Des mesures « d’effarouchement » des ours vont être lancées dans les Pyrénées dans les semaines à venir pour protéger les troupeaux de la prédation de la quarantaine d’ours décomptés dans le massif, a confirmé mardi le ministère de l’Agriculture.
Ces mesures avaient été annoncées oralement par le ministre Didier Guillaume devant le congrès de la Confédération paysanne à Tours le 17 avril, suscitant une réaction immédiate des défenseurs des ours sauvages qui les jugent « inadéquates, inutiles, contre-productives et illégales ».
Le préfet d’Occitanie Étienne Guyot devrait rendre publique « fin avril-début mai » la feuille de route « pastoralisme et ours », bilan des préconisations pour accompagner les éleveurs face à la prédation des ours sur leurs troupeaux, a indiqué un porte-parole du ministère.
Au moins trois types de mesures différentes vont être mises en œuvre, selon ce document issu d’une concertation entre ONG, éleveurs et représentants de l’État, a-t-il précisé.
D’abord une « amélioration de la connaissance de la présence des ours » en « comptabilisant et localisant mieux » les plantigrades via les services de la préfecture d’Occitanie en lien avec l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage).
Ensuite, une « expérimentation d’actions d’effarouchement pour éloigner les ours ».
Dans ce cadre, les préfets pourront accorder des dérogations de deux types : les bergers pourront pratiquer un effarouchement « simple » par des moyens « sonores ou lumineux » et des personnels qualifiés comme les louvetiers (chasseurs assermentés dont le rôle est de faire baisser des populations de prédateurs envahissantes) seront autorisés à pratiquer un effarouchement « renforcé » via des tirs non létaux sur les ours, a ajouté le ministère.
Enfin, un « renforcement de la protection des troupeaux » passant par une « augmentation des moyens financiers » destinés à la construction de cabanes, hangars ou clôtures en estive pour mettre les troupeaux à l’abri durant la nuit.
Quarante ours bruns ont été décomptés dans les Pyrénées en 2018, en incluant les deux ourses réintroduites en Béarn en octobre, ce chiffre pouvant être sous-évalué, a indiqué début avril le ministère de la Transition écologique. L’aire de répartition de l’espèce a augmenté en un an de 1 400 km2, atteignant 7 400 km2.
Les associations Ferus et Pays de l’Ours-ADET ont critiqué dans un communiqué des « tirs à balle plastique » sur les ours en rappelant qu’il s’agit d’une des « trois seules espèces de mammifère en danger critique d’extinction en France et alors que la très grande majorité des groupements pastoraux touchés par la prédation n’a pas mis en place des moyens de protection adaptés ».
Ces ONG soulignent que l’ours brun bénéficie d’un statut de protection particulier au niveau européen, les interventions d’effarouchement n’étant possible qu’à la condition « qu’il n’y ait pas d’autre solution et que cela ne nuise pas à la conservation de l’espèce ».
D. S avec AFP
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