Pacte sur les migrations : le gouvernement juge les propos des généraux opposés au texte « inadmissibles et indignes »

18 décembre 2018 08:50 Mis à jour: 19 décembre 2018 07:58

Le 7 décembre, une douzaine d’officiers généraux et un ancien ministre de la Défense adressaient une lettre ouverte au président de la République pour lui demander de renoncer au Pacte mondial sur les migrations. Une initiative jugée inadmissible par le gouvernement.

Publié il y a une dizaine de jours, le courrier adressé à Emmanuel Macron par une douzaine d’officiers généraux ayant quitté le service actif auxquels s’était joint Charles Millon – ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac – a passablement déplu à l’exécutif.

Dans cette lettre largement relayée sur Internet, les haut gradés exhortaient le président de la République à renoncer au Pacte mondial sur les migrations qui était alors sur le point d’être approuvé pendant la conférence intergouvernementale de l’Onu tenue à Marrakech les 10 et 11 décembre derniers.

Les militaires adjuraient notamment le chef de l’État de préserver « la souveraineté » de la nation et de respecter le choix des Français en leur permettant de se prononcer sur le texte via un référendum.

Ils rappelaient également à Emmanuel Macron certains des devoirs qui lui incombent, tels que celui de garantir la cohérence et la cohésion de la nation. Deux obligations que les cosignataires estiment menacées par « l’arrivée de populations extra-européennes » que le nombre et la culture totalement différente ne permettent pas d’intégrer correctement, ce qui entraîne un « appel d’air migratoire coûteux » se traduisant par le regroupement de ces populations « dans des zones qui ne se soumettent plus aux lois de la République » depuis 40 ans.

Les cosignataires remémoraient aussi au président de la République que son élection ne constituait aucunement « un blanc-seing » et qu’il restait « comptable » de ses actions devant les Français, affirmant que l’adoption unilatérale du Pacte sur les migrations constituerait « un déni de démocratie », voire un acte de « trahison à l’égard de la nation ».

Des propos vifs et sincères qui ont visiblement beaucoup agacé le gouvernement.

« Est-ce transgresser et dénier le devoir de réserve que de dénoncer des faits inacceptables dans un État de droit ? »

Contacté par l’Opinion, le cabinet de Florence Parly – ministre des Armées – a fait part de sa colère aux journalistes :

« Ces propos sont inadmissibles et indignes. Les généraux 2S [2section, se dit d’un militaire ayant quitté le service actif à sa demande ou par limite d’âge, ndlr] qui ont signé ce texte sortent du devoir de réserve auquel ils sont soumis. Ce devoir de réserve les oblige, et ce d’autant plus qu’en tant qu’officiers généraux, ils incarnent le sommet de la hiérarchie militaire, c’est à dire qu’ils ont la charge de montrer l’exemple. » 

« En dérogeant à leurs devoirs, ils sapent ce qui les a conduits aux responsabilités du haut desquelles ils donnent aujourd’hui des leçons. Ce faisant, ils ne répondent pas à leurs obligations statutaires et s’exposent de ce fait à des sanctions disciplinaires dont nous apprécierons l’opportunité dans les jours à venir », concluent les services de la ministre.

L’an dernier, dans un article intitulé Celui qui dit la vérité doit être exécuté, le général Martinez – à l’initiative duquel on doit le courrier qui vient d’être adressé à Emmanuel Macron – avait dénoncé la facilité avec laquelle les hommes politiques se prévalaient désormais du « sacro-saint devoir de réserve » afin de museler les membres de l’armée.

« Est-ce transgresser et dénier le devoir de réserve que de dénoncer des faits inacceptables dans un État de droit, alors que le pouvoir politique, incapable de garantir l’intégrité du territoire face à l’entrée illégale de milliers de clandestins, ne respecte pas la Constitution et bafoue les lois de la République ? », écrivait l’auteur du livre Quand la Grande Muette prendra la parole, en faisant référence à la radiation des cadres de l’armée du général Piquemal après sa participation à une manifestation anti-immigration organisée à Calais en 2016.

« Que le pouvoir politique se réfère en permanence au sacro-saint devoir de réserve dans une telle situation, alors que ni le secret militaire ni la neutralité politique ne sont mis en cause, parce que l’on dénonce le non-respect de l’État de droit relève de la malhonnêteté, de l’hypocrisie et même de l’abus de pouvoir. »

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