Deux pandas géants prêtés au Royaume-Uni il y a douze ans se sont envolés lundi matin pour retourner en Chine, alors que les relations diplomatiques entre Londres et Pékin se sont refroidies. Les États-Unis et l’Australie font également les frais de relations tendues avec le Parti communiste chinois (PCC) et vont devoir restituer leurs pandas.
En quarantaine depuis début novembre en prévision de ce voyage, Yang Guang, un mâle, et Tian Tian, une femelle, ont quitté le zoo d’Edimbourg dans un avion cargo qui les mènera vers la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan.
Les scientifiques ont longtemps espéré que le duo, arrivé en 2011, profite de son séjour écossais pour se reproduire, mais ils n’ont pas eu de petit. Yang Guang et Tian Tian avaient été prêtés dans le cadre d’un accord de 10 ans entre la Royal Zoological Society of Scotland (RZSS) et l’Association chinoise de conservation de la faune sauvage. Il s’agissait des seuls spécimens de cette espèce en danger présents au Royaume-Uni, arrivés grâce à la « diplomatie du panda » menée par Pékin, qui a essaimé ses ursidés à travers la planète pour sceller l’amélioration de ses relations diplomatiques.
Servir les intérêts stratégiques de Pékin
À partir de 1984, Pékin change les règles du jeu pour détenir un panda : ceux-ci ne sont plus offerts mais « prêtés » au terme de négociations au plus haut sommet de l’État. Si Pékin affiche son engagement dans la préservation de l’espèce classée « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature depuis 2016, les enjeux pour le régime communiste sont avant tout économiques. Car le prêt de pandas est en principe conditionné par des contrats commerciaux ou des accords de coopération économique. Ainsi, suite à la signature par Areva d’un contrat d’approvisionnement en uranium pour la Chine de près de 20 milliards d’euros en 2012, la France a pu être destinataire d’un couple de plantigrades.
Ji Lin, un commentateur de l’actualité vivant au Japon, a déclaré à Epoch Times le 7 mars dernier que les pandas géants étaient devenus une sorte de soft power pour le PCC. En accueillant des pandas prêtés par la Chine, ces pays valident la politique du PCC. Mais aujourd’hui, nombreux sont les pays qui ne souhaitent plus être associés à cette « diplomatie du panda », soit pour des raisons politiques, soit pour des raisons financières, a expliqué M. Ji Lin.
Les relations se sont tendues ces dernières années entre le régime communiste et certaines puissances occidentales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie qui ont constitué l’AUKUS en 2021, un accord de coopération militaire tripartite visant à défendre leurs intérêts dans la région du Pacifique face au PCC. Le mois dernier, trois pandas géants prêtés depuis 2000 au zoo de Washington, ont également regagné la Chine. Quatre autre pandas doivent aussi quitter le zoo d’Atlanta dans le courant de l’année 2024 tout comme ceux de l’Australie.
Pour les deux pandas géants du zoo de Beauval arrivés en 2012, leur « prêt » a été prolongé jusqu’en 2027. Selon BFMTV, la location d’un panda s’élève à 800.000 euros par an, auxquels il faut ajouter 60.000 euros de bambou par an.
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