Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu en déplacement dans le Pas-de-Calais a promis jeudi des « réponses exceptionnelles » pour les victimes très affligées par ce nouvel épisode de crues hors normes, après celui de novembre.
Lors de sa visite dans le Pas-de-Calais, Christophe Béchu a promis des « réponses exceptionnelles », en raison de la « situation exceptionnelle ». Il a évoqué la possibilité de ne pas demander de nouveau dossier pour classer en catastrophe naturelle les communes déjà touchées « en considérant que c’est le même épisode qui se poursuit », 169 communes étant concernées par ce nouvel épisode, contre 282 en novembre. Outre le fonds d’urgence de 50 millions d’euros annoncé après les crues records qui ont fait quatre blessés et d’importants dégâts en novembre, « on devra évidemment rehausser notre niveau de soutien », a-t-il ajouté.
« On vit comme des chiens dans nos maisons »
À Thérouanne, commune de 1200 habitants envahie par les eaux pour la seconde fois, le collège a été touché, et dans la commune voisine d’Arques, l’eau a atteint le centre-ville, forçant des habitants à évacuer, parfois avec l’aide de pompiers déployés avec des barques, ou de tracteurs conduits par des voisins. Les habitants s’inquiètent de ces crues qui semblent interminables, touchant parfois les mêmes quartiers, les sols toujours gorgés d’eau. L’un deux, très affecté par la situation, a interpellé le ministre d’une voix calme mais ferme, selon un reportage de Cnews : « Cela fait deux mois qu’on vit avec les bottes, on vit comme des chiens dans nos maisons… Comme des merdes. »
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, est monté au créneau jeudi sur RMC. « Les maraichers de Saint-Omer attendent toujours qu’on leur parlent d’indemnisation », a-t-il dénoncé, assurant que d’autres agriculteurs s’étaient vus proposer « une avance de trésorerie plutôt qu’une aide ». « On se fout du monde », s’est-il indigné, réclamant que les ministres « viennent s’installer avec armes et bagages, pas pour quelques heures mais pendant quelques jours pour régler les problèmes ». « Il faut des travaux maintenant », a martelé Xavier Bertrand, interpellant les ministres Olivier Véran et Christophe Béchu à accélérer les décisions.
« Ce qu’on veut, c’est des décisions »: Xavier Bertrand interpelle Olivier Véran et Christophe Béchu sur les inondations dans le Pas-de-Calais pic.twitter.com/lrGnlFOK43
— BFMTV (@BFMTV) January 4, 2024
Des propos « pas très aimables à l’égard de ministres qui viennent au contact, sur le terrain dans l’urgence », a répliqué Olivier Véran, appelant à « être unis face à ce qui relève de problèmes climatiques ». « Ce qui doit être réparé le sera, ce qui doit être protégé le sera », a déclaré M. Véran sur BFMTV et RMC.
Dans le Pas-de-Calais, 500 foyers restent privés d’électricité et 2000 habitants d’accès à l’eau potable, a indiqué le préfet Jacques Billant jeudi.
Des moyens de pompage intensifs doivent commencer à être déployés jeudi. « Quatre pompes en provenance des Pays-Bas, deux pompes en provenance de Tchéquie et deux pompes en provenance de Slovaquie » sont parties « vers le Nord et le Pas-de-Calais » dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union européenne, a indiqué mercredi la Commission européenne sur son site. Selon la direction générale de la Sécurité civile française, elles devraient être opérationnelles vendredi.
La décrue s’est désormais amorcée, mais de nombreuses localités restent encore les pieds dans l’eau. Dans les Ardennes, les pompiers ont secouru jeudi matin une conductrice qui s’était engagée sur une route inondée. Sur l’Aa, fleuve côtier classé rouge depuis mardi, le pic de crue a été atteint « en début de soirée » mercredi, selon l’organisme de surveillance Vigicrues. « La décrue s’est amorcée durant la nuit de mercredi à jeudi » mais les nouvelles pluies prévues jeudi « pourraient occasionner des réactions modérées ou ralentir les décrues en cours ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
