La gérante de La Plancha, à Rouen, réalise que depuis la mise en place du passe sanitaire, la fréquentation de ses clients a baissé drastiquement. Elle explique ne pas être contre la vaccination, mais souhaiterait un assouplissement des mesures.
« On ne tiendra pas un mois de plus comme ça »
Katia Raab, la gérante du restaurant La Plancha à Rouen, est inquiète. Depuis l’instauration du passe sanitaire le 9 août dernier, le nombre de ses clients a fortement diminué et pour différentes raisons. Soit ceux-ci ne peuvent pas venir au restaurant parce qu’ils n’ont pas reçu la double injection du vaccin contre le Covid-19, soit ils ne veulent pas faire un test PCR. La situation financière devient tendue. « Chaque jour, on perd 1 500 € et on a perdu 50 % du chiffre d’affaires par rapport au mois d’août 2020, qui n’était déjà pas incroyable », se désole-t-elle, ainsi que le rapporte Actu.fr.
« On ne tiendra pas un mois de plus comme ça. J’ai confiance, car je suis sur une belle place, mais il faut que ça reprenne », ajoute-t-elle. La restauratrice indique combien il est dur « d’ouvrir tous les jours, avec son équipe, d’avoir le courage de se lever le matin pour 17 clients… C’est vraiment la détresse pour tout le monde en ce moment », confie-t-elle. « On a l’impression d’être en hiver. C’est la maison hantée, ma terrasse l’après-midi », ajoute-t-elle dépitée.
Fédérer les restaurateurs et pouvoir demander des assouplissements…
« Nous ne sommes pas contre la vaccination, ni contre le passe sanitaire, ce n’est pas le sujet. Mais c’est trop strict. Ce n’est plus possible », déclare à Actu.fr Katia Raab. Elle poursuit : « En pleine saison, alors que, déjà, il y a beaucoup moins de touristes étrangers et que le temps a fait des siennes à Rouen, ce n’était vraiment pas le moment. On aurait pu au moins trouver un arrangement pour les clients qui avaient déjà une première dose… »
Sur Instagram, la gérante de La Plancha expose la situation et veut par ce biais alerter ses confrères pour les fédérer et pouvoir ainsi demander des assouplissements. « Je lance un appel solidaire à tous ceux qui veulent participer. Rassemblement urgent pour tous les restaurateurs pour discuter de notre sort afin de trouver une solution. Avez-vous ressenti un changement avec le passe sanitaire ? Ensemble pour le meilleur et vaincre la détresse des commerçants », explique-t-elle.
« C’est moins pire qu’une fermeture »
Pour l’instant, Katia Raab n’a pas encore eu beaucoup de retours de ses confrères. « Malgré un respect mutuel », fédérer les autres restaurateurs n’est pas facile, car « on a tous le nez dans le guidon, mais on ne peut pas nous laisser comme ça. Sinon, malheureusement, de nombreux établissements vont fermer », se désespère-t-elle encore. Afin de « se faire entendre », la gérante de La Plancha souhaiterait créer une association réunissant les cinq restaurateurs qui se trouvent dans le périmètre de son propre restaurant.
Pour conclure, même si la restauratrice rouennaise reconnaît que « c’est moins pire qu’une fermeture », elle redoute néanmoins le moment où il faudra rembourser les prêts accordés par l’État lors des confinements. Elle espère en outre pouvoir garder son personnel, qu’elle estime « de qualité ». « C’est difficile d’embaucher dans notre secteur, et licencier ou faire des CDD, cela coûte très cher, alors je fais tout pour garder mon équipe, qui est vraiment top en plus », conclut Katia Raab auprès d’Actu.fr.
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