En raison de la hausse exponentielles des prix de l’énergie, de nombreuses boulangeries montrent des difficultés grandissantes pour encaisser ces coûts supplémentaires. C’est un cap que certaines ne passeront d’ailleurs pas. À Landaul, une commune de 2200 âmes du Morbihan, le boulanger Christophe Besomi a fermé définitivement boutique le 25 décembre dernier.
C’était une bien triste fin d’année pour les habitants de Landaul, la seule boulangerie du village ayant fermé ses portes le jour de Noël, rapporte France 3 Bretagne. Le ministre de l’Économie avait pourtant assuré en décembre dernier que le gouvernement ne laisserait pas tomber les boulangers de France et que l’État prévoyait des aides.
Sa facture d’électricité multipliée par quatre depuis octobre
« C’est le seul boulanger que l’on avait dans le village. Maintenant, c’est minimum cinq kilomètres pour aller chercher du pain, des gâteaux, des viennoiseries », déplore un habitant de la commune, qui n’est pas le seul à se désoler de la situation. Une autre estime que c’est « une grosse perte pour la ville de Landaul ».
« On a tout essayé », se justifie de son côté le boulanger, qui était installé depuis cinq ans au cœur de cette commune. Détaillant avoir tenté de commencer plus tôt le matin, notamment en cuisant le pain durant les heures creuses, il ajoute auprès de nos confrères : « Un moment, l’usure prend aussi le dessus, car on commence plus tôt, donc on se fatigue davantage. On en a gros sur le cœur quand même. On a donné beaucoup de temps, de passion pour ce commerce. Finir ainsi, c’est un crève-cœur. » En conséquence, le commerçant a dû se séparer de sa salariée et de son apprenti.
Depuis octobre dernier, sa facture d’électricité était multipliée par quatre. Et même si la Fédération de la boulangerie du Morbihan et de Bretagne avait dernièrement conseillé aux boulangers de l’Hexagone d’augmenter le prix de la baguette, son commerce n’a pas pu relever un aussi haut défi.
« Il faudra nous aider si l’on veut des boulangeries dans toutes les petites villes »
Le président de la Fédération, Éric Blancho, déclare qu’il faudra aider la profession « si l’on veut des boulangeries dans toutes les petites villes comme il se doit ». « La façon de faire la baguette vient d’être primée à l’Unesco, et avec ça, on va fermer des boulangeries », rappelle-t-il, pointant la situation ubuesque.
Et Christophe Besomi est loin d’être le seul dans cette situation. À Le Relecq-Kerhuon (Finistère), le gérant de la boulangerie Au Fournil de Fred, Christophe Lelay, lui a emboîté le pas ce samedi 31 décembre.
Même si le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’était voulu rassurant le 6 décembre dernier, en annonçant que les PME de moins de 250 salariés ne bénéficiant pas du bouclier tarifaire pourraient demander une réduction de 20% de leur facture dès 2023, cela semble bien insuffisant pour de nombreux commerces.
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