Pap Ndiaye veut durcir la notation de l’orthographe au bac, une députée insoumise compare l’initiative aux violences policières

Par Julian Herrero
12 juillet 2023 08:00 Mis à jour: 12 juillet 2023 08:05

Lors d’une interview dimanche sur Radio J, le ministre de l’Éducation nationale s’est dit favorable à une plus grande prise en compte de l’orthographe dans la notation des copies de baccalauréat. Cette proposition de Pap Ndiaye a suscité de nombreuses réactions, notamment celle de la députée LFI, Clémence Guetté, qui l’a comparée à de la répression.

Annonce d’un « immense » chantier

Interrogé par Frédéric Haziza, journaliste à Radio J, sur la baisse du niveau d’orthographe des candidats au bac, Pap Ndiaye a indiqué souhaiter introduire « des critères formels dans les épreuves du baccalauréat à propos du niveau de français ».  « À partir d’un certain niveau de langue trop problématique, quelle que soit la qualité de la copie, on formalise des critères qui fassent qu’une très bonne copie sur le fond ne dépasse pas une certaine note » a ajouté le ministre.

Il a également affirmé que cette notation plus sévère, caractérisée par des retraits de points, n’est possible que « si préalablement, on a travaillé de manière à ce que les élèves ne fassent plus de fautes », dévoilant un « immense chantier » allant « de l’école primaire jusqu’au bac pour que les élèves écrivent convenablement. ». Ce n’est pas la première fois que le ministre s’inquiète de la baisse du niveau d’orthographe des élèves. Dans une tribune publiée dans Le Monde en décembre 2022 intitulée : « Pourquoi nous devons réformer l’école », Pap Ndiaye parlait déjà de « travailler régulièrement l’orthographe, la conjugaison et la grammaire » pour « faciliter le passage de l’école primaire au collège ».

Réactions du monde enseignant et réponse polémique de Clémence Guetté 

La linguiste et enseignante-chercheuse, Laélia Véron a fustigé sur Twitter, ce même jour, un « effet d’annonce » et qu’en réalité le ministre « ne propose rien ». De son côté, la secrétaire générale du syndicat enseignant SNES-FSU Sophie Vénétitay lors d’une interview sur France info dimanche 9 juillet, a qualifié d’« illusoire » le fait de « croire qu’on va régler le problème en enlevant deux points. » L’enseignante a mis en cause la réforme de 2016 et la réforme Blanquer, du nom de l’ancien ministre de l’Éducation nationale. « En collège, les élèves ont perdu des heures de français depuis la réforme de 2016. En lycée, on court après le temps depuis la réforme Blanquer » s’est-elle agacée. Selon Sophie Vénétitay, il faut « plus de temps et de moyens » pour améliorer le niveau d’orthographe des élèves.

Reçue ce lundi sur le plateau de l’émission Télématin sur France 2, la députée insoumise du Val-de-Marne, Clémence Guetté, a vivement critiqué la proposition du ministre. « C’est quand même fou cette répression jusque dans le bac » a notamment déclaré la parlementaire, créant la polémique. « Leur détestation de la France est si grande que même défendre des évidences, comme le souci de transmettre aux enfants une bonne maîtrise de notre langue, leur est devenu impossible. Quels pitres ! » a réagi le président de l’association Printemps républicain, Amine El-Khatmi.  « L’orthographe, ce privilège de classe » a tweeté ironiquement la députée Renaissance de Paris, Astrid Panosyan-Bouvet. Les propos de la députée insoumise vont très certainement continuer à faire parler d’eux pendant quelques jours.

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