Près du Mont Lozère dans l’Aubaret, les loups attaquent et tuent nombre de brebis. Jean-Paul Hébrard est un berger de la région, il témoigne.
Cet été fut meurtrier pour le troupeau de Jean-Paul Hébrard. 17 de ses brebis ont été égorgées par des loups alors qu’elles pâturaient dans les estives de l’Aubaret. Le berger s’est retrouvé face à ce prédateur à plusieurs reprises.
« Il était caché derrière un rocher dans un bois et quand je suis arrivé à sa hauteur, mes deux patous ( chiens de protection) l’ont fait partir alors qu’il était à trois ou quatre mètres de moi, témoigne le berger, choqué sur France 3 Occitanie. Il s’est d’abord enfui et a fait volte-face pour attaquer les chiens qui sont revenus dans mes jambes. Là j’ai crié, et il est parti ».
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— France 3 Occitanie (@F3OccitanieLR) September 11, 2022
Les attaques de nuit ont été fréquentes, bien que le troupeau soit installé en milieu sécurisé. « Il y a eu ensuite des attaques de nuit alors qu’elles étaient parquées avec double clôture et grillage extérieur. Du coup je dors avec mes bêtes dans une petite cabane à proximité pour les protéger. On est retournés au siècle dernier », déplore ainsi le berger, qui vit dans la peur, chaque matin de retrouver ses bêtes égorgées.
Une meute de loups identifiée
Si un couple de loups a été identifié en septembre 2021, tout porte à croire qu’ils se sont depuis, reproduits, créant une meute.
« La Lozère est zone de présence permanente de l’espèce depuis 2013 », confirme la préfecture de Lozère. La question de la présence d’une meute de loups sur le Mont Lozère se posait depuis plusieurs mois. Afin de mieux connaître la population de loup et de suivre son évolution, des opérations de « hurlements provoqués » ont été menées par l’État, coordonnées par l’Office Français de la Biodiversité(OFB) et le parc national des Cévennes. »
La Préfecture de Lozère explique ainsi que dans un premier temps, « trois opérations de « hurlements provoqués » ont été réalisées durant le mois d’août 2022 sans détecter de reproduction. Il a été décidé d’en opérer une quatrième. Lors de cette dernière session, qui a eu lieu le mardi 30 août au soir, des réponses d’adultes et de louveteaux ont permis de détecter une reproduction. »
Jean-Paul Hébrard, tout comme d’autres bergers de la région, n’a plus affaire à deux loups mais bien à une meute entière. » J’ai entendu la meute hurler dans un bois et j’ai eu des frissons », reporte le berger.
Brigade de loups et tirs renforcés autorisés
Depuis le début de l’année, ce sont 46 attaques qui ont ainsi été enregistrées et 15 élevages en ont été victimes. Alors, face à cette hécatombe, Philippe Castanet, préfet de Lozère a fait appel à la brigade Loup qui traque les « tueurs de troupeaux ». Ceux-ci ont un rôle d’accompagnement des éleveurs, et sont autorisés à « prélever l’individu qui s’attaquerait au troupeau ».
Il a aussi signé une autorisation de tir de défense renforcée, troisième niveau dans la gradation sur les tirs autorisés, après les tirs d’effarouchement et les tirs de défense simple destinés à faire fuir le prédateur.
Jean-Paul Hébrard a ainsi reçu cette autorisation de tir et se déplace maintenant, « le fusil à l’épaule ».
« Je ne suis pas pour l’éradication des loups mais je pense qu’il faut pouvoir tirer sur les ceux qui posent problème », conclut l’éleveur qui espère redescendre bientôt vers Alès et a, heureusement, été rejoint par des amis pour le soutenir.
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