La Corée du Nord a organisé un défilé de « forces paramilitaires et de sécurité publique » à Pyongyang dans la nuit de mercredi à jeudi, ont rapporté les médias d’Etat, ce qui constitue la troisième parade en moins d’un an pour le pays doté de la puissance nucléaire.
Le défilé était moins provoquant que les précédents, constitué cette fois-ci de membres du ministère des Chemins de fer, de la compagnie aérienne Air Koryo ou encore du complexe d’engrais Hungnam, sans aucune mention d’exhibition d’armes stratégiques.
Kim Jong Un est apparu à minuit
Le dirigeant Kim Jong Un est apparu devant la foule à minuit lors d’un feu d’artifice et a « adressé des salutations chaleureuses à l’ensemble de la population du pays », a rapporté KCNA, qui ne cite pas d’extrait du discours.
Des Gardes rouges et des membres du Parti des travailleurs ont participé au défilé, ainsi que des parachutistes, des unités paramilitaires motorisées et une parade aérienne, a détaillé le média.
Des fermiers de coopératives ont conduit des « tracteurs transportant des pièces d’artillerie pour pilonner les agresseurs et leurs forces vassales avec une puissance de feu annihilant en cas d’urgence », a ajouté KCNA.
73e anniversaire de la fondation de la République démocratique populaire de Corée
Les habituels missiles géants -réels ou faux- ont été remplacés comme clou du défilé par la brigade de pompiers des forces de sécurité publique.
« Nous surveillons la situation de près », a assuré à l’AFP un responsable du ministère sud-coréen de la Défense, qui avait d’abord cru à une parade militaire. « Il faut une analyse plus approfondie pour avoir plus de précisions ».
Pyongyang a utilisé les défilés militaires à plusieurs reprises par le passé pour envoyer des messages à l’étranger et à sa propre population, généralement lors de certains anniversaires.
Jeudi est le jour du 73e anniversaire de la fondation de la République démocratique populaire de Corée, nom officiel du Nord de la péninsule.
Parades pour envoyer « un message à la communauté internationale »
Mais le régime organise rarement trois parades en moins d’un an -avec un défilé militaire en janvier pour le congrès du Parti des travailleurs et un autre en octobre pour les 75 ans de l’organisation.
Le pays n’a procédé à aucun essai nucléaire ou tir de missile balistique intercontinental depuis 2017.
Au lieu de cela, le régime a cherché à utiliser les parades pour envoyer « un message à la communauté internationale », sans risquer l’escalade, a analysé Hong Min, chercheur à l’Institut coréen pour l’unification nationale à Séoul.
Pyongyang est déjà la cible de nombreuses sanctions en raison de ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques interdits.
« Le Nord a dû sentir la nécessité d’exercer une pression sur les Etats-Unis pour revenir à la table des négociations », a ajouté M. Hong.
Les pourparlers sur le nucléaire avec Washington sont suspendus depuis l’échec du sommet de Hanoï entre Kim Jong Un et Donald Trump.
Parade pour renforcer le moral et « la solidarité des masses envers le régime »
Le représentant de Joe Biden pour la Corée du Nord a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de rencontrer ses homologues nord-coréens « n’importe où, n’importe quand ».
L’administration Biden a promis une « approche pratique, calibrée », avec des efforts diplomatiques pour inciter Pyongyang à abandonner son programme d’armement, ce à quoi la Corée du Nord ne s’est jamais montrée prête.
Sur le plan intérieur, la parade est une opportunité pour renforcer le moral et « la solidarité des masses envers le régime », a ajouté Hong Min.
La Corée du Nord s’est isolée et a fermé ses frontières pour se protéger contre la propagation du Covid-19 qui a pour la première fois émergé dans la Chine voisine, ajoutant à la pression qui pèse sur son économie moribonde.
Fin août, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait fait état de « signes » indiquant que la Corée du Nord semblait avoir redémarré son réacteur produisant du plutonium dans le complexe nucléaire de Yongbyon.
L’AIEA avait estimé que les signes de fonctionnement du réacteur étaient « profondément troublants ».
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