Plusieurs centaines de personnes ont scandé « Où est Steve? » samedi à Nantes, un mois après la disparition de Steve Maia Caniço lors de la Fête de la musique sur fond d’intervention controversée de la police.
Affichettes, pancartes, banderoles mais aussi tee-shirts: le slogan « Où est Steve? » était omniprésent dans le rassemblement, tenu quai Wilson, un endroit sans parapet de l’île de Nantes où le jeune homme a disparu.
Le rassemblement s’est déroulé dans le calme, en famille, sur fond de musique électronique, a constaté une journaliste de l’AFP. La préfecture de Loire-Atlantique a dénombré 700 personnes au plus fort du rassemblement.
1 mois après la disparition de Steve
Maia Caniço, émouvante chaîne humaine face à la Loire à Nantes, lieu de sa disparition, avec la présence de ses proches avec un message #OuEstSteve. pic.twitter.com/SZ7djdMEir— Remy Buisine (@RemyBuisine) 20 juillet 2019
Des proches du jeune disparu ont pris la parole, avant que la foule ne forme une chaîne humaine le long de la Loire puis observe une minute de silence les bras levés. « Où est Steve? » et « Justice pour Steve! », a scandé la foule à plusieurs reprises.
« Ici, un corps dansant s’est noyé » ou « police assassine », pouvait-on lire sur le quai.
« C’est un accident, ils vont nous dire, mais moi je vous le dis: c’est le résultat d’une France répressive, d’une dictature déguisée en démocratie sous le règne des mensonges. Le peuple subit des violences policières que ce soit dans les quartiers, la ZAD, les free parties, les gilets jaunes et maintenant même, notre fête de la musique », a lancé devant la foule une amie de Steve au bord des larmes.
« Il a disparu dans des conditions vachement dramatiques, il a disparu au milieu de la violence policière, il a disparu à cause d’abus de pouvoirs, à cause d’une énième bavure et c’est le moment que ça change », a estimé pour sa part Aliyah, 20 ans, une de ses amies.
Beaucoup de gens disaient être venus par solidarité et pour dénoncer les « violences policières ». Plusieurs « gilets jaunes » étaient présents dont l’une de leurs figures, Jérôme Rodrigues.
Une grande chaîne humaine pour Steve Maia Caniço à #Nantes #OuEstSteve pic.twitter.com/mUKUnNh6H1
— Anne-Hélène Dorison ? (@AnneHD44) 20 juillet 2019
« Ce n’est pas normal qu’on mette au monde des enfants, qu’ils viennent s’amuser et qu’ils finissent par perdre la vie », a affirmé Jennifer, venue avec son mari et sa fille de 5 ans.
Interpellé samedi par des habitants de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), Emmanuel Macron a affirmé que l’enquête devait être « conduite jusqu’à son terme ». « Il faut garder à l’esprit que si nos policiers ont été mis dans cette situation, c’est qu’il y a aussi de nos concitoyens qui ont été très violents et ça c’est pas acceptable », a-t-il ajouté à propos des violences policières.
Interrogé sur la disparition de Steve par la maire de Nantes Johanna Rolland, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lui a suggéré vendredi de « s’adresser au parquet ».
Dans la nuit du 21 au 22 juin, la Fête de la musique s’était terminée dans la confusion : des échauffourées avaient éclaté vers 04h30 entre participants et policiers venus exiger l’arrêt de la musique sur le quai Wilson, un endroit sans parapet de l’île de Nantes, sur la Loire.
De nombreux participants ont cependant relaté avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène: paniqués, ils ont chuté dans le fleuve. Quatorze personnes ont ainsi été repêchées par les secours durant la nuit. La police affirme elle qu’il n’y a eu « aucune charge » des forces de l’ordre, visées par des projectiles.
Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, n’a plus donné signe de vie depuis cette nuit-là, peut-être tombé dans la Loire lui aussi. Il ne savait pas nager, selon ses proches.
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