Après un premier texte controversé dont certains signataires sont menacés de sanctions, Valeurs Actuelles a publié le soir du 9 mai une nouvelle tribune de militaires « pour la survie de notre pays », lancée cette fois par des militaires en activité, et ouverte aux signatures.
« Agissez, Mesdames et Messieurs. Il ne s’agit pas, cette fois, d’émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s’agit pas de prolonger vos mandats ou d’en conquérir d’autres. Il s’agit de la survie de notre pays, de votre pays », écrivent les auteurs dans le texte en ligne adressé au Président de la République, aux ministres, aux parlementaires et aux officiers généraux.
Les militaires actifs révoquent le traitement réservé aux anciens soldats qui ont signé la précédente tribune. « Nos aînés, ce sont des combattants qui ont mérité qu’on les respecte, vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance », déplorent-ils. « Dans ces conditions, c’est à nous, qui sommes récemment entrés dans la carrière, d’entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité ».
Jean-Pierre Fabre Bernadac : «Cette tribune elle est émouvante. C’est une adresse au gouvernement. Elle lui dit : touche pas à nos anciens, à l’armée, à la France». pic.twitter.com/atlJrF4Omg
— Alain Torres (@AlainTo41546267) May 10, 2021
« Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme »
« Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme », dénoncent les militaires en service.
Les auteurs disent être « entrés récemment dans la carrière » et précisent qu’ils ne peuvent pas « réglementairement » s’exprimer « à visage découvert ».
« Nous sommes de ce que les journaux ont nommé ‘la génération du feu’. Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire », informent-ils pour se présenter.
« Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol », disent les auteurs.
« Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien -rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine ».
« La guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement »
Ils accusent ceux qui s’en sont pris à leur hiérarchie de « lâcheté », de « fourberie » et de « perversion ». L’armée est au contraire, par excellence, le lieu où l’on se parle vrai parce que l’on engage sa vie. C’est cette confiance en l’institution militaire que nous appelons de nos vœux ».
« Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement », estiment-ils.
Le 21 avril dernier, une tribune était publiée par des généraux à la retraite qui appelaient le Président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme et se disaient « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation ». Le 26 avril, la ministre des Armées, qui jugeait « ces actions inacceptables », avait « demandé au chef d’état major d’appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c’est-à-dire des sanctions ».
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