Une légumerie tenue par des travailleurs handicapés a été inaugurée ce mardi 16 novembre à Tinqueux, une commune située à proximité de Reims (Marne). Portant des valeurs liées au développement durable, cette légumerie a beaucoup d’ambition.
Les travailleurs handicapés des Ateliers de la forêt basés à Tinqueux ont tous une déficience mentale, rapporte France 3 Grand-Est. Cette légumerie, nichée au cœur d’un ESAT (établissement et service d’aide par le travail), effectue la préparation et le conditionnement de légumes, dont la production est locale, ceux-ci étant ensuite destinés à la restauration collective.
« Une nouvelle activité porteuse de sens »
« On était à la recherche d’une nouvelle activité porteuse de sens. Aller vers la transition écologique, c’était un besoin de territoire et c’était conforme aux valeurs portées par notre association », explique Loïc Flamand, le directeur du pôle travail et insertion professionnelle au sein de l’association Papillons blancs Champagne, qui travaille pour l’ESAT des Ateliers de la forêt. Les légumes – des pommes de terre, des carottes ou encore des poireaux – sont ensuite destinés à la restauration collective de collèges, de lycées mais aussi d’établissements médico-sociaux.
« Les pommes de terre sortent de la laveuse, et nous, notre boulot, c’est de contrôler que le rinçage est bien effectué, que les buses sont bien alimentées. Une fois propres, les pommes de terre vont être découpées, en rondelles ou en cubes, suivant ce que demandent les clients », explique l’un des moniteurs de la légumerie.
« De réelles compétences, qui peuvent être les mêmes que tout travailleur ordinaire »
Mais, au sein de cet établissement, les travailleurs handicapés peuvent également s’occuper du conditionnement ou de la sous-traitance industrielle, car il faut encore peser, ensacher et enfin mettre les légumes sous vide. Autant d’activités complémentaires par le biais desquelles les travailleurs handicapés peuvent ainsi acquérir de nouvelles compétences. Celles-ci pourront permettre à ces travailleurs de gagner en autonomie et pourquoi pas à terme, de prétendre à un emploi en milieu ordinaire, même si ce n’est pas encore le cas jusqu’à présent. Ces compétences sont d’ailleurs validées par un diplôme reconnu dans tous les ESAT de France, souligne France 3.
« Les personnes en situation de handicap ont de réelles compétences, qui peuvent être les mêmes que tout travailleur ordinaire. Ils ont en revanche besoin d’être accompagnés de manière spécifique et c’est tout notre travail », indique d’ailleurs Loïc Flamand.
Au total actuellement, une quinzaine de travailleurs en situation de handicap travaillent environ 35 heures par semaine au sein des Ateliers de la forêt. Leur rémunération est composée d’une partie de l’allocation pour personnes handicapées ainsi que d’une partie du SMIC.
Leur permettre également de créer un lien social
Mathilde Nicolas, la cheffe de service de l’ESAT des Ateliers de la forêt, précise quant à elle : « On va également proposer des activités sportives ou culturelles. » Ces activités ont d’ailleurs un but bien précis, celui de permettre au travailleur qui rencontre une difficulté sur son poste de travail de la dépasser. « Si par exemple la personne a des difficultés de concentration, on va lui proposer une activité qui va lui permettre de développer ses capacités de concentration », explique-t-elle.
En outre, l’établissement met tout particulièrement l’accent sur la création d’un collectif, permettant ainsi aux travailleurs de « sortir de la solitude qui accompagne parfois le handicap », stipule France 3. « On leur permet d’améliorer leur confiance en eux, ils travaillent en équipe, donc ça leur apporte aussi un lien social », confie enfin Mathilde Nicolas.
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