La facture d’électricité du mois de novembre de ce bar caennais a explosé, et ce malgré les efforts déployés par les gérants pour faire des économies d’énergie. En octobre, le Bar de l’Europe situé au nord de Caen (Calvados) avait réglé un montant de 338,41€ auprès de TotalEnergies, la facture de novembre est montée à 6996,64€, soit une hausse de 1967,6%.
Les gérants du Bar de l’Europe à Caen sont complètement abasourdis depuis le 10 novembre dernier, date à laquelle ils ont reçu leur facture d’électricité pour le mois. Ils ont eu la désagréable surprise de constater que le prix du kWh était passé de 6 centimes à 1,41€. Ils ont contacté leur fournisseur pour obtenir des explications.
« De très nombreux clients professionnels ne sont pas protégés par le bouclier tarifaire »
En plus de la facture d’électricité, celle du gaz a aussi grimpé en flèche, passant de 117€ à 847€. « Nous avons deux contrats chez eux : un pour le gaz et un pour l’électricité. Celui pour l’électricité s’arrête en principe le 31 décembre, celui pour le gaz, se terminait en octobre. Et là, nos deux contrats sont visiblement terminés », indique à Actu.fr Stéphane, le gérant.
Selon l’explication donnée par TotalEnergies, « une erreur administrative sur la date d’échéance du contrat en cours s’est glissée dans la gestion du dossier ». Le fournisseur d’énergie précise que celle-ci « sera corrigée dans les plus brefs délais ». Toutefois, la somme a bien été débitée du compte de ce commerce.
TotalEnergies mentionne encore que « contrairement aux clients particuliers, de très nombreux clients professionnels ne sont pas protégés par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement et doivent donc s’approvisionner aux conditions de marché ».
« Qui peut se permettre de payer 12 fois plus cher son électricité ? »
Les gérants du bar caennais avaient pourtant commencé à prendre des mesures, telles que passer de l’éclairage des néons aux led ou installer des panneaux solaires. Celles-ci avaient porté leurs fruits en octobre puisque la facture avait diminué de moitié par rapport à celle de septembre.
Mais malgré les économies réalisées, les gérants du Bar de l’Europe ne pourront faire face à une telle situation, sans compter que cette hausse du prix de l’énergie s’accompagne de bien d’autres augmentations, notamment celle des matières premières.
Les gérants du bar envisagent donc l’avenir sous un jour sombre et dans leur prochain contrat, qui débutera au 1er janvier 2023, le prix du kWh sera de 74 centimes. « Qui peut se permettre de payer 12 fois plus cher son électricité ? C’est intenable, on nous assassine ! » s’indigne Corinne, la gérante.
« C’est ingérable, on va être obligé de licencier, avant de mettre la clé sous la porte »
Et le Bar de l’Europe est loin d’être le seul établissement dans cette situation. Pour aider les entreprises face à cette hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a annoncé « un renforcement des différents dispositifs d’aides aux entreprises, collectivités et associations », le 27 octobre dernier. L’entreprise rencontrant un litige avec son fournisseur d’énergie pourra notamment saisir un médiateur national de l’énergie, souligne Actu.fr. Le bouclier tarifaire doit par ailleurs être prolongé en 2023 et étendu aux petites entreprises, ainsi que l’avait indiqué la Première ministre Élisabeth Borne mi-septembre.
Une Charte d’engagement des fournisseurs a été signée par TotalEnergies en octobre, afin d’aider ses clients dans cette crise énergétique. Mais cela ne rassure pas pour autant Stéphane. « Pour ce mois-ci, on a certainement trouvé la solution, mais demain, on se fera quand même assassiner », s’alarme-t-il. « C’est ingérable, on va être obligé de licencier, avant de mettre la clé sous la porte. On est en train de tuer l’économie française », conclut Stéphane.
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