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Osnat Menache, directrice de la Diplomatie publique à l’ambassade d’Israël en France : «La décision de la CPI est infondée et politiquement motivée»

novembre 29, 2024 16:32, Last Updated: novembre 29, 2024 17:33
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ENTRETIEN – Le 21 novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt notamment contre Benyamin Netanyahou pour crimes de guerre et contre l’humanité dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Une décision politique et infondée, qui contrevient au principe de complémentarité, affirme Osnat Menache, avocate en droit international et directrice de la Diplomatie publique à l’ambassade d’Israël en France.

Epoch Times : Quel jugement global portez-vous sur les mandats d’arrêts lancés par la CPI ?

Je suis convaincue que la décision de la Cour pénale internationale démontre de manière flagrante qu’elle est devenue un outil politique instrumentalisé par des acteurs extrémistes et anti-occidentaux qui cherchent délibérément à éroder la paix, la sécurité et la stabilité sur la scène internationale, en particulier au Moyen-Orient. Israël a notifié à la CPI son intention de faire appel de ces décisions scandaleuses et sans fondement concernant les représentants démocratiquement élus d’un État non partie. Nous attendons de la Chambre d’appel qu’elle rectifie les graves erreurs commises par la Chambre préliminaire et qu’elle ordonne l’invalidation ou la suspension des mandats d’arrêt.

En choisissant délibérément d’ignorer l’un de ses principes fondateurs — celui de la complémentarité — la Cour a gravement entaché sa propre légitimité. En vertu de ce principe, la CPI intervient uniquement lorsque les juridictions pénales nationales sont soit incapables, soit ne veulent pas poursuivre les auteurs de crimes graves.

Par ailleurs, cette décision est d’autant plus absurde qu’Israël, en tant qu’État non membre de la Cour, n’est pas soumis à sa juridiction. En agissant ainsi, la CPI prétend pouvoir poursuivre des individus dans n’importe quel pays, y compris ceux dotés de systèmes judiciaires solides et fonctionnels, parfaitement aptes et disposés à mener des enquêtes indépendantes sur de telles allégations.

Enfin, il convient de souligner que cette décision a été chaleureusement saluée par l’organisation terroriste du Hamas, ce qui met en lumière l’échec moral flagrant de la Cour. Le soutien explicite d’un groupe reconnu pour ses activités terroristes témoigne des implications profondément inquiétantes de cette décision.

Le futur conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, a promis « une réponse forte » au « biais antisémite » de la CPI quand le futur président prêtera serment en janvier : il pourrait alors sanctionner son procureur général, selon le Telegraph. De son côté, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Josep Borrell a martelé que la décision de la CPI doit être appliquée. Comment expliquez-vous le contraste marqué entre l’orientation de la future administration de Trump et celle de Bruxelles ?

La position très anti-israélienne de Josep Borrell est regrettable, mais malheureusement prévisible et bien connue. Il est essentiel de souligner que cette position ne reflète en aucun cas les opinions des États européens dans leur ensemble.

À une échelle plus large, cette décision met en évidence l’absurdité d’imposer aux pays occidentaux un dilemme intenable : soit se soumettre à des mandats d’arrêt non fondés et politiquement motivés, soit respecter leurs obligations en vertu du droit international.

Aussi, cette décision a suscité l’opposition publique de plusieurs nations, qui ont exprimé leur désaveu envers cette décision de la CPI, contribuant ainsi à miner encore davantage la crédibilité et la légitimité de cette Cour.

Israël demande-t-il officiellement à la France de ne pas appliquer le mandat d’arrêt émis par la CPI ?

Israël a officiellement exhorté la France à rejeter et à s’abstenir d’appliquer ces mandats d’arrêt, en suivant l’exemple d’autres pays occidentaux qui ont d’ores et déjà pris publiquement position en ce sens.

La CPI affirme « qu’il existe des motifs raisonnables de croire que M. Netanyahou et M. Gallant sont pénalement responsables d’avoir affamé des civils à Gaza comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre ». Comment réagissez-vous à cette accusation ?

Comme je l’ai souligné précédemment, cette décision n’est rien d’autre qu’une manœuvre politique dépourvue de tout fondement réel. Depuis le 7 octobre, Israël lutte contre des organisations terroristes violentes et barbares, dans un effort pour rétablir la paix, garantir la sécurité de ses citoyens et libérer ses otages.

Parallèlement, Israël a déployé des efforts considérables pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, notamment des denrées alimentaires et de l’eau, destinées à aider la population palestinienne.

Pour illustrer cela concrètement, Israël a permis l’entrée de plus d’un million de tonnes d’aide humanitaire, dont 80 % sont des fournitures alimentaires. En revanche, c’est le Hamas qui, de manière délibérée, a entravé l’accès à cette aide, en l’utilisant cyniquement comme un levier dans sa guerre contre Israël.

Indépendamment de la décision de la CPI, Israël poursuivra ses efforts pour fournir et faciliter l’aide humanitaire, y compris la nourriture, l’eau et les médicaments, destinés à la bande de Gaza.

Elle estime également qu’il existe « des motifs raisonnables » de croire que des civils ont été intentionnellement pris pour cible. Cela a-t-il déjà été le cas ?

Je rejette fermement cette accusation. Je peux vous assurer que l’Armée de défense d’Israël (IDF) prend des mesures exceptionnelles pour prévenir les dommages civils. À titre d’exemple, l’IDF distribue des tracts et les largue par avion afin d’avertir la population civile des frappes imminentes. De plus, des appels téléphoniques sont passés pour communiquer des avertissements permettant aux civils d’avoir le temps nécessaire pour évacuer les zones de danger.

Ces précautions, qui visent à sauver des vies humaines, comportent un risque considérable pour nos soldats, car elles sapent l’un des éléments clés de la guerre : l’effet de surprise. À l’inverse, le Hamas utilise délibérément sa propre population comme boucliers humains, exploitant ensuite les victimes civiles à des fins de propagande.

Cette situation se déroule dans le cadre d’une guerre urbaine, l’une des formes de combat les plus complexes et difficiles. Le Hamas complique encore davantage la situation en utilisant des infrastructures civiles et internationales — telles que des écoles, des hôpitaux, et des installations de l’ONU — comme bases de ses opérations militaires. Tandis que l’IDF s’efforce de minimiser les pertes civiles, le Hamas, lui, cherche activement à les maximiser, en instrumentalisant les morts civiles comme un élément central de sa stratégie.

En ce qui concerne l’acheminement de l’aide humanitaire, la CPI accuse MM. Netanyahou et Gallant d’avoir restreint ou délibérément empêché la livraison de vivres et d’autres biens essentiels, comme des médicaments. Que répondez-vous à cette accusation-là ?

Cette accusation-là est également infondée. Non seulement Israël a livré une quantité importante de médicaments et de fournitures médicales à la bande de Gaza, mais il a également permis l’administration de vaccins contre la polio aux nouveau-nés de la région, et ce, même en pleine guerre.

Cet engagement en faveur de la santé publique, y compris dans des conditions extrêmement difficiles, témoigne de la volonté constante d’Israël de distinguer entre les populations civiles et les organisations terroristes qui les exploitent.

Dans un communiqué en date du 14 novembre, un Comité spécial de l’ONU a affirmé que les méthodes de guerre d’Israël à Gaza correspondent aux « caractéristiques d’un génocide ». Quel jugement portez-vous sur cette allégation ?

L’accusation de génocide illustre une fois de plus la dérive morale et l’absence de discernement au sein de certaines institutions de l’ONU, et nous la rejetons catégoriquement.

D’après un rapport publié par The Wall Street Journal, la Conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a même été remerciée pour avoir refusé de qualifier la conduite israélienne à Gaza de génocide — une décision manifestement guidée par des considérations politiques plutôt que par une quête sincère de vérité.

Cette affaire met en lumière la manière dont des accusations graves peuvent être instrumentalisées pour servir des agendas politisés, au détriment de la crédibilité des institutions internationales.

Le Monde, Libération, France info, France 24, 20 minutes… Les images et vidéos d’enfants blessés dans la bande de Gaza inondent la presse, mais aussi les réseaux sociaux. Que dites-vous à ceux qui voient ces images ?

Les images en provenance de Gaza sont, en effet, déchirantes et profondément regrettables. Cependant, il est crucial de rappeler qu’Israël ne mène pas une guerre contre la population palestinienne, qui est elle-même utilisée par le Hamas dans ce conflit.

La guerre d’Israël cible le Hamas, une organisation terroriste qui exploite de manière cynique la souffrance de sa propre population civile comme un levier de guerre, cherchant à faire pression sur Israël pour qu’il interrompe ses opérations légitimes de défense.

Il est important de noter que ce conflit pourrait se terminer immédiatement si le Hamas libérait les 101 otages qu’il détient, parmi lesquels figurent deux ressortissants français.

Enfin, rappelons les événements tragiques du 7 octobre, lorsque le Hamas a envahi Israël avec une brutalité inimaginable, ayant pour objectif explicite de tuer, de kidnapper, de violer et, dans certains cas, de brûler des enfants. Ces actes inqualifiables rappellent la nature véritable de cette organisation terroriste et la gravité de la menace qu’elle représente.

Pouvez-vous rappeler quels sont les objectifs de guerre d’Israël et faire le point sur leur état d’avancement ?

Israël a défini trois objectifs principaux dans le cadre de son conflit avec Gaza, tels que déclarés par son cabinet de guerre. Le premier objectif est la destruction des capacités militaires du Hamas. Le deuxième est l’établissement d’une nouvelle administration à Gaza, excluant toute implication du Hamas, ou de l’OLP dans sa forme actuelle. Enfin, le troisième objectif est la libération des otages enlevés par le Hamas.

Concernant le premier objectif, Israël a enregistré des progrès significatifs, ayant détruit entre 80 et 90 % des capacités militaires du Hamas selon les estimations actuelles. Cette réduction massive de l’arsenal militaire du Hamas vise à neutraliser sa capacité à nuire à long terme.

Pour le deuxième objectif, des discussions internationales sont en cours afin de concevoir une administration alternative qui garantirait la stabilité et la sécurité de Gaza. Cependant, ces efforts restent entravés par le refus catégorique du Hamas de libérer les otages, bloquant toute avancée décisive.

Enfin, en ce qui concerne le troisième objectif, le Hamas retient toujours prisonnier 101 otages détenus, parmi lesquels figurent deux très jeunes enfants, âgés d’un et de cinq ans, ainsi que 13 femmes et 86 hommes. Leur libération demeure une priorité absolue.

Plus tôt ce mois-ci, l’AFP a rapporté que Benyamin Netanyahou est accusé par ses opposants de bloquer les pourparlers pour la libération des otages afin de continuer la guerre d’Israël dans la bande de Gaza et ainsi rester au pouvoir. Qu’en est-il ?

Le gouvernement israélien, sous la direction du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a offert une récompense de 5 millions de dollars à toute personne fournissant des informations précises permettant la libération des otages. Des efforts colossaux sont déployés pour trouver des solutions à leur libération, et dans ce contexte, l’accusation selon laquelle Israël poursuivrait la guerre à Gaza pour des raisons politiques internes est non seulement infondée, mais profondément erronée.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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