Après son baccalauréat scientifique décroché au Bénin, Steve Kouinsou a refait une terminale au lycée Louis-le-Grand avant d’intégrer une classe préparatoire particulièrement sélective.
Âgé de 18 ans, Steve Kouinsou a quitté la ville d’Abomey, au Bénin, pour étudier en France. Pour ce faire, il a bénéficié d’une bourse octroyée par la fondation Vallet – une organisation caritative établie en 1999 par Odon Vallet et son frère grâce à l’héritage de leur père.
Depuis sa création, la fondation Vallet a remis près de 5000 bourses pluriannuelles aux élèves des lycées et des écoles d’art de Paris ainsi qu’à 15 000 autres élèves et étudiants béninois. En partenariat avec l’association Rencontres du Vietnam, l’organisme a également distribué quelque 32 000 bourses à des élèves et à des étudiants vietnamiens.
Les meilleurs éléments étrangers sont parfois invités à poursuivre leurs études en France, comme Steve Kouinsou, qui bénéficie d’une bourse annuelle d’environ 15 000 euros finançant intégralement ses études.
Après un baccalauréat scientifique décroché au Bénin en 2018, Steve a d’abord refait une terminale au lycée Louis-le-Grand avant d’intégrer une classe préparatoire MPSI (mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur) du prestigieux établissement scolaire à la rentrée dernière.
« J’espère Polytechnique mais je n’en fais pas une fixette », confie Steve Kouinsou dans les colonnes du Parisien. « Mais pour les parents, envoyer leur fils en France pour faire des études, c’est déjà une réussite », poursuit le jeune homme d’un mètre quatre-vingt-quatorze.
« Dans sa ville au Bénin, tout le monde le connaît, c’est un modèle », explique Odon Vallet, historien des religions et président de la fondation Vallet.
« Il donne du Bénin une excellente image en France, c’est un ambassadeur junior. Il va aller loin, mais il ne faut pas trop le pousser. Parfois, il travaille un peu trop. Alors je lui dis : ‘N’oublie pas les bras de Morphée !’ » ajoute-t-il.
Du Bénin à Louis-le-Grand, le parcours d’excellence de Steve, boursier de la fondation Vallet https://t.co/OVBzJY2LAn
— Le Parisien (@le_Parisien) December 10, 2019
« Ce n’est pas compliqué de s’intégrer »
Fils d’un ancien directeur d’établissement scolaire et d’une employée dans une association humanitaire, Steve Kouinsou a été major du brevet des collèges au Bénin avant d’obtenir son baccalauréat mention Très bien, se classant « cinquième au plan national ».
S’il s’est senti quelque peu dépaysé à son arrivée en France pendant l’été 2018, il confie n’avoir eu aucune difficulté à s’adapter à son nouvel environnement.
« Je n’ai pas été victime de racisme. Ce n’est pas compliqué de s’intégrer. Il faut aimer le pays. J’aime la France, son histoire, sa culture », souligne le jeune homme.
Depuis la rentrée, Steve évolue dans une classe préparatoire composée d’une cinquantaine d’élèves. « La concurrence est très forte », observe le Béninois.
« On peut vite se sentir nuls au sein des très forts. Mais je suis content d’être entouré de camarades très intelligents », ajoute-t-il.
À l’avenir, Steve se verrait bien analyste de données, voire trader. Il compte d’ailleurs travailler « quelques années en France » avant de découvrir d’autres horizons.
« Je veux commencer par servir le pays à qui je dois beaucoup », conclut le jeune homme.
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