Il y a deux ans, la Chine avait le vent en poupe. Elle était en voie de dominer le monde. C’est du moins ce que pensaient ses dirigeants.
Bien sûr, le président américain nouvellement élu avait dit qu’il serait ferme sur le commerce, mais d’autres présidents avaient fait de même dans le passé. Pékin était persuadé que ce novice politique – ce capitaliste – serait facilement remis à sa place.
Les dirigeants chinois pensaient que Donald Trump, comme son prédécesseur Barak Obama, céderait rapidement sous la pression de Wall Street, des lobbyistes de K Street et des médias après être entré en fonction. Ils veilleraient à ce que ses menaces des tarifs douaniers ne se concrétisent jamais. Après tout, au cours du dernier quart de siècle, ils ont appris à quel point il était facile de manipuler à leur avantage le système politique américain.
Entre eux, les hauts dirigeants chinois se moquent de notre forme de gouvernement qu’ils qualifient de « démocratie de porte-monnaie ». Eux-mêmes, ils préfèrent les balles aux bulletins de vote.
Si Hillary Clinton avait gagné, l’approche de porte-monnaie aurait pu fonctionner. Qui sait quelles concessions elle aurait pu faire sur le commerce lorsque des hommes d’affaires chinois liés à Pékin auraient commencé à déposer d’énormes montants d’argent dans sa Fondation Clinton ?
Pour prévenir les tarifs douaniers de Trump, la Chine a initialement pensé adopter une approche similaire.
Une société chinoise étroitement liée à l’élite dirigeante a proposé « d’investir » 400 millions de dollars dans la société immobilière du gendre du nouveau président américain. Pékin a dû être surpris lorsque cette offre a été rejetée d’emblée.
Pékin a vu une autre opportunité lorsque le dictateur nord-coréen, ce « Little Rocket Man », a commencé à semer le trouble dans la péninsule coréenne. Les dirigeants chinois se sont précipités pour offrir leur médiation dans le conflit, espérant évidemment obtenir des faveurs – ou du moins de gagner du temps – du nouveau président américain en matière de commerce. Au lieu de cela, Trump a rencontré directement Kim Jong-un à Singapour en mettant fin aux essais nucléaires et balistiques nord-coréens.
Pourtant, ce n’était que le début. Le régime chinois a mobilisé des milliers de lobbyistes non rémunérés qu’on trouvait à chaque coin de rue à Washington et ailleurs, et qui scandaient le mantra du « libre-échange ». Toutefois, puisque les produits chinois subventionnés et bon marché continuaient d’affluer en Amérique, Trump est resté ferme.
Les dirigeants chinois ont également sollicité l’aide de leurs bons amis de Wall Street qui avaient fait des milliards de dollars dans le service et la gestion des investissements chinois. L’un d’eux est même devenu le principal conseiller économique du président américain et a vivement déconseillé à son patron d’imposer des tarifs douaniers sur les importations chinoises. Mais Donald Trump a non seulement imposé la première série de ces tarifs, il a promis d’en faire plus si la Chine ne changeait pas son comportement.
À l’approche des élections américaines de mi-mandat au début de novembre, les négociations commerciales Chine–États-Unis étaient au point mort. Mais au lieu de reculer, l’empereur rouge Xi Jinping a décidé de doubler la mise. Comme les pots-de-vin et le trafic d’influence n’avaient pas fonctionné, le moment était venu d’administrer – bien discrètement – une bonne raclée électorale à son adversaire américain. Il donnerait une leçon politique à Trump en affaiblissant sa base politique.
Les conseillers de Xi Jinping ont eu l’idée d’imposer sur le marché chinois des tarifs douaniers visant les États américains qui avaient soutenu Trump lors de sa campagne électorale. Bien que la première série de droits de douane américains était punitive – ils ont été imposés sur les produits de certaines entreprises chinoises coupables d’avoir volé la technologie américaine – les tarifs douaniers chinois étaient explicitement politiques. Ils ciblaient des produits provenant des États comme l’Iowa où le soutien de Trump était important.
En d’autres termes, les tarifs de Pékin étaient une taxe imposée sur les sympathisants de Trump et étaient délibérément destinés à influencer leur vote lors des prochaines élections. Il s’agissait donc d’une attaque directe et sans scrupules d’une puissance étrangère contre la démocratie américaine.
Prenons, par exemple, le tarif douanier chinois sur le soja. Pékin espérait faire pencher les agriculteurs pro-républicains contre Trump, ce qui coûterait des sièges à son parti au Congrès et affaiblirait ainsi la détermination du président américain. Toutefois, il s’est avéré que les agriculteurs américains sont beaucoup plus solides. La « tactique du soja » n’a pas marché. Dans les quinze principaux districts producteurs de soja aux États-Unis, les républicains n’ont pas perdu un seul siège.
Au contraire, l’ingérence flagrante de la Chine dans les élections américaines a renforcé la détermination de Trump, d’autant plus qu’il est devenu évident que les actions chinoises allaient bien au-delà de tarifs politiques.
Par exemple, à l’approche des élections de mi-mandat, les stations de radio et de télévision appartenant aux ressortissants chinois aux États-Unis ont fait de la propagande anti-tarif et anti-Trump. L’administration Trump a riposté en leur demandant de s’enregistrer en tant qu’agents étrangers.
Des encarts publicitaires payants ont même paru dans les journaux américains, tels que le Des Moines Register, attaquant la politique commerciale du président. Ainsi le régime chinois, l’un des régimes les plus dictatoriaux du monde, sapait la démocratie américaine en abusant d’une des libertés les plus chères aux Américains, la liberté de la presse.
Dans l’ensemble, la tentative de la Chine de s’ingérer dans les élections américaines s’est avérée être une gaffe majeure. Pékin a vidé son sac de saletés et n’a réussi qu’à attirer l’attention non désirée sur lui-même.
Sur le plan politique, Trump est sorti des élections de mi-mandat dans une position relativement plus forte, du moins en ce qui concerne les relations avec la Chine. Même Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate du Sénat, et Nancy Pelosi, présidente du groupe démocrate de la Chambre des représentants, sont maintenant en faveur d’un durcissement de la politique envers la Chine.
Quant à la détermination du président américain, elle n’a jamais été mise en doute. Il n’y a pas de doute que si la Chine ne met fin à ses pratiques commerciales prédatrices et n’ouvre pas davantage son marché aux produits américains, de nouveaux droits de douane américains seront en place en janvier.
Si l’économie américaine a facilement résisté à la « guerre des tarifs douaniers », il n’en va pas de même pour l’économie chinoise.
La confiance des consommateurs y est à la baisse, la monnaie chinoise s’affaiblit et les faillites se multiplient dans tout le pays. Le marché boursier est en chute libre et les entreprises fuient la Chine. Comme l’a rapporté Epoch Times, les fournisseurs d’Apple déplacent déjà leur production dans les pays plus favorables et libres de droits de douane – l’Inde, le Vietnam, le Mexique et les Philippines.
Une fois que ces entreprises s’installent dans des pays où la corruption est moins répandue et où les salaires sont souvent plus bas, elles ne vont pas revenir en Chine. Alors que l’économie chinoise continue de ralentir, le pays fait face à un danger réel de sombrer dans la récession.
Il n’y a pas si longtemps, Xi Jinping se vantait que son pays allait « dominer le monde de la haute technologie d’ici 2025 ». Aujourd’hui, comme l’a révélé Trump lors d’une conférence de presse la semaine dernière, Pékin prévoit de geler son plan tant vanté « Made in China 2025 ».
Au lieu de cela, les hauts responsables chinois, dans leurs efforts désespérés de renforcer la confiance des entreprises, insistent auprès de tous ceux qui veulent encore les écouter que « la Chine n’est pas la Turquie ».
On est passé en moins de deux ans de la Chine en tant que « Numéro un » à la Chine qui « n’est pas la Turquie ». C’est un résultat rapide, même pour Donald Trump.
En fin de compte, la Chine a, pour la première fois, déposé une offre écrite sur la table des négociations.
Au sommet du G-20, qui se tiendra à Buenos Aires le 30 novembre prochain, Donald Trump rencontrera Xi Jinping pour discuter à nouveau du commerce. Avec des tarifs douaniers de 25 % imminents en janvier, le leader chinois fait face à un choix difficile : commercer équitablement avec les États-Unis ou subir des droits de douane écrasants.
Steven W. Mosher
Steven W. Mosher est président de Population Research Institute et un expert sur la Chine reconnu internationalement. Il est l’auteur du livre Bully of Asia: Why China’s Dream is the New Threat to World Order (Voyou de l’Asie : pourquoi le rêve de la Chine est la nouvelle menace pour l’ordre mondial). Il est également l’auteur de nombreux ouvrages sur la Chine, dont Broken Earth: The Rural Chinese ; A Mother’s Ordeal: One Woman’s Fight Against China’s One-Child Policy et Hegemon: China’s Plan to Dominate Asia and the World ainsi que de plusieurs œuvres collectifs et des centaines d’articles spécialisés, d’éditoriaux et d’articles d’opinion.
Le point de vue exprimé dans cet article est celui de son auteur et ne reflète pas nécessairement celui d’Epoch Times
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