Un rassemblement en hommage à Kamilya, 7 ans, fauchée jeudi par un motard à Vallauris (Alpes-Maritimes), s’est organisé ce dimanche 1er septembre devant le domicile de la fillette. À cette occasion, le père a annoncé le décès de son enfant.
Ce dimanche vers 18 heures, près de 250 personnes sont venues se recueillir et apporter leur soutien à la famille de Kamilya. Son papa, Slim Oussaya, a expliqué que la fillette avait succombé à ses blessures.
« Même dans sa mort elle n’a pas pleuré »
« Kamilya, elle n’est pas décédée hier, elle n’est pas décédée aujourd’hui. Elle est décédée sur la route », a expliqué le père de famille éploré, ainsi que le relate BFMTV. « Je remercie tous les médecins, ils ont fait tout ce qu’il fallait. Parce que déjà à la base, ils savaient qu’il n’y avait pas d’espoir », a-t-il ajouté.
Après avoir été heurtée ce jeudi 29 août vers 19 heures, alors qu’elle traversait un passage piéton avec son frère de 11 ans, Kamilya a été plongée dans un coma artificiel. Elle souffrait d’un traumatisme crânien et de multiples fractures.
« On va arrêter de dire qu’elle est morte, qu’elle n’est pas morte, on va la laisser reposer en paix », a poursuivi Slim Oussaya ce dimanche soir avant d’ajouter : « On m’a dit qu’elle n’a pas souffert. Même dans sa mort elle n’a pas pleuré. Elle n’a pas pleuré pendant sept ans, elle n’a pas pleuré quand elle est morte et c’est pour ça que je refuse qu’on pleure aujourd’hui ou qu’on montre de la tristesse. Juste par respect pour elle. »
Le papa de Kamilya s’était déjà exprimé sur Facebook au lendemain de l’accident, révélant dans un message poignant le triste sort de sa fille quant à l’évolution de son état de santé. « Merci pour votre soutien à tous. Mais malheureusement Kamilya ne reviendra pas parmi nous », avait-il indiqué. Et d’ajouter : « Les médecins nous ont dit qu’il n’y a plus d’espoir. Le sang n’arrive plus au cerveau depuis un bon moment. »
« La personne est relâchée, c’est la loi, mais la petite n’est plus là »
Lors de ce rassemblement spontané qui s’est tenu devant le domicile de la fillette, des dizaines de personnes sont venues témoigner à la famille leur immense tristesse. Certaines d’entre elles se sont exprimées au micro de nos confrères. « Elle n’a pas eu le temps de vivre toute sa vie, je trouve ça très triste », a déploré l’un d’eux.
« Ça me fend le cœur », a également confié sur BFMTV un ami du papa de Kamilya, indiquant que sa sœur avait été la « nounou » de la jeune victime durant deux ans. « On ne peut même pas se mettre à la place des parents, ça doit être vraiment dur. Le papa, je l’ai vu, il est très courageux », a-t-il assuré. Un autre habitant du quartier a lancé : « C’est malheureux, il y a une semaine c’était un gendarme, aujourd’hui c’est une petite fille… »
Une femme présente à cet hommage a déclaré que Kamilya était « une petite fille vivante, pleine d’énergie, de beauté, de sourire ». « Elle ne mérite pas ça », a-t-elle poursuivi avant d’aborder la question du motard, qui n’a pas été placé en détention provisoire à la suite de son interpellation. « La personne est relâchée, c’est la loi, mais la petite n’est plus là. Les parents sont anéantis. Son petit frère, c’est encore pire, il l’a vue être percutée devant lui. Tuer un ange, ça n’arrive pas. »
« Merci la justice française »
Ce dimanche sur Facebook, le père de Kamilya a également fait part de sa colère face à la remise en liberté du motard, qui lui s’en est sorti indemne. « Merci la justice française. À partir de demain, les citoyens qui n’ont pas été arrêtés en flagrant délit savent qu’ils peuvent rouler comme ils veulent, faire les fous sur la route, tuer. Aucun respect pour notre fille ni pour nous-mêmes », a-t-il écrit sur le réseau social. De son côté, l’avocat de la famille, Me Nabil Boudi, a signifié que cette dernière était « consternée ».
Afin d’aider les parents de la fillette « à couvrir certains frais », une cagnotte intitulée « Soutien à la famille de Kamilya » a par ailleurs été mise en ligne sur Leetchi. Pour le moment, 715 personnes ont déjà participé et 18.500 euros ont été récoltés.
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