Orne: la première route solaire mondiale en fin de destruction, un fiasco à 5 millions d’euros

Par Robin Lefebvre
29 mai 2024 16:45 Mis à jour: 8 juin 2024 18:01

La première route solaire mondiale, inaugurée en grande pompe en 2016 à Tourouvre (Orne), est en cours de destruction. Les travaux doivent durer jusqu’au 7 juin.

Un projet à oublier. Inaugurée en décembre 2016 sous les feux des projecteurs en présence de Ségolère Royal, alors ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, la première route solaire mondiale tire aujourd’hui sa révérence. Dans l’indifférence générale. Cette dernière, située sur la D5 à Tourouvre (Orne), vient en effet d’être détruite. Les travaux ont débuté ce lundi 27 mai, et s’étendront jusqu’au 7 juin, rapporte Actu.fr.

L’annonce de cette destruction avait été faite lors du conseil municipal du 15 février dernier, dans la résignation et l’amertume. Il faut dire que les premières semaines d’exploitation ont révélé de nombreux problèmes: les dalles solaires ont rapidement été recouvertes par les feuilles mortes et endommagées par la circulation des tracteurs. De plus, elles ont été remplacées à plusieurs reprises, ce qui a entraîné des fermetures fréquentes de la route, rendant le projet peu viable à long terme.

Un autre problème de taille et non des moindres: les riverains de la Nationale 12 se plaignaient du bruit de roulement excessif produit par le revêtement solaire. Un vacarme si désagréable que la vitesse de circulation avait été abaissée à 70 km/h pour tenter de l’étouffer, souligne Contribuables Associés.

Une production d’électricité dérisoire

L’objectif de cette route solaire était ambitieux: fournir de l’électricité à partir de panneaux intégrés dans la chaussée. Cependant, les résultats espérés n’ont clairement pas été au rendez-vous. En 2022, la production d’électricité était si faible qu’elle ne pouvait alimenter que trois logements. L’idée d’éclairer le village grâce à cette route a été abandonnée.

Au total, cette expérimentation aura coûté au moins 5 millions d’euros d’argent public (en plus d’une fresque dessinée sur le muret, à 48.000 euros), engloutis pour quelques centaines de mètres de tronçon. La fin d’un long fiasco qui aura duré 8 ans.

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