Ottawa affirme que la Chine a exécuté quatre Canadiens cette année

"Le Canada condamne fermement le recours à la peine de mort par la Chine, qui est irréversible et incompatible avec la dignité humaine fondamentale", a déclaré le ministère du gouvernement fédéral canadien Affaires mondiales Canada

Par Noé Chartier
20 mars 2025 19:53 Mis à jour: 21 mars 2025 00:44

La République populaire de Chine a exécuté quatre Canadiens au début de l’année, a déclaré le ministère fédéral Affaires mondiales Canada, ajoutant qu’il condamnait l’acte de la Chine.

« Le Canada condamne fermement l’application de la peine de mort par la Chine, qui est irréversible et incompatible avec la dignité humaine fondamentale », a déclaré la porte-parole du ministère, Charlotte MacLeod, dans un communiqué publié par Epoch Times.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré le 19 mars que quatre binationaux sino-canadiens figuraient parmi les personnes exécutées en Chine cette année. Elle a précisé qu’aucune autre information ne pouvait être fournie pour des raisons de protection de la vie privée.

« Nous continuerons à dialoguer avec la Chine tout en continuant non seulement à condamner fermement mais aussi à demander la clémence pour d’autres Canadiens confrontés à une situation similaire », a déclaré Mme Joly.

Selon des enquêtes menées par des organisations de défense des droits de l’homme, la Chine est considérée comme le « premier bourreau du monde ». Le régime chinois ne divulgue pas de données à ce sujet.

Mme MacLeod a indiqué que des hauts fonctionnaires avaient à plusieurs reprises appelé à la clémence pour les condamnés à mort et que le ministère continue désormais à fournir une assistance consulaire aux familles des victimes.

Le ministère a confirmé que Robert Schellenberg, un homme originaire d’Abbotsford, en Colombie-Britannique, ne faisait pas partie des prisonniers qui ont été exécutés. M. Schellenberg a été condamné pour trafic de stupéfiants par un tribunal chinois en 2018. Au terme d’un nouveau procès, sa peine de 15 ans d’emprisonnement a été transformée en peine de mort en janvier 2019. Un tribunal a confirmé la peine capitale en 2021 à la suite d’un appel.

« Le Canada continue de plaider en faveur de la clémence pour Robert Schellenberg et lui fournit, ainsi qu’à sa famille, une assistance consulaire », a déclaré Mme MacLeod.

La décision de condamner M. Schellenberg à la peine de mort début 2019 est intervenue peu après l’arrestation par le Canada, en décembre 2018, de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, sous le coup d’un mandat d’extradition délivré par les États-Unis.

Les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor ont été placés en détention par les autorités chinoises quelques jours plus tard. Les deux hommes ont été libérés en septembre 2021 après plus de 1000 jours de détention, peu de temps après la libération de Mme Meng de son assignation à résidence à Vancouver.

Michael Chong, député conservateur et critique chargé des Affaires étrangères, a condamné les récentes exécutions de Canadiens par la Chine, estimant qu’elles sont le résultat d’un système judiciaire « hautement politisé », comme le démontrent les cas de MM. Kovrig, Spavor et Schellenberg.

« L’exécution d’un certain nombre de Canadiens en peu de temps est sans précédent et montre clairement que Pékin n’a pas l’intention d’améliorer ses relations avec le Canada », a souligné M. Chong sur les médias sociaux.

Une note de service du 18 décembre 2024 adressée à l’ancien Premier ministre, Justin Trudeau, sur des cas consulaires complexes, publiée en vertu du régime d’accès à l’information, indique que les Affaires mondiales ont été informées de quelque 972 Canadiens placés en détention à l’étranger, dont 12 condamnés à la peine de mort. Parmi ceux-ci, 5 se trouvaient en Chine, 4 aux États-Unis, 2 au Vietnam et un en République démocratique du Congo.

Les Canadiens connus qui ont été condamnés à mort en Chine ces dernières années sont Ye Jianhui, Xu Weihong et Fan Wei. Toutes les condamnations étaient liées au trafic de drogue.

Les récentes exécutions de Canadiens par le régime chinois interviennent alors que les relations entre Ottawa et Pékin restent tendues. Le Canada a imposé des droits de douane sur les véhicules électriques, l’acier et l’aluminium chinois à l’automne dernier, tandis que la Chine a riposté au début du mois en annonçant des droits de douane sur les secteurs de l’agriculture et des produits de la mer du Canada.

Note de la rédaction : cet article a été mis à jour suite à la confirmation par Mme Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada, du nombre de citoyens canadiens exécutés en Chine cette année.

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