Ouïghours, Hong Kong, Huawei: les autres fronts de la rivalité Washington-Pékin

Par Epochtimes.fr avec AFP
15 janvier 2020 19:27 Mis à jour: 10 avril 2020 12:58

Malgré l’accord commercial signé mercredi en grande pompe, plusieurs points de friction opposent toujours les États-Unis à la Chine, des droits des musulmans ouïghours à la militarisation en mer de Chine du Sud en passant par le mouvement pro-démocratie à Hong Kong.

Le président américain Donald Trump aime afficher sa proximité avec son « ami » Xi Jinping, son homologue chinois, mais Washington a clairement identifié Pékin comme son adversaire stratégique de long terme le plus sérieux.

Depuis le dur réquisitoire prononcé en octobre 2018 par le vice-président américain Mike Pence, l’administration Trump a dressé la liste des différends, qui vont bien au-delà du commerce.

Le gouvernement du milliardaire républicain, qui n’a pas placé les droits humains au rang de ses priorités, semble vouloir faire de Pékin une exception. La Chine « joue dans une catégorie à part lorsqu’il s’agit de violations des droits humains », estime ainsi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

En cause: « une campagne systématique et brutale » de répression menée, selon Washington mais aussi de nombreuses organisations indépendantes, par les autorités chinoises contre un million de musulmans ouïghours « internés » dans des camps au Xinjinag, dans le nord-ouest du pays.

Malgré les démentis indignés de Pékin, les Etats-Unis font planer la menace de sanctions, soutenus par les parlementaires américains de tous bords qui évoquent même des « crimes contre l’humanité ».

En septembre à l’ONU, Donald Trump a lancé un avertissement inédit dans sa bouche à Xi Jinping sur Hong Kong, secoué par un vaste mouvement pro-démocratie.

« La manière dont la Chine va décider de gérer la situation en dira long sur son rôle dans le monde à l’avenir », a-t-il prévenu, appelant « fermement » au respect des engagements chinois en faveur de la « liberté » et de la « démocratie » dans l’ex-colonie britannique.

Là aussi, le Congrès américain est décidé à maintenir la pression.

Au fond, c’est le leadership international que se disputent les deux premières puissances économiques mondiales.

Washington accuse donc Pékin de vouloir étendre par la « coercition » et la « militarisation » son emprise sur la mer de Chine méridionale. Au-delà, les Américains reprochent aux Chinois toutes sortes de pratiques jugées déloyales pour élargir leur sphère d’influence dans le Pacifique, en Asie, mais également, par le biais de prêts et d’infrastructures, jusqu’en Afrique et en Amérique latine.

D’où un certain activisme américain pour convaincre les autres pays de ne pas accepter l’argent facile proposé par la Chine et de ne pas prendre part à leur projet pharaonique d’infrastructures des « nouvelles routes de la soie »

Il est trop tôt pour dire si l’accord commercial signé mercredi permettra d’apaiser les accusations américaines de concurrence déloyale, voire d’espionnage industriel.

Ce qui est certain, c’est que les Etats-Unis continuent leur campagne pour convaincre leurs entreprises et leurs alliés de ne pas céder aux sirènes de la technologie chinoise.

Ils exigent notamment des Européens qu’ils excluent l’équipementier chinois Huawei lors du développement de leurs réseaux de téléphonie mobile ultrarapide 5G.

Outre tous ces fronts, l’administration Trump en a ouvert un autre en réclamant que la Chine prenne part aux futures négociations sur le contrôle mondial des armements, alors que les accords conclus par les Etats-Unis et la Russie sont peu à peu abandonnés ou menacés. Mais Pékin résiste, laissant craindre une nouvelle course aux armements.

 

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