La pandémie donne le contrôle aux petits tyrans

Par Michael Walsh
26 août 2020 23:28 Mis à jour: 27 août 2020 00:04

Alors que de nombreux pays continuent à lutter contre le Covid-19 et ses effets, il n’est pas vraiment surprenant que, comme plein de choses qui se passent aujourd’hui, la réponse à la pandémie soit à la fois hautement politisée et profondément conflictuelle.

À ce stade, le débat ne se concentre plus sur le fait de savoir si le virus de Wuhan, également connu sous le nom de nouveau coronavirus, est un péril sanitaire mondial sans précédent ou une version légèrement plus forte de la grippe saisonnière qui a été utilisée comme arme pour faire chuter les économies du monde entier.

Ce débat consiste à savoir si la réaction – ou la réaction excessive à ce virus – en a valu la peine. Et, selon toute référence historique raisonnable, la réponse est non, cette réaction n’a pas valu la peine.

Dans un monde qui se conforme aux devises prudentes « la sécurité d’abord » et « si cela ne sauve qu’une seule vie », une telle conclusion semble bien cruelle. C’est vrai qu’au début de la pandémie – lorsqu’il paraissait qu’il s’agissait de mesures à court terme prises par les autorités afin de « ralentir la propagation » de la maladie – le prix à en payer avait l’air d’être tout à fait raisonnable.

Quelques précautions bien raisonnables – notamment « si vous vous sentez malade, restez chez vous » et « si quelqu’un dans votre foyer a été déclaré positif au coronavirus, gardez toute la famille à la maison » – ainsi qu’un avertissement spécial aux personnes âgées et à celles qui souffraient de maladies graves et couraient un risque accru auraient fait l’affaire.

Après tout, c’est ce que les sociétés civilisées ont toujours fait : mettre en quarantaine les malades et leurs proches ainsi que protéger les plus vulnérables. En fait, le mot « quarantaine » provient de la pratique vénitienne médiévale qui consistait à garder ancré au large pendant 40 jours (quaranta giorni) les navires arrivant des villes affectées par la peste avant de leur autoriser un débarquement.

Tyrannie

Toutefois, cela n’a pas été le cas des États-Unis ni d’autres pays. Par exemple, les gouverneurs démocrates américains – en particulier Andrew Cuomo de New York, Gavin Newsom de Californie et J.B. Pritzker de l’Illinois – ont tous profité de l’incertitude médicale pour imposer des mesures draconiennes et manifestement inconstitutionnelles afin de verrouiller leurs États, d’interdire la liberté de réunion et le libre exercice de la religion, et d’anéantir les secteurs d’activités économiques de leurs États. Les Américains en paieront le prix – en vies et en argent – pendant des années, voire des décennies.

La tyrannie ne se définit pas tellement par la malveillance, mais plutôt par le caprice – un jour vous êtes le meilleur ami de Staline et le lendemain vous êtes, littéralement, effacé de l’histoire. Comme dans le cas de Nikolaï Iejov, l’ancien patron de la police secrète soviétique et le principal exécutant des Grandes Purges staliniennes qui, en 1938, est tombé victime des caprices machiavéliques du dictateur et a été non seulement exécuté, mais aussi effacé sur toutes les photos officielles.

Aujourd’hui, on appelle cette sorte de fascisme « cancel culture » – ce qui pourrait se traduire par « la culture de l’humiliation publique » – dans le cadre de laquelle des hordes d’utilisateurs de Twitter lynchent ceux qui sont « politiquement incorrects », tandis que les membres d’Antifa et de Black Lives Matter saccagent et brûlent les villes américaines sous le moindre prétexte, et démolissent les statues de personnages historiques par rage anarchique. Les actions légitimes de la police ont été criminalisées, tandis que l’anarchie est glorifiée par les grands médias américains devenus, en fait, anti-américains.

Le résultat a été une descente dans la sauvagerie qu’on n’a jamais vue en Amérique moderne, avec des bandes sauvages de « révolutionnaires » manqués déversant leur haine – qui leur a été inculquée au cours de l’éducation – sur le pays qui leur donne un abri et, dans de nombreux cas, même des encouragements officiels à leurs actions.

Politique

Ainsi, à l’approche des élections présidentielles en novembre prochain, de nombreux Américains se demandent combien devront-ils encore endurer. Personne dans l’administration Trump n’envisageait certainement les énormes dégâts économiques, sociaux et culturels qui résulteraient de ses efforts sincères pour protéger la santé publique tout en préservant l’économie américaine qui fleurissait et assurait pratiquement la réélection de Trump.

Alors pourquoi toutes ces mesures ont-elles été prises ? La réponse n’a rien à voir avec la santé, mais avec la politique. D’après les statistiques des décès dans le monde, les chiffres des décès du Covid-19, à son plus fort pendant la première semaine d’avril (7 500 décès par jour), ont été beaucoup plus bas que ceux liés aux maladies cardiovasculaires (49 000), au cancer (26 000) et aux maladies respiratoires (11 000). Selon les données publiées le 25 août par le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC), le nombre total de décès survenus aux États-Unis à cause du virus de Wuhan – un peu plus de 163 000 sur un total de 1,7 million de décès – n’était que de 9 % supérieur à la norme.

De leur côté, les pays d’Europe, à part quelques rares cas (Royaume-Unis, Espagne et Italie), ont montré des chiffres similaires (y compris la Suède qui a opté pour un confinement volontaire) et plus bas, dans leur majorité, que les États-Unis. Plusieurs parmi eux n’ont même pas connu plus de décès (Allemagne, Suisse, Pologne, Finlande) ou ont enregistré une baisse de plus de mille décès par rapport à la même période de l’année précédente (Danemark, Estonie, République tchèque). Par exemple, entre janvier et fin juillet 2020, la Suisse a comptabilisé 39 211 décès, toutes causes confondues – ce qui a été similaire, en moyenne, aux cinq années précédentes. Cela faisait 538 morts de moins que durant la même période de 2019. La baisse a atteint même 1 685 par rapport à 2015, année où la grippe et la canicule avaient été particulièrement mortelles.

On pourrait également noter que si l’on compare le nombre relativement faible de décès à la population totale du pays, cela donne des chiffres de létalité bien bas. Dans le cas des États-Unis, dont la population est d’environ 330 millions, ce chiffre n’est qu’à 0,049 %. Et l’Amérique n’est guère une anomalie mondiale.

Dans ce contexte, on devrait prendre en considération le fait suivant : selon un nouveau sondage de la chaîne CBS, 57 % des républicains enregistrés aux États-Unis estimaient que le nombre de décès causés par le virus de Wuhan était « acceptable », alors que seulement 10 % des démocrates étaient du même avis.

Étant donné que les sondages réalisés par les grands médias américains ont désormais un objectif uniquement politique, ces chiffres sont censés indiquer que les partisans de Trump sont des bêtes sans cœur, impitoyables et indifférents aux souffrances de leurs semblables.

Est-ce que la vision des traditionalistes républicains est inadmissible ? Alors, qu’est-ce qui se passera si on rejette le mantra irréaliste « si cela ne sauve qu’une seule vie » et que, en prenant en considération les chiffres, on adopte plutôt une approche basée sur une analyse actuarielle et non émotionnelle – la seule qui a un sens économique et culturel ? Dans ce cas, le Covid-19 ne serait qu’un détail, presque rien si l’on compare aux catastrophes passées comme la grippe espagnole, sans parler des deux guerres mondiales.

De plus, le Covid-19 n’est qu’une maladie parmi d’autres. Est-ce que le nombre de décès attribuables aux crises cardiaques est acceptable ? Et au cancer du sein ? Nous ne paniquons pas face à ces morbidités tout à fait prévisibles, mais nous les acceptons plutôt comme faisant partie de notre brève vie sur cette planète. Personne ne vit éternellement, l’acceptation de la mortalité humaine a longtemps été considérée comme faisant partie du coût de notre existence en tant qu’êtres humains. Que nous puissions être plus importants que l’ensemble des évaluations actuarielles n’a jamais semblé venir à l’esprit de la gauche marxiste.

Que devrait-on faire ?

Est-ce qu’une chose comme le coronavirus, qui provient le plus probablement d’un laboratoire chinois à Wuhan, vaut la peine d’arrêter l’économie, le commerce, les voyages et les interactions sociales du monde entier ? Est-ce que cela vaut la « distanciation sociale » (une drôle d’expression) qui nous demande de considérer nos voisins comme des porteurs potentiels du redoutable Covid ? Est-ce que cela vaut la peine de se masquer et de masquer nos enfants, comme s’il y avait vraiment quelque chose à craindre pour eux ? Est-ce que cela vaut la peine de sacrifier les contacts sociaux, la convivialité humaine et le plaisir de s’amuser pour suivre les consignes des bureaucrates ?

La réponse est non, un non sans équivoque. On ne trouve pas un seul événement dans l’histoire mondiale, auquel la bonne réponse a été de mettre en quarantaine tous les gens en bonne santé et d’effectuer la destruction délibérée de l’économie et du bien-être social de toute une nation.

Londres a survécu à la fois à la peste et au grand incendie en 1665-66, et est devenue la plus grande ville du monde. Même pendant la peste noire du milieu du XIVe siècle – qui a tué un tiers de la population européenne et qui a également coïncidé avec le début du Petit Âge glaciaire – la vie a continué, y compris la guerre de Cent Ans entre l’Angleterre et la France.

Comme je l’ai écrit dans mon prochain livre Last Stands, il y a des moments où nous devrions mettre de côté les considérations de bien-être personnel en faveur des intérêts socioculturels beaucoup plus larges.

Cependant, en ces temps difficiles, la situation socioculturelle globale est devenue secondaire par rapport à la rhétorique politique actuelle – la rhétorique qui exige la subordination de la liberté personnelle au diktat de l’État. Il n’est pas étonnant que de nombreuses personnes, surtout celles qui sont considérées aujourd’hui comme étant « de droite », trouvent le confinement et la nature arbitraire des règles déterminant la réouverture de telle ou telle entreprise comme un prélude à l’imposition de nouvelles restrictions au nom du « changement climatique » ou d’autres caprices – et, en fait, cela se produit déjà.

« La pandémie du Covid-19 a été un chant des sirènes appelant à une action plus forte face aux menaces mondiales », indique un rapport du Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale, basé au Canada. « Plutôt que d’être des menaces discrètes qui se croisent par hasard, les pandémies et le changement climatique sont, en fait, des covoyageurs. »

On peut noter également la jubilation à peine déguisée avec laquelle des organisations aussi corrompues que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parlent ouvertement de vivre avec Covid-19 pour toujours. « La question cruciale à laquelle tous les pays seront confrontés dans les prochains mois est de savoir comment vivre avec ce virus. C’est la nouvelle norme », a déclaré, en juin dernier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS.

Soyez donc avertis : si vous pensez que les petits tyrans qui vous rendent la vie misérable vont volontairement renoncer à leurs pouvoirs illicites, alors détrompez-vous. Ils y ont pris goût aujourd’hui. Peu importe si la courbe des données sur la maladie devient plate, peu importe à quel point sa propagation devient lente, ils n’ont pas l’intention d’abandonner le contrôle sans se battre.

Ainsi, la question qui se pose est la suivante : qu’allez-vous faire à ce sujet ?

Michael Walsh est l’éditeur de The-Pipeline.org et l’auteur des livres The Devil’s Pleasure Palace et The Fiery Angel. Son dernier livre, Last Stands, sera publié en décembre.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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