Le ministre de l’Économie français Bruno Le Maire et son homologue allemand des Finances Christian Lindner ont parié mardi sur un accord d’ici à la fin de l’année sur la réforme des règles budgétaires européennes, malgré des divergences persistantes entre les deux pays.
« Nous avons encore du chemin devant nous avant d’arriver à un accord. Mais je suis persuadé que nous pourrons y arriver d’ici fin 2023 », a assuré M. Le Maire, lors d’une conférence de presse à l’occasion d’une visite en Allemagne. « Il y a une bonne possibilité pour que nous trouvions un terrain d’entente entre 27 cette année », a renchéri M. Lindner, parlant de discussions « constructives » avec son homologue français. Les deux ministres s’exprimaient après une réunion tripartite avec la ministre polonaise des Finances Magdalena Rzeczkowska près de la ville de Weimar (ouest).
« Nous avons un point de divergence »
« Il y a de nombreux points d’accord. La nécessité de (…) réduire le niveau des dettes publiques, d’investir dans l’innovation et dans la défense », a énuméré M. Le Maire.
Mais « nous avons un point de divergence. Comment ces règles doivent être appliquées ? De façon automatique ou flexible ? Il y a une voie allemande et une voie française. Nous devons trouver la voie européenne », a-t-il ajouté.
Paris et Berlin s’opposent actuellement sur la réforme des règles budgétaires européennes, l’Allemagne étant davantage en faveur d’un carcan strict, tandis que la France plaide pour davantage de flexibilité dans l’application des règles.
Des règles unanimement jugées obsolètes
Le Pacte de stabilité, qui limite le déficit des administrations publiques des États membres à 3% du produit intérieur brut (PIB) national et la dette publique à 60% du PIB, a été suspendu en 2020 en raison du Covid-19. Il doit être de nouveau appliqué fin 2023.
Mais ces règles sont désormais unanimement jugées obsolètes. Elles n’ont pas empêché l’explosion de l’endettement des États de la zone euro depuis la crise financière de 2008 et la récente crise sanitaire.
Dans le même temps, l’Europe a bridé ses efforts dans le numérique, la transition verte ou la défense et subit un décrochage économique par rapport à l’Asie ou les États-Unis.
Bruxelles a donc proposé en avril, après de longs mois de débats entre les pays de l’UE, de les moderniser, en maintenant ces règles tout en ouvrant la voie à des marges de manœuvre en faveur de l’investissement pour les États.
Cette proposition est pour le moment refusée autant par l’Allemagne, qui la trouve trop laxiste, que par la France, qui la juge trop stricte.
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