nous allons créer un forum numérique pour les entrepreneurs francophiles et francophones du monde entier pour développer ces valeurs du développement durable, du progrès et du progrès sans risque venant des technologies. Nous souhaitons travailler également avec les entreprises chinoises à partir du moment où elles ont les mêmes valeurs que les valeurs humanistes françaises.
On ne veut bien sûr pas importer des valeurs de force, car nous ne sommes pas dans une logique d’imposer quoi que ce soit. Nous pensons qu’un certain nombre de personnes dans le monde partagent ces valeurs et nous avons envie que ces personnes puissent échanger sur ces valeurs et sur les bienfaits de la technologie.
Reportage réalisé par NTD Television.
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