ARTS & CULTURE

Ombrelles et parapluies de luxe d’un Maître d’art

mars 18, 2016 9:00, Last Updated: mars 19, 2021 1:27
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De nos jours, nous sommes inondés de parapluies bon marché venus d’Asie qui durent tout au plus le temps de quelques grandes averses et de vents violents. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Heureusement, la tradition du quotidien à l’art se poursuit dans l’atelier parisien de Michel Heurtault, Maître d’art, autodidacte et créateur de parapluies, de parasols et d’ombrelles de luxe anciens et contemporains.

«  Les ombrelles et parapluies les plus anciens dont on dispose encore de nos jours, datent du XVIIIe siècle. C’est à ce moment que le parapluie s’est imposé à toutes les couches sociales », nous dit Michel Heurtault.

Ainsi parfois les époques se suivent et se ressemblent. Déjà sous Louis XIV, dans le but d’assurer l’indépendance économique de la France, le ministre Colbert favorisait les produits « Made in France » en réglementant notamment l’importation des textiles étrangers.

Vers 1710, Louis XIV accorde un privilège royal, au Français Jean Marius pour son invention du système automatique, pliant le parapluie en deux afin de le ranger dans une poche. Aujourd’hui au Japon, tous les parapluies se plient selon le procédé inventé par Marius.

Un teint de porcelaine

Au XIXe siècle, les lunettes de soleil étant très peu répandues, l’usage de l’ombrelle constituait non seulement une protection contre la chaleur – pour préserver ce teint de porcelaine tant prisé par les élégantes de ce monde, mais protégeait aussi les yeux des rayons du soleil.

L’ombrelle était aux dames ce que le sac à main est aujourd’hui aux fashionistas.

La taille, le tissu et la couleur de l’ombrelle ou du parapluie variaient suivant l’évolution de la mode tout en respectant des proportions précises pour s’harmoniser en tant qu’accessoire de la robe qu’il accompagnait. L’ombrelle était aux dames ce que le sac à main est aujourd’hui aux fashionistas.Tant ouverts que fermés, l’ombrelle et le parapluie devaient avoir belle allure. Les messieurs aussi pouvaient être amenés à se protéger sous un parapluie lors de grandes chaleurs à la campagne ou en montagne.

Le luxe d’antan à notre portée

C’est ce que nous propose Michel Heurtault lors de son exposition à Bâle avec les quelque 400 pièces exposées parmi les 800 pièces prêtées au musée et qui proviennent de son atelier et de sa collection privée.

Michel crée de nouvelles pièces, mais pas seulement : il peut aussi redonner la noblesse aux anciennes ombrelles et aux vieux parapluies de nos aïeux. Car à la base les montures étaient solides, les poignées, parfois artistiquement sculptées ou ciselées en bois ou en ivoire, étaient souvent sublimes. Dans son atelier parisien, certains outils de coupe ont plus de 200 ans et permettent d’obtenir l’inégalable finition de la haute couture française. Lors des ateliers au musée, le visiteur découvrira le travail des textiles, les techniques spécifiques de coupe, de déformation de la matière, qui permettent de créer des objets d’une incroyable complexité.

(Greg Gonzalez)

Comme dans la haute couture, chaque détail de ces pièces uniques est longuement réfléchi. Les ombrelles créées sur mesure, alliant le traditionnel aux techniques contemporaines, sont très appréciées du monde du cinéma, du spectacle, du théâtre ainsi que pour les mariages. Ces créations se prêtent bien à la fantaisie en utilisant des étoffes nobles, de la dentelle, des plumes et des perles combinées avec soin, du coton, des soieries de couleurs variées, etc. Même pour les tissus à parapluie, Michel choisit des cotons, des lins, des soies qui peuvent être des soies brochées, des taffetas, du twill et qui sont ensuite traités anti-pluie et/ou anti-UV. Il peut donc créer des pièces « qui sont coutures ». Car Michel Heurtault conçoit le parapluie comme un objet de haute qualité et non de luxe. En effet, de nos jours, le luxe n’est plus forcément synonyme de qualité.

Michel transmet son savoir-faire aux générations futures et apprécierait que le parapluie redevienne un objet durable, voire aussi un objet de prestige comme le sont certains sacs à main. Et pourquoi pas !

Une chose est sûre: les visiteurs seront impressionnés par la beauté des ombrelles et des parapluies exposés.

Ombrelles et parapluies : exposition à Bâle

L’exposition Ombrelles et parapluies – du quotidien à l’art se poursuit jusqu’au 3 avril au Spielzeug Welten Museum de Bâle. Près de 400 pièces y sont exposées. Le « Maître des parapluies », Michel Heurtault, y était présent le week-end dernier.

Le passeport Musées suisses est valable dans ce musée consacré aux jouets et abritant la plus grande collection d’ours en peluche anciens au monde.

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