Huma Younus a été enlevée par un homme musulman en octobre dernier, avant d’être mariée de force avec lui. La justice pakistanaise a décidé au début février que ce mariage était valide.
Les deux juges de la Haute Cour de Karachi se sont appuyés sur la charia (loi islamique) pour prendre leur décision. Selon l’un de ces textes, une jeune fille peut se marier après ses premières règles, peu importe son âge et peu importe que le mariage soit forcé ou non.
Bouleversés par cette décision du 3 février, les parents de l’adolescente ont décidé de se battre pour elle et de médiatiser l’affaire à l’international. Ils avaient espéré que les juges prendraient en compte le Child Marriage Restraint Act, une loi limitant les mariages avec des mineurs, adoptée par la province du Sindh en 2014.
« Au Pakistan ces lois [le Child Marriage Restraint Act] sont formulées et approuvées uniquement pour améliorer la réputation du pays aux yeux de la communauté internationale, demander des fonds pour le développement et commercialiser librement des produits pakistanais sur le marché européen », déplore l’avocate des parents, Tabassum Yousaf, à la Fondation Aide à l’Église en détresse (AED).
Huma vit désormais avec son ravisseur musulman, Abdul Jabar, à 600 km de sa maison natale, et elle est coupée de tout contact avec sa famille. Lors d’une audience du 16 janvier où elle avait été convoquée, elle n’était pas présente.
Après le résultat de l’audience du 3 février, la mère de l’adolescente, Nagheena Younus a déclaré : « C’est l’énième défaite de la justice et une autre preuve que l’État n’attache pas beaucoup d’importance aux chrétiens en tant que citoyens pakistanais. »
Selon l’AED, à l’instar d’Asia Bibi qui est « devenue l’emblème des abus de la loi antiblasphème au Pakistan », « le cas de la jeune Huma Younus pourrait devenir le symbole de la pratique des enlèvements de jeunes chrétiennes par des musulmans ».
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