Être instituteur en maternelle est l’une des professions les plus nobles et les plus ardues de notre société, mais lorsqu’une jeune femme porteuse de trisomie 21 décide d’assumer ce rôle, elle doit surmonter plusieurs obstacles pour y parvenir.
Noelia Garella est une jeune femme de 34 ans originaire de la ville de Cordoba, en Argentine, explique-t-elle dans une interview qu’elle a donnée pour l’émission télévisée Identité Privée. Pendant son enfance, elle aimait jouer au professeur dans la cour de sa maison avec sa petite sœur Romina, les deux sœurs alternant pour être chacune à son tour l’enseignante.
Mais Noé, comme on la surnomme affectueusement, est porteuse d’une maladie particulière : elle est née avec un trouble génétique causé par la présence d’un chromosome supplémentaire. Cette particularité génétique est communément appelée trisomie 21. Elle entraîne des retards intellectuels et des retards de développement.
Avec le soutien de ses parents Delfor et Mercedes, elle a terminé ses études primaires et secondaires, et quand est venu le temps de choisir sa profession, c’était très clair pour elle : elle voulait être institutrice de maternelle !
Cela n’a pas été facile d’y arriver. Quand Noé était petite, en cherchant une école primaire, ses parents ont rencontré un directeur qui leur a dit : « Je n’accepte pas les monstres dans cette école », rapporte le quotidien argentin Clarín. « Ce n’est pas à moi qu’ils l’ont dit, mes parents me l’ont raconté, ils étaient encore jeunes et ils sont partis en pleurant. »
Après de nombreuses recherches, ils ont trouvé une autre école qui a accepté Noelia, et c’est là qu’elle a terminé ses études primaires et secondaires. Une fois qu’elle a commencé ses études supérieures, où elle a étudié sa profession pendant trois ans, son professeur intégrateur lui a suggéré d’étudier la boulangerie. Noé lui a répondu, très sûre d’elle-même : « Non ! J’aime mon métier, j’aime être institutrice de maternelle », a-t-elle déclaré dans la même interview.
Sa patience a payé. Cinq ans après l’obtention de son diplôme, en 2012, Noé a été embauchée par une école maternelle et nommée responsable du programme de stimulation précoce de la lecture.
« Cela n’a pas été facile. Ça a été un grand défi. Il y avait des gens qui croyaient avec conviction qu’il n’était pas possible qu’un enseignant atteint de trisomie 21 puisse avoir des responsabilités et enseigner », se souvient María Alejandra Senestrari, la première directrice qui a cru aux capacités de Noelia, lors d’une interview accordée à AFP TV.
Afin de recevoir le feu vert prouvant que Noelia était qualifiée pour être devant un groupe, sa performance a été notée dans un cours qu’elle a donné, auxquel le maire de Cordoba a assisté, avec la directrice, ses amis et les voisins. Plus tard, elle a reçu une reconnaissance de la Ville de Cordoba pour son travail, a expliqué Noé à Andes in vivo, une émission télévisée de l’Équateur.
Qu’est-ce que Noé enseigne à ses élèves ? Elle dit qu’elle aime enseigner aux enfants à être de bons lecteurs et qu’ils ne fassent de discrimination contre personne en grandissant, bien que son message ne s’adresse pas seulement aux enfants mais aussi aux adultes. Elle motive également les enseignants à se préparer et à étudier davantage, a-t-elle dit dans une interview.
Noé travaille maintenant au jardin d’enfants Jeromito, où elle s’occupe de l’éducation d’enfants de un, deux et trois ans.
Les parents se sont forgés leur propre opinion : « Ils nous ont dit qu’il y aurait une enseignante avec la trisomie 21 et qu’il ne fallait pas avoir peur, mais j’ai pensé que c’était normal et que c’était une très bonne idée qu’ils puissent partager avec les enfants », a publié AFP TV.
Et comme tout enseignant, elle a aussi ses passe-temps : elle pratique la natation et la danse, et l’été, elle donne des cours à des enfants à besoins spéciaux avec sa sœur. Mais surtout, elle reste ferme avec « ses petits » et rêve qu’ils assisteront à son mariage, bien qu’elle ajoute en 2015 que la mère de son petit ami « était à moitié jalouse », a déclaré Noé à la journaliste de TN María Areces.
En 2016, Noelia a participé à une émission de concours en Argentine où elle a montré comment elle était cultivée et calme en répondant aux questions. En fin de compte, elle a risqué les 750 000 pesos argentins (environ 12 000 euros) qu’elle avait accumulés, et elle a fini avec 180 000 pesos argentins (près de 3 000 euros) parce qu’elle a mal répondu à une question. Elle a déclaré qu’elle partagerait la somme avec une amie qui en a besoin pour son fils, un enfant handicapé, ainsi que pour voyager à Disney avec sa famille.
Il ne fait aucun doute que le chemin de Noé n’a pas été facile, mais la persévérance et l’accompagnement de sa famille l’ont amenée à surmonter des obstacles qui exigent une grande force pour pouvoir continuer. Pour elle, c’est très clair : « Ne baissez pas les bras, dans cette vie si nous n’étudions pas, si nous ne travaillons pas, nous ne sommes rien. Nous devons travailler, nous devons étudier, nous devons faire en sorte que tout soit possible et aller de l’avant », a déclaré Noelia lors de son voyage en Équateur.
Et quoi de mieux que de suivre ses conseils, comme elle l’a dit pour Private Identity : « […] qu’ils se battent, qu’ils puissent avancer peu à peu, comme j’ai commencé […] Petit à petit, à [leur] rythme. »
Regardez Noelia participer au concours :
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.