Dans les années 1960, la rougeole faisait des ravages dans de nombreuses régions du monde, le taux de mortalité infantile pouvait atteindre 50 %. Des scientifiques ont isolé le virus chez des patients et l’ont cultivé dans des fibroblastes d’embryon de poulet. Ce processus, appelé processus d’atténuation, a rendu le virus moins virulent.
Des virus moins virulents sont parfois utilisés comme vaccins, appelés vaccins atténués. Le vaccin atténué contre la rougeole a été largement utilisé après la réussite d’essais cliniques réalisés dans les années 1960. Plus tard, il a été associé aux vaccins contre les oreillons et la rubéole pour former le célèbre vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole).
Le développement des vaccins atténués est aujourd’hui moins favorisé contre les nouvelles maladies qui émergent, car il reste un risque que le virus atténué retrouve sa virulence (même s’il est faible).
Les nouvelles technologies telles que le vaccin sous‑unitaire, le vaccin recombinant et le vaccin à ARNm sont désormais plus souvent utilisées lors du développement des nouveaux vaccins, car elles ne contiennent pas de virus pathogène vivant.
La souche Omicron du SRAS‑CoV‑2, détectée pour la première fois en Afrique du Sud, s’est répandue dans le monde entier, avec plus d’un million de nouveaux cas détectés aux États‑Unis en une seule journée, début janvier. Le nombre de cas est pour le moins inquiétant. Cependant, des taux élevés d’hospitalisation et de mortalité n’ont pas suivi. Espérons que ces faibles taux se maintiendront pendant toute la durée de cette vague.
Il y a des raisons d’être optimiste. En Afrique du Sud, Omicron a commencé fin novembre 2021, a atteint son pic autour du 20 décembre, et c’est déjà la fin de cette vague. Le pays a enregistré un nombre de nouveaux cas quotidiens plus élevé que lors de toutes les vagues précédentes, mais les taux d’hospitalisation ont été les plus faibles. Le plus important étant que le taux de mortalité est resté extrêmement bas, environ 10 fois moins important que celui de Delta.
Pourquoi Omicron peut‑il être moins virulent tout en se répandant si vite ?
Dans une étude qui fait actuellement l’objet d’un examen par les pairs, des chercheurs de l’Université de Hong Kong ont constaté qu’Omicron infecte et se multiplie 70 fois plus vite que le variant Delta et le SRAS‑CoV‑2 d’origine dans les bronches humaines. Ceci explique peut‑être pourquoi Omicron peut se transmettre plus rapidement entre les individus que les variants précédents. L’étude a également montré que l’infection d’Omicron dans les poumons est 10 fois plus faible que celle du SRAS‑CoV‑2 d’origine, ce qui semble être l’indicateur permettant d’évaluer la gravité de la maladie.
La question est donc la suivante : Omicron pourrait‑il être un SRAS‑CoV‑2 « atténué » non élaboré par les scientifiques ? Eh bien, un bon vaccin devrait faire preuve d’un certain niveau de sécurité, d’un haut niveau d’efficacité en stimulant la protection contre la maladie, et être facile à administrer.
Nous sommes encore au milieu de la vague Omicron, mais des données émergent chaque jour et jusqu’à présent, elles vont toutes dans le même sens : Omicron est beaucoup moins virulent que Delta.
Toutefois, la mortalité peut toujours survenir dans des circonstances malheureuses, de sorte qu’Omicron n’obtiendrait probablement pas l’approbation des autorités sanitaires en tant que vaccin atténué, car il reste virulent. Bien qu’il n’a pas été conçu à dessein et qu’il s’impose à l’humanité, on pourrait toutefois le considérer comme un vaccin, moins perfectionné certes, mais un vaccin tout de même, possédant deux caractéristiques propres à un bon vaccin : efficacité et facilité d’administration.
En ce qui concerne l’efficacité, l’infection par Omicron pourrait‑elle protéger contre d’autres variants ?
Une étude intitulée « L’infection par Omicron renforce l’immunité neutralisante contre le variant Delta », cosignée par des scientifiques de l’Institut de recherche sur la santé en Afrique et des scientifiques du Royaume‑Uni, d’Allemagne et des États‑Unis, a montré qu’une infection par Omicron permet de protéger contre le variant Delta.
On a constaté que le plasma des patients symptomatiques atteints du variant Omicron, prélevé le 14e jour, avait une capacité de neutralisation du variant Delta 4,4 fois supérieure à celle du plasma prélevé le 1er jour chez les mêmes patients. Cela signifie que 14 jours après une infection par Omicron la protection contre le variant Delta s’accroît considérablement.
Qu’en est‑il des autres variants et des futurs variants ? L’infection par Omicron pourrait‑elle nous en préserver ?
Bien que nous ne disposions pas encore de suffisamment de données pour apporter une réponse définitive, certaines études nous permettent d’espérer que l’infection par Omicron protégera contre les variants actuellement connus et tous les variants à venir potentiellement.
Des scientifiques de l’Université du Cap, en Afrique du Sud, ont mené des études sur la réponse des lymphocytes T chez des patients infectés par Omicron qui pourraient bien nous donner cette garantie.
Lorsqu’une infection survient, l’organisme génère plusieurs types de réponses immunitaires. Contrairement aux cellules B, qui produisent des anticorps neutralisants à durée de vie relativement courte, les cellules T produisent une immunité plus longue. L’étude de l’Université du Cap a démontré que la réponse des cellules T, induite soit par la vaccination, soit par une infection naturelle causée par les variants actuellement connus, reconnaît Omicron de manière croisée. Les auteurs ont donc conclu que l’immunité bien préservée des cellules T contre Omicron contribuerait à la protection contre les formes graves de Covid‑19.
Qu’en est‑il de la facilité de transmission ?
Eh bien, Omicron est là et se répand rapidement. Que cela plaise ou non, la plupart des gens seront infectés dans les semaines à venir.
Si Omicron ressemble au vaccin atténué contre la rougeole et produit des effets similaires, nous pourrions voir la fin de la pandémie de Covid‑19 avant la fin de cet hiver.
Au cours des deux dernières années, ceci pourrait être la seule bonne nouvelle dans l’histoire du Covid‑19 : Mère nature, qui est parfois une mère tigresse, nous a peut‑être donné cette fois un « vaccin atténué » moins perfectionné mais néanmoins efficace contre le SRAS‑CoV‑2 – le variant Omicron.
Joe Wang, docteur en médecine, a été l’un des principaux scientifiques chargés du projet du vaccin contre le SRAS de Sanofi Pasteur en 2003. Il est maintenant président de la chaîne de télévision New Tang Dynasty TV (Canada), média partenaire d’Epoch Times.
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